Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 19 DECEMBRE 2006

Comment le prix des matières premières est-il fixé?

Avec Jean-Pierre Boris, journaliste et rédacteur en chef à RFI.Responsable à la Confédération Paysanne.

 

Pascale Fourier : Et notre invité aujourd'hui sera Jean-Pierre Boris, qui est journaliste et rédacteur en chef à RFI, et auteur du« Commerce inéquitable, le roman noir de matières premières » aux éditions Hachette Littératures / RFI.

Finalement, comment se fixe le prix des matières premières ? C'est une grande question que je gardais au fond de ma besace depuis presque cinq ans.

Jean-Pierre Boris : C’est une grande et vaste question... Toute l'émission va y être consacrée et donc je ne vais pas y répondre comme ça en une minute.


D'abord, peut-être dire ce qu'on appelle communément les matières premières. Peut-être que pour tout un chacun, l'eau, l'air sont des matières premières. Non. Ce qu'on appelle matières premières en langage économique, dans la langue du commerce, ce sont des produits qui sont reproductibles à l'identique aux quatre coins de la planète et qui sont l'objet d’un commerce international. Par exemple, on pourra considérer que la lentille est une matière première puisqu’il s’en cultive un peu partout dans le monde et qu'il y a des échanges internationaux. On pourra considérer que le cuivre, bien sûr, les grands métaux sont des matières premières. Mais l'eau, à laquelle je faisais allusion, n'est pas une matière première, parce que, même si on en trouve partout sur la planète, salée ou douce, il n'y a pas encore de marché de l'eau. Certes, par exemple, on rêve de transporter quelques icebergs vers l'Arabie saoudite, mais ce n'est pas encore fait, ça n'est pas encore en négoce, et puis le temps que ça devienne un négoce, il n'y aura peut-être plus icebergs... L'eau n'est pas une matière première au sens économique du terme. L'air non plus, même si aujourd'hui le il y a des échanges sur le CO2 sur certaines places boursières, à Paris, aux États-Unis en particulier.


Les lentilles sont des matières premières, les grands métaux, les grands produits agricoles. Et puis, si on se fixe à la définition que j'en ai donnée, c'est-à-dire des produits reproductibles à l'identique aux quatre coins de la planète et faisant l'objet d'échanges internationaux, on peut à la limite dire que les puces informatiques, les microprocesseurs, ce sont des matières premières, parce qu'elles obéissent aux mêmes règles et au même cycle de hausses et de baisses très violentes que les matières premières historiques, c'est-à-dire que, les grands métaux ou les grands produits agricoles comme le blé, le cacao ou le café.

Pascale Fourier : Justement, vous venez de parler de hausses et de baisses violentes. Ça se fait sur des marchés ? Comment ça fonctionne ?

Jean-Pierre Boris : Je dirais, pour faire simple, qu'il y a deux grandes manières de fixer le prix des matières premières.

La manière la plus simple, c'est le "gré à gré" : un acheteur et un vendeur sont face à face et fixent le cours, c'est-à-dire un prix. Et, c'est le cas pour certaines des marchandises les plus échangés dans le monde: par exemple, le riz est échangé à de gré à gré. Il y a vendeur thaïlandais ou vietnamien, et puis, en face de lui, il y a un acheteur américain ou européen, et ils discutent, ils négocient et ils arrivent à fixer un prix. Ces prix sont connus et ont établi des barèmes: on sait que telle qualité de riz vietnamien exportable dans trois mois ou dans six mois vaux tel prix. Mais ce n'est pas un marché financier qui permet d'établir le prix de ses matières premières.

Il y a une autre grande matière première dont le prix est fixé de cette façon, c'est le minerai de fer. Mais c'est un peu différent puisque les grands producteurs mondiaux sont très peu nombreux, au contraire du riz. En gros, il y a deux énormes producteurs de minerai de fer dans le monde: l'Australie et le Brésil. Donc, tous les ans, il y a des négociations extrêmement tendues et difficiles entre d'un côté l'Australie et le Japon, et de l'autre entre les producteurs brésiliens et les acheteurs sidérurgistes européens. Et chacune de ces discussions, chacun de ces débats aboutit à la fixation d'un prix qui fait référence pour tous les autres acteurs. Par exemple, proportionnellement, il y a de petits exportateurs de minerai de fer, par exemple les Mauritaniens. Eh bien, les Mauritaniens vont caler le prix de leur minerai de fer sur celui qui a été décidé, arbitré lors du débat entre les Européens et les Brésiliens. Et il ne faut pas s'imaginer que ce sont des discussions qu'on fait sur un coin de table dans un bistrot en une demi-heure: ça peut prendre des mois ! Et ça a pris, en particulier, des mois ces derniers temps parce que, étant donné la soif de minerai de fer de la Chine, les quantités disponibles étaient extrêmement limites et donc les prix ont explosé, et parce que les Brésiliens, les Australiens avaient vraiment un rapport de force qui leur a été très favorable. Alors qu’habituellement ils proposaient des hausses de prix qui allaient de 7 à 10 %, qu’on négociait sur des demi-points de pourcentage, ces dernières années, ils ont imposé des hausses de prix allant jusqu'à 70 %. C'est pour ça que nous, on paye nos produits finis un peu plus chers maintenant.

Pascale Fourier : Tout à l'heure vous disiez qu'il y a deux grandes manières de fixer les prix des matières premières. La première est le "gré à gré", dont vous venez de nous parler. Et la deuxième alors ?

Jean-Pierre Boris : Eh bien la deuxième, c'est une méthode extrêmement sophistiquée, qui se déroule sur ce qu'on appelle des "marchés à terme". Quand j'ai commencé à m'intéresser en 1997 à ces questions-là, tous les gens avec lesquels je parlais me disaient : "Le fonctionnement d'un marché à terme, nous, professionnels, y travaillant à tous les jours, on a mis quatre ans à comprendre comment ça fonctionnait, en y étant matin, midi, et soir". Donc, moi, humble journaliste, j'ai essayé de m'approcher de la compréhension. Et si j'en comprends bien le mécanisme de manière intuitive, j'ai toujours un peu de mal à le restituer de manière extrêmement didactique et pédagogique, parce que ce n’est pas quelque chose que je connais pour l'avoir manié, manipulé, pratiqué de manière très professionnelle.

Ce qu'il faut dire d'abord, c'est que ces marchés à terme, qui sont souvent décriés par les économistes anti-libéraux, ce ne sont pas des mécanismes qui ont été inventés par les capitalistes avec un grand C. Ce sont des mécanismes qui ont été mis au point dans les plaines du Middle West américain en 1848. Et même certains historiens ont trouvé l'émergence de mécanismes très proches au Japon au XVIIe siècle.

Ce sont des systèmes qui ont été mis au point pour permettre aux fermiers et aux acheteursde se protéger. Tout le monde sait que les productions agricoles répondent à des cycles, et qu'il y a des années qui sont bonnes, pour des raisons climatiques, pour des raisons de fatigue de la terre, et des années qui sont moins bonnes. Et donc, si je suis meunier, et que j'ai besoin de fournir toute une panoplie de boulangers tout au long de l'année, et de leur assurer un ravitaillement, il faudra que de la même manièreje sois sûr que les producteurs de blé puissent me vendre le blé dont j'ai besoin, la qualité dont j’ai besoin, la quantité dont j'ai besoin. Et donc je vais être amené à leur acheter quasiment à l’avance, ou à prendre auprès d’eux l'engagement de leur acheter une récolte qui n’a même pas encore été semée souvent. C'est un risque financier important.

Et donc pour se prémunir contre ce risque financier important, si je suis acheteur de blé, je vais me doter d'espèces de bouts de papier qui auront une évolution de valeurs inverse à celle de l'opération physique que je réalise : si je suis acheteur de blé, je vais me munir de certificats de vendeurs, et si, entre le moment où je procède à cette opération et celui je me défais de ce certificat de vendeur, le prix du blé a augmenté, j'aurai gagné de l'argent. Si, lorsque je décide que je vais acheter du blé six mois plus tard, je fixe un prix avec mon fournisseur, et si le prix monte, j’aurai perdu de l'argent en revendant ma farine plus tard parce qu'il aura fallu que je montre mon prix; mais si j'ai mon certificat de vendeur, qui est un certificat totalement fictif, eh bien à ce moment-là je m'en défais, et je gagne: j'équilibre en quelque sorte la marge. Si doncje perds de l'argent sur le physique, j’en regagne sur ce qu'on appelle le "papier". Et c'est l'inverse qui est aussi vrai : je peux gagner de l'argent sur le physique et en perdre sur le papier. C'est toujours cette espèce de gymnastique qui est pratiquée.

Pascale Fourier
 : Je vous écoutais tout à l’heure. C'était un petit peu compliqué... Mais finalement je me dis que producteur ou acheteur, avec des procédés tels que ceux que vous avez dits, tout le monde y trouve son compte, tout le monde est heureux, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Jean-Pierre Boris
 : Non, pas vraiment. Un énorme producteur de minerai de cuivre, une grande compagnie minière peut s'en sortir. Mais c'est le gigantisme et la taille qui crée un rapport de force sur le marché qui permet effectivement de s'en sortir. Ces instruments financiers extrêmement compliqués, sophistiqués, et qui font appel à beaucoup de matière grise, ne sont évidemment pas à la portée du petit producteur de café analphabète des hauts plateaux africains ou à celui d’Amérique centrale. Il y a donc vraiment sur ces marchés des matières premières agricoles en particulier deux poids deux mesures. Il y a des gens qui ont accès à l'information, et d'autres n'y ont pas accès - encore que cela tende se réduire : aujourd'hui, avec les techniques modernes, les producteurs de cacao en Indonésie par exemple - ils sont les deuxièmes producteurs mondiaux,ou troisièmes, selon les années - sont très au fait de ce qui se passe sur les marchés, de l'évolution des cours. Mais il est certain que quand on est un petit producteur de café d'Amérique centrale ou un petit producteur de cacao de Côte d'Ivoire, on est à la merci des intermédiaires, des négociants, des grands acheteurs qui eux peuvent jouer sur les marges et pour lesquels le prix n'est pas une condition de survie au jour le jour.

Bien sûr, il y a beaucoup d'entreprises, beaucoup de négociants qui se cassent la figure... C'est clair.... Parce que ces marchés sont extrêmement volatiles, c'est-à-dire qu'ils bougent beaucoup sur le plan financier, qu'il y a beaucoup de gens qui s'amusent à spéculer, même quand leur travail est fondamentalement d'acheter et de vendre du café, du cacao et d'autres produits. Ces gens-là s'amusent à jouer sur les bourses des matières premières. Et, souvent ça se retourne contre eux par ce qu’on n'y gagne pas à tous les coups, bien loin de là. Mais ce sont des risques calculés. Leur peau n’en dépend pas. Ce sont des gens qui réussissent toujours à retomber sur leurs pattes, alors que, quand on est un producteur isolé, on n'a pas ce poids-là et ces aptitudes-là.

Pascale Fourier : Quand vous dites "spéculer"... Comment fait-on pour spéculer sur les matières premières ?

Jean-Pierre Boris : C'est très simple. Moi qui faisais une chronique des matières premières sur RFI tous les jours avant de faire ce livre, on me disait : "Alors ! Tu as acheté un cargo de pétrole ?". Je disais: "Non"... Et je suis le dernier des imbéciles! J’aurais dû acheter un cargo de pétrole il y a trois, quatre ans, et aujourd’hui j’aurais fait fortune, parce que les prix ont été multipliés par 5, 6, 7, et donc, les gens qui avaient acheté du pétrole, soit du pétrole physique, c'est-à-dire un cargo, en disant: "Eh bien, je le garde", et puis qui le vendent six mois plus tard, ces gens-là se sont fait beaucoup d'argent. Mais comme le pétrole depuis environ vingt-cinq ans est aussi négocié sur les marché à terme et qu'on peut acheter du pétrole papier, les gens qui ont acheté du pétrole papier il y a deux ans et demi, et puis qu'ils ont revendu un an plus tard, ces gens-là ont aussi amassé des fortunes considérables! Ils ont achetés des titres de pétrole papier à l'achat et à la vente; et donc ils ont poussé les prix à là hausse ou à la baisse, et là, ils ont beaucoup joué à la hausse. Évidemment. Parce qu'il y avait la demande chinoise, parce qu'il y avait des craintes sur ce qui se passaient au Proche-Orient et tout le monde était extrêmement réactif, extrêmement inquiet de ce qui allait se passer sur le marché mondial du pétrole. Et les spéculateurs ont aussi mis beaucoup de billes là-dedans.

Après les années 2000 et le crack des valeurs technologiques, beaucoup de grands fonds d'investissement ont reporté leurs billes sur les matières premières, et comme la Chine a créé une espèce d'ambiance de rareté, de tensions sur ces produits, eh bien les fonds d'investissement sont allés à la rescousse de la hausse, c'est-à-dire que plus ça montait, plus ils mettaient d’argent. Et on est encore dans une phase très haussière, avec des métaux par exemple dont les prix à Londres où à New York ont atteint des records historiques ces derniers temps. Donc ces fonds d’investissements, quand ils ont réussi à acheter dans la hausse et à revendre toujours dans la hausse, ont gagné beaucoup d'argent. Et les producteurs aussi : les grandes compagnies minières ont fait des bénéfices record. Ce n'est donc pas simplement l'effet de la rareté, c’est aussi que les fonds d'investissement ont placé beaucoup d'argent, des milliards de dollars sur ses placements-là.


Pascale Fourier
 : A propos d'autres produits pour lequels les petits producteurs prédominent : j'ai lu dans votre livre qu'existaient avant des moyens de stabilisation qui permettaient d'aider les petits producteurs.

Jean-Pierre Boris : Oui. ... d'essayer de les aider. Ca a coulé parce que finalement ça ne marchait pas très bien et puis cela avait des raisons d'être un peu politique parfois. Si vous voulez, dans les années 60,70 existaient, et puis ça disparu peu à peu au fil des années 80, pour disparaître complètement en tout début des années 90, existaient des fonds de stabilisation ou des caisses de péréquation, c'est-à-dire des institutions, soit internationales par exemple pour le café, soit nationales pour le cacao en Côte d'Ivoire. En Côte d'Ivoire, cela s’appelait la "caisse de stabilisation", la Caista, qui cherchait à lutter contre les effets de hausse brutale ou de baisse brutale des prix. Par exemple, des prix très élevés étaient la manifestation du fait qu'il n'y avait pas assez de café ou pas assez de cacao. On injectait donc de la marchandise sur le marché grâce à un stock qui avait été créé et qui jouait un rôle de sas. Quand les prix étaient bas, cela voulait dire qu'il y avait trop de café ou de cacao: cette institution achetait, achetait des milliers de tonnes. Et quand les prix étaient hauts, on relâchait.

Et ce qui s'est passé, c'est que d'abord ces organisations regroupaient un très grand nombre de pays, que ce soit des pays producteurs ou des pays consommateurs, et qu'il est extrêmement difficile d'aboutir à des accords sur les quotas de production. Par exemple, quand vous aviez autour d'une table les brésiliens, les colombiens, le Mexique, certains pays d'Amérique centrale, certains pays asiatiques et africains, l'accord n'était jamais possible pour savoir si on allait mettre la barre à tel niveau ou à tel niveau. Et puis, quand une décision avaient été prise par ces pays-là, il y en a beaucoup qui ne la respectait pas. Donc, finalement ces accords de produits ont pris l'eau et ont disparu. Et de manière souvent assez brutale, ça a laissé les petits producteurs à la merci de ce qu'on décrivait tout à l'heure, c'est-à-dire des évolutions brutales de prix, à la hausse ou à la baisse, ce qui veut dire qu’il est assez difficile pour ces gens-là de prévoir comment ils vivront. En général, ils vivent assez mal...

Pascale Fourier
 : Mais ça disparu comme ça ? Ou c'était…

Jean-Pierre Boris
 : Non, ça été un lent processus. Mais, par exemple, à la fin de des années 80, au début des années 90, les Américains se sont retiré de l'organisation internationale du café, et on peut remarquer, ce que je fais dans ce livre, que c’est concomitant quasiment avec l'effondrement du Mur, avec la chute du monde communiste. Or, l'une des raisons pour lesquelles les Américains soutenaient cette organisation internationale du café et soutenaient les cours du café, c'est qu'ils tenaient à un minimum de stabilité dans leur arrière-cour, au Mexique, en Amérique centrale, et qu'avec des cours du café stable et plutôt confortable, ils estimaient que la paysannerie de ces pays-là ne tomberait pas dans les mains des communistes ou des sandinistes. Ce qui n’était pas un calcul totalement faux. Mais, donc à partir du moment où l'URSS s'est effondrée et où la menace communiste a disparu, les Américains ont semblé ne plus estimer avoir à soutenir les cours du café. Si les paysans d’Amérique centrale avaient à se plaindre, ils ne tomberaient pas dans les mains d'un ennemi politique redoutable pour la Maison-Blanche...

Pascale Fourier
 : Mais est-ce que des institutions comme l’OMC par exemple, cherchent à réguler à nouveau de façon à pouvoir soutenir ces petits paysans ?

Jean-Pierre Boris : Non. L’OMC n’intervient que sur des produits qui lui ont été soumis, par exemple le coton. Il y a une grande bagarre sur le coton, il y a une grande bagarre sur le sucre aussi. L’OMC c'est un arbitre qui fixe quelques règles. Par exemple sur le coton, les Brésiliens ont remporté quelques victoires. Mais ça n'a pas permis de manière fondamentale aux prix de remonter parce que la bagarre portait sur le fait d'arriver à obliger les Américains à réduire leurs subventions. Sur certaines de leurs subventions, ils ont reculé, mais pas sur l'ensemble du dossier. Et pour ce qui est des prix, ils n'ont pas évolué de manière fondamentale. Les Américains continuent toujours à déverser des volumes très considérables de coton sur le marché mondial, sans que leur prix de revient soit en rapport réel avec le prix de vente.

Pascale Fourier
 : Est ce qu'une des solutions finalement pour apporter un certain soutien aux petits producteurs, c’est le commerce équitable ??

Jean-Pierre Boris
 : Non. Absolument pas ! Ici et là, ça peut apporter un peu de baume au cœur, de mieux-être, mais en tout cas, ca n'est pas du tout la solution. On cherche à nous la vendre en France et dans les pays occidentaux, mais je dirais que ca met plus de baume au coeur des consommateurs que nous sommes que des producteurs qu’ils sont. C’est cautère sur jambe de bois! C'est une toute petite goutte dans l'océan du monde économique international. Mais ça n'est en aucun cas un remède à tous les maux dont souffre la planète des matières premières agricoles tropicales, café, coton, cacao etc. Quand on voit les volumes par exemple du coton équitable, c'est à hurler de rire par rapport à la masse colossale de coton qui se produit sur la planète. Quand tel ou tel producteur de vêtements français en Bretagne par exemple se vante de faire de tee-shirts en coton équitable, c'est une vaste rigolade, parce que qui imagine que les Chinois par exemple vont se mettre à produire, ou à acheter du coton équitable alors qu'ils sont en plein développement, que eux-mêmes produisent des montagnes de coton, qu'ils sont des commerçants redoutables, et que 80 % des habits qu’on porte viennent de chez eux. Donc, le coton équitable, ou le café équitable, ou le cacao équitable, c'est une supercherie.

Pascale Fourier
 : C'était donc Des Sous et Des Hommes en compagnie de Jean-Pierre Boris qui a écrit «  Commerce inéquitable, le roman noir des matières premières », avec un style journalistique qui change des livres d'économistes, et ça fait un peu de bien. Il a été publié aux éditions Hachette littératures /RFI je vous en conseille la lecture.


À la semaine prochaine !


 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 19 Décembre 2006 2002 sur AligreFM. Merci d'avance.