Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne
EMISSION DU 16 MAI
2006
Médias, pluralisme, et démocratie (1/2)
Avec Jacques Cotta,
journalsite et initiateur du réseau
Info-Impartiale |
Pascale
Fourier: Et
notre invité aujourd’hui sera Jacques Cotta, journaliste
à France 2, initiateur du réseau « information
impartiale » qui s’est mis en place au lendemain du
29 mai 2005. Il y a eu un silence assourdissant depuis le 29 mai. Pendant deux-trois jours, on a parlé de ce qui s’était passé, puis plus rien : c’est normal ?.... Jacques Cotta : En fait, le 29 mai et ce qui s’est produit après, c’est-à-dire pas grand-chose, le fait que le bilan du 29 mai n’ait pas vraiment été tiré est révélateur globalement du fonctionnement des médias. On se rend compte que dans les médias il y a la tradition de parler assez fréquemment du « droit de suite » que les médias devraient exercer, c’est-à-dire du fait de ne pas quitter l’événement, ou de le quitter de façon assez momentanée pour revenir ensuite sur sa signification, suivre ce que les évènements donnent, suivre les conséquences des grands évènements, puis on se rend compte que dans la réalité, c’est en gros le contraire qui se passe : les médias laissent globalement tomber l’événement pour passer à autre chose. On gomme. On s’était attaché aux évènements comme s’il s’agissait de grands amours, et on abandonne ces amours-là pour passer à d’autres types d’évènements. En fait, c’est assez fréquent : le 29 mai n’est que la répétition de ce qui se passe sur tous les gros évènements. Par exemple si nous prenons les présidentielles 2002, il a été accepté par tout le monde de dire que 2002 en fait n’avait été qu’un accident de l’Histoire qui en gros n’aurait été produit que par une multiplication de candidatures lors du premier tour, et surtout pas par une réalité politique ainsi exprimée. Au lendemain de 2002, on est passé à autre chose: l’union nationale a été faite... Pour caricaturer et aller vite: « Vive Chirac contre Le Pen et l’extrême-droite ». On a donc entériné le fait que la présence de Chirac était légitime, et que tout cela n’avait pas de raisons politiques profondes. Si ça n’a pas de raisons politiques profondes, l’Histoire a gommé tout cela, on ne s’est plus interrogé sur les raisons pour lesquelles Chirac avait été élu président de la République, plus exactement pourquoi Jospin n’avait pas été au 2ème tour, et donc les raisons pour lesquelles cet espèce de dilemme Chirac-Le Pen avait abouti de façon naturelle à l’élection de Chirac. Si on prend 2005, le référendum, on se rend compte que personne ne s’est attaché à savoir les raisons profondes pour lesquelles le Non l’avait emporté. Comme personne ne s’y est attaché, évidemment personne n’a cherché à comprendre les raisons et la signification réelle pour lesquelles ce référendum avait donné Non. Puis, si l’on prend ce qui s’est passé entre 2002 et 2005, on réalise globalement que les mêmes causes produisent les mêmes effets.... On a eu les élections régionales, on a eu les élections au Parlement européen, personne ne cherchant à comprendre les raisons réelles pour lesquelles les résultats ont été ceux-là. Aux régionales, victoire de la Gauche avec une défaite cinglante de la Droite dans 19 des 20 régions ( reste l’Alsace ). Si on prend les élections au Parlement Européen, une désaffection quasi-générale dans l’ensemble des 25 pays, jusqu’à des pays récemment arrivés comme la Pologne, qui était censés émettre un enthousiasme forcené pour la construction européenne et qui en réalité, après avoir pris quelques subventions européennes, ont décidé d’émettre une abstention tout aussi forte que dans les autres pays : on se rend compte que le bilan n’a pas été tiré non plus. En fait, pourquoi le bilan n’a-t-il pas été tiré? Pour aller vite, sur ces trois évènements, il me semble qu’on a une cause identique :c’est le rejet, dans chacun de ces évènements, de la politique dite libérale, en réalité une politique de la jungle au niveau économique qui ne fait que produire un peu plus de pauvreté et un peu plus de précarité à chaque fois. Cela a été rejeté à chaque fois, mais le bilan n’a pas été tiré. Cette critique-là n’est pas faite, cette critique du libéralisme qui produit un peu plus de précarité, un peu plus de misère, un peu plus de pauvreté n’est pas faite. Et comme cette critique n’est pas tirée, les médias n’exercent pas leur droit de suite. C’est ça que ça signifie; Parce qu’en 2002, que se passe-t-il ? Si Jospin est battu, il est battu par ce que lorsqu’il arrive en 1997 avec une majorité, il arrive sur une critique féroce du libéralisme, il arrive sur une réhabilitation d’une véritable politique républicaine, il arrive sur une politique qui lui donne une majorité. Mais en réalité, ce qu’il fait, c’est le contraire. On se rend compte que pendant cinq ans, la politique qui est menée est une politique qui privatise toujours plus alors que c’est contre les privatisations qu’il a été amené au pouvoir, c’est une politique qui délocalise un peu plus, et qui aboutit à cette fameuse parole sur Michelin : « Le politique ne peut rien lorsque l’économique s’impose », et à partir de là il est battu. Et cette critique n’est pas menée. Et comme elle n’est pas menée, eh bien de façon quasi-évidente et quasi-immédiate, les médias ne suivent pas l’événement, et donc ne tirent pas le bilan. De même, c’est cette critique-là qui n’est pas menée et qui aboutit aux élections au Parlement européen à cette espèce de débâcle électorale et de farce électorale où on voit les électeurs européens se détourner des urnes. Mais pourquoi se détournent-ils des urnes ? Parce que comme ils n’ont pas le choix, comme il n’y a pas d’alternative à cette politique ultra-libérale qui précarise toujours plus, eh bien il ne vont pas voter, et ce sont à mon avis exactement les mêmes causes qui aboutissent à 2002, qui nous conduisent en 2004 aux régionales et aux européennes au résultat que nous connaissons. Les médias, évidemment, pas plus qu’en 2002, ne vont tirer le bilan, de même en 2005, c’est exactement pour les mêmes raisons que le Non l’emporte et c’est pour les mêmes raisons que tout le monde après avoir mené une bataille de propagande pour le Oui, ne va évidemment pas tirer le bilan des résultats du Non. Pascale Fourier : Là, à plusieurs reprises vous avez dit, on n’a pas fait le bilan de ce qu’il s’est passé en 2002, en 2005, « on » n’ a pas fait le bilan. Ma question portait au départ sur les médias. Est-ce que les médias ont quelque légitimité à tirer le bilan de quelque chose si les partis politiques eux-mêmes ne tirent pas le bilan de ce qui s’est passé. Est-ce qu’ils peuvent avoir une légitimité à tirer d’eux-mêmes un bilan ? Jacques Cotta : En fait, le fond de la question est de savoir comment on positionne les médias, quel est le rôle qu’ils se donnent eux-mêmes et quel rôle on leur assigne ? Soit les médias n’ont comme seule fonction que de tendre un micro aux hommes politiques, aux décideurs économiques, aux gens qui ont du pouvoir, et à partir de là, c’est vrai que leur légitimité à tirer un bilan quelconque n’existe pas. Donc il n’ont pas de bilan à tirer, ce qui veut dire qu'ils colportent la pensée qui est la pensée officielle, la pensée dominante, et puis ils en restent là. Soit on considère que ce n’est pas la seule fonction des médias et que les médias sont là pour informer. Mais s’ils sont là pour informer, ils sont là pour essayer de comprendre. Et s’ils sont là pour essayer de comprendre, ils sont aussi là pour essayer de dire la réalité des choses, ce qui est, la façon dont ils les voient. Par exemple, est-ce que les médias doivent se contenter de dire , si on prend l’exemple du CPE: « La lutte contre le chômage nécessite de trouver de nouveaux contrats. Trouver de nouveaux contrats, c’est plus de flexibilité; plus de flexibilité, c’est plus de précarité; plus de précarité, c’est globalement plus d’emplois ». C’est le discours dominant ! Est-ce que les médias doivent se contenter de cela, ou est-ce qu’ils doivent essayer de comprendre d’où vient cette recette-miracle qui voudrait, au nom du combat pour l’emploi et contre le chômage, nous présenter plus de flexibilité et plus de précarité. S’ils doivent essayer de le comprendre, ils doivent revenir aux sources des choses, et à mon avis, c’est ce que les médias doivent faire. Ppourquoi ne le font-ils pas ? Ils ne le font jamais ! Ils ne le font pas en 2005 sur le référendum; ils ne le font pas sur le CPE non plus. Si les médias ne le font pas, c’est peut-être parce que c’est le même problème, en 2005 et sur le CPE ensuite. Ce problème, c’est qu’au niveau européen, cette politique qui est dictée nous dit : « Il faut plus de flexibilité pour combattre le chômage ». Le CPE vient de là, il vient en fait de la même origine politique qui dictait le TCE, c’est-à-dire essayer d’ériger comme une sacro-sainte règle immuable le libéralisme à outrance, déchaîné, sauvage, comme étant ce qui devrait nous dicter une ligne de conduite et un mode de fonctionnement. C’était vrai en 2005 sur le référendum: les français ont dit Non. On est passé à autre chose... Eh bien les mêmes règles veulent nous faire passer par la bande ce qui a été rejeté le 29 mai 2005, à savoir ce qui était le contenu du référendum, ce qui était le contenu de la Constitution. Ils veulent nous le faire passer par tranches de saucisson: c’est aujourd’hui ce qui est mis en avant avec le CPE et le CNE, et à nouveau il a fallu des mobilisations massives pour dire Non. Il n’empêche que le respect de la souveraineté populaire, ça les médias auraient pu le dire, la souveraineté populaire qui s’est exprimée le 29 mai 2005, dans le rejet de la constitution européenne, devrait interdire des recettes du type CPE/CNE qui ont été rejetées le 29 mai et qu’on nous fait passer aujourd’hui comme si c’étaient des innovations magistrales. Ca n’innove rien du tout, c’était inclus dans la Constitution..; Ca été rejeté ! Il a fallu que les jeunes se mobilisent, que les syndicats réalisent l’unité pour le rejeter une nouvelle fois. Ca avait déjà été rejeté, il a fallu le rejeter une deuxième fois ! Mais les médias pourraient dire, peut-être, que le respect de la souveraineté populaire et de la démocratie nécessiterait de respecter le vote initial du 29 mai et ne pas nous imposer comme s’il s’agissait d’autre chose ce qui a déjà été rejeté une première fois. Il s’agit à chaque fois de la même politique qui a été rejetée. Ce rejet devrait être respecté: il s’agit du respect de la souveraineté populaire. Pascale
Fourier :
Il y a quelque chose que je n’ai jamais réellement bien
compris... Pourquoi les journalistes, où la sphère médiatique
si l’on veut dire les choses de façon plus neutre, se fait
l’alliée objective du libéralisme ? Tout à
l’heure, vous me disiez que ce qui avait été voulu
au moment du CPE était finalement déjà inscrit
dans la Constitution européenne. A la limite, pourquoi les journalistes
absorbent-t-ils d’une certaine façon la pensée libérale ? Pascale Fourier : Là, il y a un petit truc que j’ai pas compris, parce que tout à l’heure, au début de votre deuxième intervention, j’avais cru comprendre que vous disiez que les médias devaient susciter eux-mêmes une critique du libéralisme, devaient être capables de créer un discours qui n’était pas forcément porté par les politiques, et puis à la fin de cette même intervention, vous dites quasiment l’inverse, c’est-à-dire que le problème n’est pas du ressort des médias, mais du ressort des politiques qui eux-mêmes ne font pas la critique du système... Jacques Cotta : Si vous n’avez pas compris, c’est que je n’ai pas été clair... Donc je vais essayer de clarifier cette histoire telle que je la pense. Je crois qu’il faut que chaque catégorie soit à sa place, et que sa place soit clairement définie. La place de la catégorie des politiques, c’est de mettre en avant des programmes et des propositions qui permettent de nous définir, de nous déterminer. La place de la catégorie des journalistes, c’est de dire les choses telles qu’elles sont sur les programmes et les propositions tels qu’ils sont mis en avant par les politiques, sans concession, et de dire les choses, non pas de les camoufler. Alors, je crois que si chaque chose est à sa place, ça s’éclaire à peu près. Le reproche que je fais aux politiques, c’est de mettre en avant des propositions et des programmes qui sont des dénis de démocratie par rapport au vote des français. Le peuple français s’est prononcé en 2005, le 29 mai. Le peuple français a dit qu’il ne voulait pas d’une Constitution européenne, non pas d’une partie de la Constitution, il ne voulait pas de constitution tout court. Pourquoi ? Parce que le peuple français considère que dans ces textes européens supranationaux il y a un déni de démocratie. On veut décider à notre place d’une politique qui ne correspond pas à ce que nous voulons. C’est ça qu’il a dit, le peuple français. Je reproche donc aux politiques dans le CPE et le CNE de faire rentrer par tranches de saucisson ce qui a été rejeté le 29 mai 2005. Ca s’appelle un déni de souveraineté, un déni de démocratie ! Ce que je reproche aux journalistes, c’est pas de ne pas mettre en avant une politique alternative : ça n’est pas du ressort des journalistes, c’est de ne pas dire ça, de ne pas dire clairement que les politiques à un moment donné passent outre le vote du peuple français et donc vont vers un déni de souveraineté, vers un déni de démocratie. C’est ce que je reproche aux journalistes. Comme ils ne le font pas, ils sont complices, de ce point de vue, ils sont complices d’un discours et d’un débat politique qui devient un débat médiatique, et ils sont complices dans ce discours, en un mot, de faire comme si le peuple français n’avait rien dit. Ils sont complices de ce déni de souveraineté et de démocratie, mais ce sont quand même les politiques qui l’assument, qui l’accomplissent. Je pense que les journalistes devaient à ce moment-là mettre les politiques face à leur responsabilité. Je pense qu’il n’est pas normal dans les questions qui sont posées par les journalistes aux politiques que les journalistes ne mettent pas en contradiction les politiques eux-mêmes entre, d’une part, ce que le peuple français a décidé et, d’autre part, la politique que les politiques mettent en avant. Je trouve que ce n’est pas normal, et que normalement les journalistes devraient, il me semble, du point de vue du respect de la démocratie, du respect du suivi de l’événement, de façon permanente et régulière mettre en relation le vote des français le 29 mai 2005 et la politique mise en avant par les politiques aujourd’hui. Je pense que cette relation devrait être établie. Pascale Fourier : Tout à l’heure vous disiez que les politiques n’étaient pas critiques vis-à-vis du libéralisme que pourtant le peuple français avait rejeté. Il n’empêche qu’il y a des partis politiques, des fractions de partis politiques, des associations altermondialistes qui sont porteurs d’une critique. Pourquoi les médias se refusent-ils à être le relais de ces critiques, ou, quand ils s’en font éventuellement le relais, ont - ils la fâcheuse tendance d’avoir un petit sourire ironique au coin des lèvres en permanence, comme l’autre jour sur France Inter avec Emmanuelli ? Jacques Cotta : Je pense qu’il y a plusieurs catégories là aussi et qu’il faut savoir de quoi on parle. Si on parle par exemple des gens qui, dans le Parti Socialiste, ont un discours critique et vis-à-vis de leur propre parti et vis-à-vis du monde politique en général, et qui pourtant ne sont pas entendus en temps que tels, ne sont pas interviewés en tant que tels par les médias, je pense que c’est une situation difficile pour un média quand même. Ca va peut être vous surprendre, mais on ne peut pas demander aux médias de régler les problèmes que les hommes politiques n’ont pas su régler eux-mêmes. Je trouve que ce serait tellement plus simple, si au lendemain du 29 mai 2005, les Emmanuelli et les autres avaient refusé la synthèse dans le Parti Socialiste et avaient ouvert une autre perspective aux français qui avaient voté non, là ils auraient été entendus pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des gens en rupture avec une politique et avec des partis qui mènent et dirigent cette politique. Mais ce n’est pas ça qu’ils ont fait : ils ont appelé à voter Non , ils ont fait la synthèse dans leur parti avec les gens qui ont appelé à voter Oui , et maintenant ils nous mènent un discours critique…Bon eh bien c’est compliqué pour les médias de s’y retrouver, même si c’est sans doute cohérent dans leur tête... Je trouve que de cette complexité les hommes politiques sont un peu les responsables. Il aurait été plus simple qu’ils prennent eux-mêmes une autre position qui permette à chacun de s’y retrouver et de savoir qui est qui. Là, tout le monde se retrouve dans le même paquet-cadeau, et on ne sait plus très exactement comment faire le tri entre les uns et les autres. Si j’ai bien compris, nous avons des hommes politiques qui sont chargés de mettre en place le programme de ceux qu’ils sont censés combattre et de ceux qui ont appelé à voter Oui hier et de ceux qui aujourd’hui ont des états d’âme... Enfin bref, c’est très compliqué... Il faudrait pour clarifier tout cela qu’ils aient une position claire. La deuxième chose, c’est je crois que lorsqu’on parle de démocratie et de souveraineté, il y a des règles qui sont assez simples, et il faut revenir au point de départ. Nous sommes dans un cadre qui s’appelle une République. Cette République est régie par des principes : la démocratie , la fraternité, l’égalité, la laïcité. Tout cela est largement battu en brèche par le mode de fonctionnement de notre monde politique et par les faits de société auxquels nous sommes confrontés. Eh bien je pense que pour que tout cela puisse être remis à l’endroit, il faut, et je pense que c’est la note d’optimisme que l’on peut avoir, il faut qu’il y ait un vrai discours républicain, démocratique, d’égalité, de laïcité, qui soit tenu, je ne désespère pas , voyant ce qui se passe globalement autour de nous, que, dans les mois qui viennent, il y ait des gens qui dans ce pays tiennent ce discours-là et qui permettent à des gens qui ont dit Non le 29 mai 2005, qui se battent aujourd’hui pour la démocratie, pour le respect de la souveraineté populaire, pour le respect du 29 mai 2005, de trouver des points de repères, de trouver un programme et des forces qui permettent de mener cette bataille, et de lui trouver un débouché. Je pense que c’est la seule note d’espoir que l’on puisse trouver, c’est que cette émergence se fasse, dans les batailles politiques et électorales qui sont devant nous et qui sont incontournables. Pascale Fourier : C’était donc « Des Sous et des Hommes », avec Jacques Cotta qui est l’un des initiateurs du réseau info impartiale. Vous pouvez retrouver son travail, ceux des journalistes et des simples citoyens qu'il organise sur www.info-impartiale.net A bientôt, et à la semaine prochaine avec Jacques Cotta. |
Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 16 Mai 2006 sur AligreFM. Merci d'avance. |