Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne
EMISSION
DU 23 MAI 2006
Médias, pluralisme et démocratie....2/2
Avec
Jacques Cotta, journaliste à France 2, initiateur
du réseau Info impartiale. |
Pascale Fourier :Finalement, moi je trouve que vous êtes un petit peu gonflé, puisque vous défendez mordicus les journalistes.... Vous ne voulez pas leur faire le reproche de ne pas dire ce que finalement les politiques ne disent pas…Mais moi, ce que je leur reproche, bêtement, c’est de ne jamais anticiper la moindre situation. Par exemple, il semblerait que les services de la poste vont être libéralisés dans deux ou trois ans, silence radio. Par exemple, la fin du 12: je n’ai jamais réussi à comprendre par un article, dans un media quelconque, pourquoi on en était arrivé à cette situation aberrante… Jacques Cotta : Attendez, je vais vous dire: tout ca, on peut multiplier les exemples…Lorsque l’on prend ces exemples, d’abord ce ne sont pas des journalistes comme ca qu’on met en cause: on met en cause un mode de fonctionnement médiatique des media en général, on met en cause des lignes éditoriales, donc on remet en cause le fait, et on a raison de le faire, que ce qui conduit les médias, ce n’est pas une analyse de la société dans laquelle on est, c’est la retranscription de la société telle qu’elle se déroule. Ils regardent derrière, ils ne regardent pas devant. Et lorsqu’ils nous disent qu’ils regardent devant, c’est pour justifier ce qui est en train de se passer. Donc, je suis complètement d’accord avec vous. Cette critique peut-être faite. Pourquoi cela se passe-t-il de cette façon ? Parce que, globalement, et on est sur la lignée de ce que j’expliquais précédemment : aborder les questions qui sont devant nous pour mener une critique constructive… L’énergie est en train de faire des bénéfices considérables et on va augmenter la facture des citoyens. Comment est-ce possible ? Est-ce que c’est légitime ? Est-ce que c’est normal ? Est-ce que ce n’est pas le produit – bien sûr que c’est le produit !- d’une libéralisation qui est le produit de la privatisation ? La privatisation, il faut être logique, c’est fait pour faire des profits pour les actionnaires... Donc ils sont en train de pressuriser et ils vont nous pressuriser encore plus pour faire des profits pour les actionnaires. Et c’est nous qui allons payer. Tout cela est clair, mais c’est une critique de quoi de mener cette critique ? C’est une critique du libéralisme, de la privatisation et du capitalisme à outrance sur le dos des concitoyens et des citoyens que nous sommes. Alors, bien sûr que les médias ne le font pas, mais cela, c’est dans la lignée du fait qu’ils ne font pas, par exemple, la critique du 29 mai 2005. Ils ne font pas la critique du Non, ni la critique du Oui, ils ne font pas la critique de la bataille médiatique qui a été menée. Parce que faire la critique de cette bataille médiatique, c’est mener la critique du libéralisme. Cette critique-là, ils ne le font pas. Nous sommes d’accord: là-dessus, il n’y a pas de problème. Maintenant, est-ce
au nom du fait qu’ils ne font pas cette critique-là qu’il
faut mettre les médias dans une situation qui n’est pas
la leur? Là-dessus je ne suis pas d’accord. Je pense que
les médias sont les médias, les politiques sont les politiques.
Donc, je pense
qu’il faut que chaque chose reste à sa place, et ça
n’est pas sur l’absence de ligne éditoriale des médias
qu’il faut demander aux journalistes d’assumer un rôle
qui n’est pas le leur. Il faut qu’ils soient à leur
place, mais qu’ils l’occupent. Or je pense que le problème,
c’est qu’aujourd’hui ils ne l’occupent pas.
Jacques Cotta : Vous savez, là, je crois qu’il faut remettre les choses à leur place. Parce que quatrième, deuxième, troisième, premier pouvoir... En fait qui a le pouvoir ? Partons de là ! Je pense que le pouvoir, aujourd’hui, vu le régime et vu le cadre politico-économique dans lequel nous nous trouvons, ce sont les actionnaires qui le détiennent. Les actionnaires ont le pouvoir en fonction du prix de leurs actions et du bénéfices qu’ils veuillent tirer. Ils ont le pouvoir de dire: "On va virer deux-mille gars à tel endroit ou on ne va pas les virer. Ou on va créer une usine à tel endroit ou à tel autre". Par exemple, Peugeot vient de décider de fermer une usine en Grande-Bretagne parce que ce n’était pas assez rentable, puis de la mettre ailleurs... C'est le grand Monopoly! Ils ont le pouvoir! Ca, c’est un vrai pouvoir. Les politiques ont-ils le pouvoir ? Moi j’ai entendu Lionel Jospin, sur les événements de Michelin, expliquer que les politiques n’ont pas le pouvoir de s’opposer aux actionnaires. Alors, je pense qu’il faudrait que les politiques prennent le pouvoir... Je suis pour le pouvoir du politique sur l’économique ! Parce que je pense que le politique, c’est ce qui permet de régir le cadre commun de la vie commune que nous voulons avoir les uns avec les autres. Et que l’économie doit être au pouvoir de ce cadre commun, et non pas l’inverse. Les hommes ne sont pas des marchandises, pour reprendre le slogan, qui devrait travailler au profit des actionnaires et des bénéfices que les actionnaires veulent tenir. Ca me semble une évidence. Alors, le quatrième pouvoir des journalistes ? Attendez, c’est le pouvoir dans le théâtre d’ombre ! Et l’objectivité, c’est le terme utilisé pour nous parler de soumission. C’est de cela qu’il s’agit, ce n’est pas autre chose. Ils n’ont aucun pouvoir. Aucun ! Peut-être le pouvoir de se faire inviter dans des repas lorsqu’on va dîner en ville afin d’être plus servile et de sembler introduit dans une espèce de connivence où les oligarchies se confondent et où la confusion des oligarchies fait croire aux uns et aux autres qu’ils ont une parcelle de pouvoir. Mais ils n’ont aucun pouvoir ! Ils ont le pouvoir d’être docile et le pouvoir d’être aimable: à certains moments, c’est le seul pouvoir qui leur est laissé. Ils n’ont aucun pouvoir. Je pense que ça, c’est une question importante, parce que ceux qui s’imaginent avoir le moindre pouvoir, c’est peut-être pour justifier la soumission qui est la leur, et le fait qu’ils sont d’une docilité absolue, parfois d’ailleurs, au delà de l’espérance des gens vis-à-vis desquels ils sont dociles. Non, non, non, pas de pouvoir, aucun !! Je crois que le fond de la question est là, il n'est pas ailleurs. Pascale Fourier : Oui, mais il y a eu un temps où une presse engagée existait. Une presse qui n’était pas au service des pouvoirs dominants existait. Comment se fait- il qu’actuellement ce ne soit plus possible ? Mis à part peut –être pour quelques journaux par ci par là, Politis, le Monde Diplomatique, qui sont porteurs d’un discours d’opposition. Jacques Cotta : Attendez, là on parle d’autre chose. Soit on parle du pouvoir des journalistes, du pouvoir de la presse, soit on parle de la presse d’opinion, de la presse engagée, de la presse qui fait sont métier, même pas la presse d’opinion d’ailleurs, la presse qui fait son métier tout court. Nous sommes bien d’accord, ce sont deux choses différentes. Ce n’est pas parce qu’on a une presse d’opinion qu’on a une presse qui a du pouvoir. Ce n’est pas parce qu’on est journaliste dans une presse d’opinion qu’on est journaliste de pouvoir. Ca n’est pas d’ailleurs parce qu’on est dans une presse servile qu’on est un journaliste qui a le pouvoir. Pas du tout. On est pris dans des relations sociales, et dans ces relations, on peut ou on ne peut pas faire le métier qu’on a décidé de faire. On a une conception dans la façon de l’exercer, qui est une conception donnée, ou qui est une autre conception. Ca c’est clair. Mais, sur la question du pouvoir, ca ne règle pas le problème. Maintenant, si on prend la question de la presse d’opinion, oui, il y a eu des moments où il y avait une presse d’opinion. Il y a eu des moments où il y a eu une presse qui était une presse capable de sortir de la presse traditionnelle, la presse de connivence, pour être une presse qui savait user d’impertinence, qui savait user de travail d’enquête, qui savait user de coups dérangeants, oui. Comme on a eu des moments ou il y avait des partis politiques qui étaient des partis d’opposition. Peut-être y a-t-il à mettre en relation le fait que la politique ait céder le pas à l’économique, le fait que nous avons une espèce de politique uniforme où plus personne ne sait très exactement qui est en désaccord avec qui sur le fond et où tout n’est que posture et où tout n’est que théâtre d’ombre, avec la disparition de la presse dont vous parlez. Je pense que l’un est à mettre en relation avec l’autre. Souvent on reproche aux journalistes de ne pas aller là où se passent les choses, de ne pas aller en profondeur, de ne pas mener un travail d’enquête là où se passent les choses. C’est vrai. Mais en même temps, s’il y avait, dans les endroits dont on parle, les quartiers, les cités etc, des réseaux, des militants, des partis, qui mènent un travail, qui donnent une autre vision des choses, qui donnent de l’information autrement, les journalistes iraient la prendre. En fait, les journalistes, vous savez, en général, - tout ça, ce sont des portes ouvertes enfoncées ! -, ils vont chercher l’information là où elle se trouve. Il faut la susciter, l’information aussi. Il faut la créer, il faut permettre aux gens qui la cherchent de la trouver. Alors, souvent quand il ne la trouve pas, eh bien c’est parce que c’est difficile.Vous me direz: "Ils pourraient la chercher mieux"... Sans doute. Certainement, mais bon... La disparition de la presse dont vous parlez est à mon sens à mettre en relation avec la disparition, la difficulté sur le terrain politique des réseaux , des militants, de l’opposition, du débat d’idées. On ne peut pas reprocher aux journalistes de ne pas faire ressortir un débat d’idées qui n’existe pas dans le monde politique. Pascale Fourier : Justement à propos de débat d’idée, j'ai l'impression qu'il y a des mots qui sont interdits et qui pourtant permettraient de penser réellement les choses. En particulier par exemple sur la mondialisation, je n’ai jamais réellement compris comment on pouvait vouloir lutter contre la mondialisation et récuser par exemple un mot le mot "nation", comme … Jacques Cotta : Ce serait amusant d’ailleurs de faire le tri parce que il y en a quelques- uns qui sautent aux yeux! Par exemple, le mot "capitalisme" est un mot qu’on n’utilise plus ! Je ne sais pas si vous avez noté, mais c’est quasiment grossier de parler de capitalisme, ou c’est archéo. Maintenant, on nous parle de "libéralisme". C’est tellement beau le mot "libéralisme": il y a la notion de liberté derrière... Mais "libéralisme économique", c’est quoi ? C’est l’expression à un moment donnée du capitalisme tel qu' on peut en parler pour définir le rapport social dans lequel on se trouve: les relations entre des classes, leur antagonisme, leur affrontement, les intérêts que défendent les uns au détriment des autres et réciproquement. Ca, c’est donc un mot interdit. Le mot "nation", c’est quelque chose d’interdit. Et vous remarquez d’ailleurs que souvent le mot "nation" est interdit par ceux qui se réclament de l’internationalisme. Comment peut-on parler d’ "internationalisme" sans nation. Par définition, l’internationalisme, c’est la relation entre des catégories donnée que sont les nations ! Les nations, ça correspond à des Histoires et les Histoires, ce sont les peuples. Si on veut interdire la "nation" d’ailleurs, c’est souvent parce que l’on récuse les peuples eux-mêmes et ce qui fonde les peuples, les classes sociales qui les constituent... Tout cela est très lié. Vous remarquerez d’ailleurs qu' on a voulu nous parler d’une Constitution européenne... Mais la constitution européenne, ça nécessite de constituer un peuple ! Il y aurait donc un peuple européen.... Mais tout le monde sait que c’est une absurdité ! Il n’y a pas un peuple européen ! Il y a des peuples, parce qu’il y a des Histoires, que ces peuples se sont constitués dans des Histoires différentes, communes, souvent antagonistes, des Histoires qui ont donné précisément naissance à des nations. Et ces nations ont donné naissance à des formes de nations différentes. Par exemple en France, on est dans une république. Eh bien parler de république aujourd’hui, c’est épouvantable ! .. Vous remarquez que si par malheur vous vous dites républicain, d'aucun se demande d'où vous sortez ! Pourtant on est dans un cadre dont les valeurs les plus chères sont celles de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité ? C’est le cadre politique dans lequel nous sommes. C’est le cadre de notre république, de la république sans laquelle on ne sait pas ce qui nous fonde, ce qui nous soude et nous permet de vivre ensemble. Eh bien en parler, c’est terrible ! Et comme ca on pourrait additionner, additionner, additionner. Mais il existe des mots encore plus épouvantables. Si on parle par exemple de "nationalisation"... Quelle horreur ! Pourtant il va bien falloir qu’à un moment ou à un autre on dise que ce qui a été privatisé a été ôté au cadre national. Aujourd’hui parler de "nationalisation", c’est une chose terrible. Je vais même vous dire autre chose : si vous reprenez aujourd’hui les termes de ce qui a été mis en place, il y a maintenant 60 ans, au sortir de la seconde guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance, eh bien c’est subversif. Ca a été mis en place dans les années 45, 47 alors que la France était à genou, qu’elle était exsangue, qu’elle était quasi-anéantie, qu’il fallait la reconstruire complètement. Et bien si vous reprenez ce qui était la dedans, les termes, et le contenu des termes, c’est subversif aujourd’hui !On se dit que vous voulez tout foutre en l’air ! Ca a été mis en place il y a 60 ans, alors que les moyens étaient obsolètes et que ca semblait insurmontable !! Aujourd’hui, tout est défait, pied à pied. Tout est détruit et les termes avec eux bien évidement, parce que si par malheur vous laissez les termes eh bien vous laissez la preuve du délit. Il faut donc en même temps qu’on élimine la chose, éliminer le mot, éliminer le contenantavec le contenu, éliminer ce qui nous fondait et qui nous fonde avec les termes qui le constituent, parce que si les termes restent, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Les termes deviennent donc interdits... En gros, c’est Orwell. On entre dans Orwell, on est en plein dedans. On est en plein dans Orwell dans sa justification....
Pascale
Fourier
: Eh bien, c’était la lecture par Chrystelle, l’une
de mes amies, de l’appel qu’avaient lancé de très
grands résistants tels que Lucie et Raymond Aubrac, mais aussi
Stéphane Hessel, Georges Guingouin, Germaine Tillion, et d’autres
encore, pour appeler à célébrer le 60eme anniversaire
du Programme National de la Resistance de 1944. Comme on peut le voir,
les propos qu’ils sont capables de tenir actuellement encore sont
des propos qui peuvent être considérés comme absolument
subversifs.
Jacques Cotta : Entre nous, il n’y a vraiment pas à désespérer quand on regarde la situation telle qu’elle est ! Si vous attendez, contrairement aux paroles de la chanson, un Dieu, un sauveur, ou un tribun, vous avez de quoi être désespérée !! Je vous souhaite bonne chance! Moi, je n’attends pas. Si vous regardez ce qui se passe, dans le tréfonds de la société, vous désespérez ? Moi pas du tout. Quatre mois avant le 29 mai 2005, l’affaire était pliée: c’était joué, plus de 60% pour le Oui, la nation française défaite, la république laminée. Au nom d’un grand peuple européen dont on ne savait d’où il sortait, une constitution allait s’imposer, l’ultralibéralisme, c’est-à-dire la toute puissance des actionnaires et du capital allait s’emparer de notre avenir commun et de notre avenir individuel. L’affaire était pliée, tout était entendu. 29 mai 2005, 55% pour le Non ! Et vous désespérez ? Moi je suis dans l’optimisme forcené! Vous vous rendez compte, on a voulu nous faire croire que nous étions un peuple de crétins qui ne comprenait rien et qui était incapable de réagir..... 29 mai, 55% ! Derrière le 29 mai, vous avez la lutte contre le chômage. Des gens qui savent, contrairement aux abrutis que nous sommes tous, nous expliquent que de nouveaux contrats vont permettre de combattre le chômage. Des jeunes étudient la chose et disent que ces nouveaux contrats, c’est la précarité accentuée. 1 million, 2, 3 millions de manifestants. Résultat, ces nouveaux contrats sont laminés, le CPE est retiré, les jeunes en question ont gagné... Vous désespérez ?! Moi je suis d’un optimisme forcené ! Des comme ça, on peut les additionner, on peut les ajouter ! En réalité, ceux qui désespèrent sont ceux qui attendent un sauveur suprême, et ils ont raison de désespérer parce que quelques générations ont pu en attendre un et n’en ont pas trouvé. Et je ne vois pas pourquoi on en trouverait un demain. Par contre, ceux qui considèrent que les forces sociales sont plus puissantes que tout cela et que les individus sont capables de comprendre pour peu qu’on leur explique un minimum, eh bien je pense que ceux-là n’ont pas à désespérer parce que l’histoire montre que les forces sociales peuvent parfois l’emporter. Et je crois que de ce point de vue-là on peut être d’un optimisme assez chevillé au corps ... Il n’y a aucune raison, strictement aucune, de désespérer. Pascale Fourier : Donc, ni moi, ni les journalistes n’avons plus rien à faire... Il n’y a plus qu’à attendre …? J’attends 2007 par exemple... Ca va être enthousiasmant... Jacques Cotta : Non, non, il ne s’agit pas d’attendre du tout ! Chacun a à prendre sa place là-dedans. Prendre sa place en faisant ce qu’il a à faire, en assumant ses responsabilités, en faisant son boulot, tout bêtement et en le faisant le plus honnêtement possible. Si vous voulez en revenir au journalisme, je pense qu'il n’y a pas 36 000 façons de faire ce métier. Soit on fait ce métier sur une orientation qui est en gros celle qui est dictée par d’autres force, - c'est en gros un journalisme de connivence, un journalisme de proximité avec les sommets de l’Etat, de proximité avec les sommets économiques. C’est une façon de voir les choses. Et je pense que cette façon-là a failli. Ce n’est pas faire le métier pour lequel on a une carte de presse et pour lequel on peut avoir envie de se lever le matin et puis d’aller voir la réalité des choses. La réalité des choses, ce n'’est pas celle qui se passe dans les salons où on dicte ce qu’il y a à faire. La réalité des choses, elle est dans la rue, elle est en bas, ce sont les gens que l’on côtoie, que l’on ne voit pas parfois. C’est le journalisme de proximité. C’est le journalisme de terrain, c’est le journalisme d’enquête. C’est le journalisme en fait qui apporte les informations et qui essaie d’apporter un point de vue, une compréhension des événements. Je pense que ce journalisme-là, il faut le faire. Il n’y a pas à attendre, il faut le faire, tous les jours. Etre journaliste, c’est faire ce boulot-là. Et puis pour vous, c’est les émissions que vous faites, avec les doutes qui sont les vôtres, les questions que vous posez, avec les montages que vous faites, avec les points de repère qui sont les vôtres, les points de repères qui vous animent, vos émissions qui cherchent à comprendre aussi finalement comment les uns et les autres se positionnent et qui cherchent à le retranscrire. Et je pense qu'il n’y a pas à attendre: il faut faire ce travail-là, de façon déterminée, et en le faisant, il faut espérer que les fruits sont au bout, c’est-à-dire la démocratie et les valeurs qui nous animent. Pascale Fourier : Est ce que vous sentez justement parmi les journalistes, une volonté d’aller de l’avant dans cette direction ? Jacques Cotta : Vous savez, moi je pense chez les journalistes, c’est comme dans toute profession, il y a toutes les catégories possibles et imaginables, tous les points de repères intellectuels possibles, toutes les déterminations personnelles et individuelles possibles. Comme il y a de tout comme partout, eh bien, oui, bien sûr, il y a des gens qui raisonnent comme ca, et puis il y en a d’autres qui sont à l’opposé de ces types de préoccupations. Il y a de tout. Les journalistes, ce n’est pas une catégorie à part. C’est une frange de la société qui épouse une profession. Dans la façon de la faire, c’est comme chez les avocats, c’est comme dans la police, c’est comme chez les enseignants, c’est comme dans toutes les catégories, il y a tout ce que l’on peut imaginer: des gens qui la font d’une façon, des gens qui la font d’une autre. Ce n’est pas une catégorie à part, un bloc que l’on peut ranger dans un tiroir. Pascale Fourier : C’était Des Sous ...et des Hommes, en compagnie de Jacques Cotta, qui est journaliste à France 2 et l’un des initiateurs du réseau Info impartiale. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ce réseau sur www.info-impartiale.net. A la semaine prochaine ! |
Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 23 Mai 2006 sur AligreFM. Merci d'avance. |