Pascale
Fourier : Pourquoi faut-il lutter contre les OGM
puisqu’il est dit qu’ils permettraient d’éviter
la famine dans les pays du Sud, d’éviter l’utilisation
des pesticides, et qu'ils auraient des visées thérapeutiques
?
José Bové
: Toutes ces affirmations sur le fait que les OGM peuvent sauver la
planète de la famine, qu’ils sont un bien pour la santé
publique ou qu’ils garantissent l’environnement, sont des
discours de propagande. On n’est absolument pas dans une réalité,
mais bien au contraire uniquement dans un discours d’auto-justification
des firmes qui essaient de mettre en place les OGM. D’ailleurs,
si l’on regarde depuis 5 ou 6 ans le début des OGM, on
se rend compte que ces différentes affirmations ont été
utilisées à tour de rôle pour essayer de justifier
les OGM. Quand on prend Novartis, Aventis ou Monsanto, chacun à
son tour a fait des campagnes de publicité dans la presse sur
ces différents sujets qu’on peut analyser les uns après
les autres :
Le problème de la faim dans le monde. Il ne s’agit pas
d’un problème de quantité d’aliments puisque
le monde produit aujourd’hui beaucoup plus que ce qui est nécessaire.
Ce qui est en revanche un vrai problème pour nourrir les gens
sur cette planète aujourd'hui, c’est qu'on empêche
les ¾ des paysans du monde de pouvoir vivre de leur travail et
de pouvoir nourrir correctement leur propre population. Quand on prend
les derniers chiffres de la FAO, qui est l'organisme de l'ONU traitant
de l'alimentation et de l'agriculture dans le monde, sur les 840 millions
de personnes qui meurent de faim aujourd’hui, 60 % de cette population
sont d’abord des paysans. Cela interroge sur ce que cela veut
dire cette famine: à savoir que les règles du commerce
international, les règles de l’OMC, empêchent les
paysans de pouvoir produire correctement leur alimentation et de pouvoir
vendre localement leur production, puisque les surplus des pays riches
(Europe et Etats-Unis en particulier) arrivent dans les pays d’Afrique,
d’Amérique du Sud, ou même d’Asie, à
des prix inférieurs aux coûts de production de ces pays.
Et ceci est dû notamment aux subventions aux exportations que
font ces grands pays riches sur l’agriculture.
La première solution pour aider vraiment les gens à subvenir
à leurs besoins et à pouvoir s’alimenter sur cette
planète, c’est d’abord de leur permettre de faire
leur propre agriculture. Or la question des OGM ne résout absolument
pas cette affaire-là puisque ceux-ci coûtent beaucoup plus
chers en termes de semences. Ce qu’il faut, c’est d’abord
permettre aux paysans de semer leurs propres graines, celles qu’ils
récoltent, dont ils gardent une partie pour en ressemer l’année
d’après. La logique des OGM n’est pas du tout celle-là
puisque, avec les brevets qui leur sont liés, ce sont les firmes
qui obligent les paysans à racheter ces semences tous les ans
à un prix quatre fois supérieur à celui d'une semence
traditionnelle.
Pascale Fourier : On ne pourrait pas en garder un
peu et en ressemer l'année d'après ? ... Ca fonctionne
comment ?
José Bové
: La logique des brevets fait que sur chaque semence génétiquement
modifiée il y a un brevet qui est posé sur la modification
génétique, et ce brevet est un bénéfice
annuel que retire la firme en vendant sa graine. Donc liée à
ce brevet, c’est l’interdiction d’utiliser la semence
OGM sans payer les royalties à la firme. Ainsi, un agriculteur
qui ressèmerait n’importe où - que ce soit en France,
au Canada ou dans un pays du Sud - une semence génétiquement
modifiée, serait traduit devant les tribunaux pour vol de brevet.
C’est rigoureusement interdit. Aujourd’hui il y a aux Etats-Unis
près de 500 paysans qui sont devant les tribunaux pour avoir
ressemé des semences génétiquement modifiées
ou pour avoir parfois été pollué par le champ du
voisin, croyant en toute bonne foi ressemer ses propres semences qui
étaient en fait polluées par des semences OGM. Ils sont
donc poursuivis pour utilisation illicite de brevet.
Donc, sur l’aspect faim dans le monde, je pense que c’est
un argument qui n’a strictement aucun intérêt.
Le problème de l’environnement. Sur l’idée
que les OGM permettraient d’utiliser moins d’insecticide
ou moins d’herbicide, la réalité est que les firmes
qui font ces OGM sont les mêmes qui produisent ces insecticides
et ces herbicides. Comme l'a dit un président du tribunal à
Auch, il y a quelques mois, aux représentants de Monsanto qui
nous avait traduits devant les tribunaux: “ Écoutez, je
ne comprends pas. Vous dites que c’est pour utiliser moins de
pesticides, et en même temps c’est vous qui les produisez.
Donc, économiquement, il y a quelque chose qui ne va pas dans
votre discours. ” En fait on se rend compte à travers les
statistiques de ces dernières années que les OGM ne réduisent
pas l’utilisation des pesticides, mais au contraire permettent
de les utiliser à n’importe quel moment. Traditionnellement,
un herbicide ne peut s’utiliser qu’à un certain stade
de développement de la plante sinon on risque de la détruire,
et si on dépasse un certain niveau, ça ne fonctionne pas
non plus. En fait, les pesticides ont augmenté, en quantité
utilisée, dans les principaux pays utilisateurs d’herbicides.
Donc là, on voit bien que c’est un discours complètement
faux.
L’argument thérapeutique est aussi un argument assez spécieux.
Il y a aujourd’hui des utilisations du génie bio-moléculaire
pour un certain nombre de médicaments, mais ces médicaments
se font tous en milieu confiné et en serres, il n’y a absolument
pas besoin de milieu ouvert, c’est-à-dire de faire des
cultures en plein champ pour la recherche médicale. Donc de ce
côté-là aussi c’est un discours pervers de
dire qu’en s’opposant aux cultures OGM en plein champ on
empêche les progrès de la médecine.
On pourrait en même temps discuter de la réalité
d’une médecine qui soit uniquement liée à
la modification génétique ou à une médecine
génique. Beaucoup de chercheurs, aujourd’hui, pensent très
clairement que c’est aussi une illusion et que c’est donner
l’impression qu'on a trouvé le remède miracle, alors
que c’est en général fait dans le but d’augmenter
les budgets de recherche alloués aux laboratoires. En réalité,
si on regarde, il y a relativement peu de débouchés aujourd’hui
par rapport à la médecine génique.
Mélanger la médecine génique et les OGM en plein
champ, ça c’est du discours de propagande.
Pascale Fourier
: Malgrè les arguments falacieux que l'ont vient de voir, je
ne vois pas, finalement, quel est l'intérêt pour les firmes
qui produisent les OGM. Qu'est-ce qui les motivent ? Parce que, au départ,
on pensait qu'elles étaient portées par une espèce
de bon sentiment...
José Bové
: Je pense que ces entreprises ne sont pas des entreprises philanthropiques
puisqu’elles se sont assurées, avant de se lancer dans
cette course aux OGM, de sauvegarder leurs intérêts financiers.
Donc on peut affirmer de manière très claire que les OGM
sont une façon de vouloir augmenter les bénéfices.
Dans le domaine de la production de semences c’est quelque chose
qui paraît évident : jusqu’à présent,
dans l’histoire de l’humanité - même si les
semences s’amélioraient de génération en
génération par les échanges avec les voisins ou
s’il y avait des banques de semences locales (etc...) pour essayer
de faire en sorte que la semence réponde le mieux possibles aux
besoins mais aussi au climat et à toutes les conditions possibles
de production -, un paysan qui semait puis qui avait récolté
son champ gardait une partie de sa récolte pour la ressemer.
Donc, ça n’apportait aucun bénéfice.
Mais au début du XXème siècle, aux Etats-Unis,
est apparue la volonté d’un certain nombre de semenciers
de commencer à vouloir faire du bénéfice et ils
se sont rendus compte qu’avec des semences traditionnelles les
bénéfices n’existaient pas. Il fallait donc trouver
un système qui oblige le paysan à repasser par la firme,
pour vendre et gagner de l’argent. Et c’est comme ça
que sont nés les premiers hybrides, c’est-à-dire
des semences qui, après la première récolte, quand
on les ressème l’année suivante, on pour résultat
de diminuer la nouvelle récolte de moitié, voire des ¾.
Il y a une dégradation du produit si on le ressème. Et
c’est ainsi qu’au début du XXème siècle,
est né tout le marché du maïs hybride, qui a été
en fait la première industrie de la semence – avant, bien
sûr, l’invention des OGM - qui permette à la firme
productrice d’avoir un retour sur investissement. Puisque donc
l’objectif était de faire des bénéfices sur
la production et sur la vente de semences.
Donc grâce aux hybrides, et en premier lieu au maïs hybride,
on a pu donner l’impression qu’il fallait repasser tous
les ans par le semencier. Tout un discours a alors été
construit au cours du XXème siècle sur l’hybridation,
comme étant la seule façon de pouvoir améliorer
de façon conséquente la semence de maïs. Aujourd’hui,
on se rend compte que d’autres techniques sont possibles et que
par le système de croisement sexué classique on peut aussi
améliorer les semences. Mais les semenciers sont arrivés
à imposer sur le marché du maïs, à partir
des Etats-Unis et ensuite dans le reste du monde, la logique de domination
des semenciers.
Voilà donc un premier stade, mais qui ne contrôlait qu’une
production. La logique des brevets a permis à ces semenciers
de nourrir des espoirs nouveaux en donnant la possibilité, y
compris pour des semences qui se reproduisent de manière sexuée
normale, d’avoir non plus un contrôle par la dégradation
comme avec les hybrides, mais un contrôle juridique. Ainsi, grâce
aux OGM et à leurs brevets on peut mettre un contrôle juridique
sur le paysan et l’obliger à racheter sa semence. Dès
lors on a un retour sur investissement qui est supérieur et qui
peut atteindre 50 %, 60 %, 70 %, et là ça devient rentable.
En même temps les semenciers
se sont dit que les contrôles juridiques ça allait être
compliqué parce que ça les obligerait à faire des
procès et qu’il ne serait peut-être pas possible
d’attraper tout le monde. C’est comme ça qu’ils
en sont arrivés à imaginer non plus un contrôle
juridique mais un contrôle chimique à travers la mise en
place d’un brevet sur des technologies nouvelles, qu’on
a appelé les technologies Terminator et qui stérilisent
la plante pour l’empêcher de pouvoir se reproduire l’année
suivante. Ca c’est le dernier stade du contrôle de la production
par les firmes : le contrôle par la stérilisation chimique
de la semence. Et à partir de ce moment là, pour le semencier,
c’est quelque chose de formidable, puisque c’est un retour
de 100 % sur les investissements de départ et, à travers
ça, une possibilité de contrôle de tout le marché
des semences de la planète.
On voit très clairement que ces semenciers avaient cet objectif
dès le départ, or ils ont été pour la plupart
rachetés au milieu des années 80 par des firmes productrices
de pesticides. Maintenant ce sont ces grandes firmes qui sont propriétaires
des semences de la planète et qui veulent imposer ce système
comme ça les gens vont être obligés d’acheter
tous les ans les semences et le produit de traitement qui va avec. Et
s’ils arrivaient à leur but ultime, c’est-à-dire
la stérilisation des semences, ils seraient sûrs de vendre
la totalité des semences et d’avoir un retour sur investissement
de 100%.
Donc à travers cet exemple des OGM et cette volonté des
firmes, on voit bien ce qu’est la logique totalitaire d’un
système de contrôle par quelques grandes sociétés
transnationales, puisqu’on a moins de dix firmes sur toute la
planète qui veulent contrôler le marché des semences.
Pascale Fourier
: Peut-on faire un lien entre ce contrôle du marché des
semences grâce aux brevets des OGM et les négociations
à l’Organisation Mondiale du Commerce concernant la brevetabilité
du vivant ?
José Bové
: Les deux sont complètement liés. C’est aux Etats-Unis
qu’ont été déposés les premiers brevets
et où, pour la première fois, il y a eu ce véritable
hold-up sur le vivant quand on est passé de la notion de brevetabilité
de l’invention (ce qui était classique dans la technologie),
à la notion de brevetabilité du gène: dès
lors qu’on décryptait un gène et qu’on arrivait
à l’isoler, on pouvait prendre un brevet sur ce gène.
Cette notion s’est généralisée et est rentrée
dans le cadre des règles de l’OMC sur la propriété
intellectuelle, ce qu’on appelle dans le jargon, les règles
ADPIC ou TRIPS, suivant qu'on est français ou anglo-saxon.
Aujourd’hui il y a une vraie bataille au sein de l’OMC pour
faire modifier la règle de la propriété intellectuelle,
pour faire retirer le vivant des règles de la propriété
intellectuelle. Toute cette bagarre se mène sur la modification
de l’article 23.2.B, je crois - autrement dit un article très
particulier des règles de l’OMC -, pour faire en sorte
que le brevet soit retiré du matériel vivant. Ceci n’a
pas eu lieu aux dernières rencontres de l’OMC à
Doha: ils ont détourné le débat sur la brevetabilité
du vivant, en essayant de faire croire aux gens qu’il y avait
une grande avancée en permettant le débat sur les médicaments
génériques par rapport aux firmes pharmaceutiques. En
réalité on s’aperçoit quelques mois après
que l’avancée n’existe quasiment pas et que ça
a été une fois de plus un leurre.
Le combat continue donc, mais
ce n’est pas simplement un combat au niveau international de l’OMC,
c’est aussi un combat très important au niveau européen
puisque, pour se mettre en régularité avec cette règle
de l’OMC, l’Europe a pris une directive pour essayer de
transcrire dans le droit européen cette logique des brevets sur
le vivant. Dans beaucoup de pays européen, c’est une bagarre
pour empêcher que cette directive européenne puisse être
transcrite dans le droit national. Et en France elle ne l'est toujours
pas. Au cours de la dernière législature, il y avait eu
à ce propos un débat très important qui a été
limité par les parlementaires uniquement au niveau des brevets
sur les gènes humains. Ce débat va reprendre au niveau
français dans les mois à venir, je l’espère,
... puisque de toute façon ce débat sur le fait qu’il
faut retranscrire cette directive européenne dans le droit français
va reprendre. Et nous voulons étendre la restriction, qui avait
été portée par un certain nombre de gens sur le
gène humain, aux végétaux et aux animaux.
Pascale Fourier
: Y a-t-il des moyens et des lieux de lutte contre la diffusion des
OGM ?
José Bové
: Il y en a énormément. Je crois qu’il faut d’abord
prendre conscience de ces débats scientifiques, que les OGM ne
sont pas forcément une solution, que c’est de la propagande
à laquelle il faut faire face ... et ce qui est important c’est
que c’est un combat qu’il faut aussi mener au quotidien,
là où on se trouve.
C’est pour ça que ce sont les paysans qui ont été
les premiers à mener le combat contre les firmes transnationales
en détruisant des stocks de semences dès janvier 1998
; qui ont ensuite mené le combat en associant d’autres
catégories de citoyens et de consommateurs, en lançant
des actions contre les essais en plein champ, .... ce qui a amené
un certain nombre de procès, mais ce qui a permis aussi de faire
connaître de plus en plus ce combat.
Mais c’est aussi un combat qui peut se mener au quotidien, dans
son assiette, face à ceux qui essaient de nous faire passer les
OGM à travers la consommation ... et donc tout le combat que
chacun doit mener en refusant les produits qui peuvent contenir des
OGM de manière dissimulée, et plus simplement en faisant
le choix de s’alimenter avec des produits de base que l’on
transforme soi-même plutôt que d’acheter des truc
tout faits, en kit. Je crois que, là aussi, le fait de faire
soi-même sa cuisine, de choisir soi-même ses aliments et
de les transformer, c’est aussi un acte militant de lutte contre
les OGM. Ce n’est pas simplement le fait de passer par de grandes
manifestations: chacun peut faire ça devant son fourneau à
la maison.
Pascale Fourier
: Visiblement, les Français, et les Européens d’une
façon générale, semblent peu preneurs des OGM.
Est-ce que les gouvernements européens eux-mêmes marquent
quelques distances vis à vis de cela ou rentrent-ils plutôt
dans la logique prônée par l’OMC ?
José Bové
: Jusqu’à présent, au niveau du débat européen,
on pouvait dire qu’il y avait quand même un consensus assez
large, y compris au niveau des Etats, pour une certaine prudence. C’est
ce qui fait qu’en Europe il y a un moratoire qui existe sur l’utilisation
des cultures OGM. Il semblerait que les différentes élections
qui viennent de se passer en Europe - que ce soit en France, en Hollande
ou au Danemark ... - donnent des ailes aux firmes multinationales comme
Monsanto, puisque son directeur a dit, il y a quelques jours, que grâce
à ces élections on pouvait espérer un changement
de l’attitude des politiques vis à vis des OGM. Donc cela
veut dire qu’il faut être encore plus vigilant qu’on
ne l’était, et que ce combat sur lequel on a gagné
quelques batailles peut à tout moment basculer dans l’autre
sens.
Beaucoup de gens nous observent à travers la planète car
l’Europe est un des points de résistance les plus forts
face aux OGM. Et si l’Europe résiste, je pense que ce sera
un point très important pour les autres paysans et les autres
habitants de la planète, puisque ce sont d’abord les marchés
solvables qui intéressent les grandes multinationales. Or si
ces marchés solvables leur restent interdits, cela leur coûte
une telle fortune de garder des équipes et de continuer à
mettre au point de nouveaux OGM, qu’on arrivera à mettre
en péril leurs avantages financiers.
Aujourd’hui, en résistant et en empêchant les OGM
de rentrer en Europe, on protège d'une certaine manière
en même temps les autres agricultures des pays du Sud.
Pascale Fourier
: Que répondre à l’argument de la compétitivité
française selon lequel, à partir du moment où on
empêcherait des essais en plein champ, ça porterait préjudice
à la compétitivité à venir de la France
dans ces domaines-là ?
José Bové
: Là encore je pense que cet argument relève de la propagande,
c’est un peu comme pour les stocks options ou les fonds de pensions
: si on n’en a pas encore en France, c’est qu’on est
en retard sur les Etats-Unis et que, par rapport à ça,
c’est une catastrophe. Je pense au contraire qu’il faut
retourner le problème.
Si la France aujourd’hui est un des premiers pays à ne
pas être en retard là-dessus ça veut dire qu’on
ne va pas vers une voie de garage et qu’on n’est pas entrain
de s’enfermer dans quelque chose qui n’a aucun intérêt
et qui n’a pas de sens : pourquoi produire avec une technologie
dont on ne connaît pas la totalité des fonctionnements
(on ne sait quasiment rien du fonctionnement des gènes entre
eux)? Pourquoi se lancer dans une course folle et gaspiller un argent
public pour une agriculture qui n’en veut pas, pour des consommateurs
qui n’en veulent pas, en vue d’avantages sur l’environnement
qui n’existent pas ?
C’est quelque chose qui est uniquement du domaine de la propagande,
qui est du domaine du cocorico. Je ne pense pas que la France ait tiré
un grand honneur à être le troisième pays au monde
à bénéficier de la bombe atomique, je ne vois pas
en quoi l’esprit français a avancé par rapport à
ça. En revanche, si la France, qui a été capable
d’être le premier pays à faire la déclaration
des droits de l’homme, impulsait au niveau européen un
refus de ces technologies qui en fait ne servent absolument pas l’humanité,
je pense qu’elle en ressortirait grandie et qu’on en parlerait
encore longtemps après.
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