Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 20 AVRIL 2004

Le PS... et la mondialisation

Avec Gérard Filoche,Inspecteur du Travail, membre du BN du Parti Socialiste.

 

Pascale Fourier : Et notre invité, comme la semaine dernière, est Gérard Filoche, qui est inspecteur du travail et membre du bureau national du Parti Socialiste. Alors, je vous rappelle un petit peu le contexte : Gérard filoche en réalité est venu la semaine dernière nous parler du rapport Virville ; j’espère que vous avez écouté l’émission ! Et puis j’étais tellement contente d’avoir un socialiste un vrai, un pur, un dur, enfin en tous les cas un de ceux qui dirigent ce parti, devant moi que je lui ai demandé de rester un petit peu plus longtemps. On a encore tenu un petit quart d’heure et on s’est parlé un petit peu à bâtons rompus du Parti Socialiste, des rapports du Parti Socialiste et de la mondialisation, tout ça si vous vous en souvenez avec la misérable voix éraillée que je pouvais avoir la semaine dernière. Voix éraillée, certes, mais vous le constaterez, j’ai posé des questions on ne peut plus longues… je crois que je n’ai jamais fait aussi long, bizarrement, avec ma petite voie toute cassée.
Faut croire que j’étais en colère, mais vous le verrez Gérard Filoche, lui aussi est pas mal en colère contre ces petits camarades. Donc voilà je vous laisse écouter le petit entretien, quasiment donc à bâtons rompus, que nous avons eu ensemble.

Alors j’étais extrêmement contente d’avoir un socialiste, un vrai en face de moi et même un des dirigeants et je me disais que c’était peut-être l’occasion de vous poser des questions sur l’analyse que peut faire le Parti Socialiste de la mondialisation. Parce que les gens qui se ressentent de gauche n’ont, pour certains, pas voté à gauche aux dernières grandes élections…justement parce qu’on sentait qu’il y avait quelque chose de pas très clair, que l’analyse qu’ils en faisaient était un peu étonnante ; on a vu Jospin signer des trucs qui nous ont semblés un peu étranges etc.. alors qu’est ce qui se passe au Parti Socialiste par rapport à ça ?

Gérard Filoche : Eh bien Jospin a refusé l’AMI quand même ! Par contre, il a eu tort de signer à Barcelone pour l’allongement de la durée du travail en Europe de 5 ans, ça c’est clair ! Et sur le positionnement par rapport à des évènements comme, par exemple, les forums sociaux mondiaux ou forums sociaux européens, il y a eu de discussions, mais maintenant il y a des évolutions, et j’invite les militants, les syndicalistes et les gens attentifs à regarder les évolutions et les débats au sein du Parti Socialiste. Le Parti Socialiste était représenté au Forum Social européen à Paris Saint-Denis et Kader Harif y a pris la parole dans plusieurs des grandes assemblées avec d’autres responsables. Il y avait une délégation du Parti Socialiste à Bombay comme il y en avait à Porto alegre et à Florence. Peu à peu, le Parti et l’Internationale socialiste, qui viennent de loin, se penchent sur le débat et les liens avec les mouvements sociaux, syndicaux, associatif et les ONG qui s’interrogent aujourd’hui sur une alternative à la mondialisation capitaliste, donc sur une altermondialisation. Et ce mot est maintenant repris et vous le trouvez dans la presse du Parti Socialiste.
Alors bien sûr j’ai dit qu’il y avait du chemin, et il en reste beaucoup à faire, et je le dis très nettement !! A commencer par l’Europe, finalement, parce qu’une des façons de résister à une mondialisation libérale, c’est de faire une Europe qui ne le soit pas. Et donc c’est de se battre contre celle qui est mise en place et celle que les libéraux européens voudraient mettre en place, par exemple au travers de la Constitution que l’on appelle « Constitution Giscard », qui est sortie d’une convention où les libéraux l’ont emporté sur ce qu’il y avait de socialistes présents. Et la constitution « Giscard » est évidement une constitution tout à fait ultra-libérale qui grave dans les tables de la Loi, pour 50 ans, le fonctionnement du capitalisme, de la libre-concurrence, la destruction des Services Publics, et puis l’oubli et l’effacement du droit du travail.
Alors est-ce que le Parti Socialiste est pour ou contre cette Constitution ? Eh bien figurez-vous que le débat a traversé tout le Parti Socialiste français parce que malheureusement les autres partis européens ont plutôt pris position pour la Constitution, à part le parti wallon. Mais dans le parti français, c’est le seul qui a dit : « On réserve notre jugement » par la bouche de François Hollande. Et pourquoi réservait-il son jugement ? Eh bien parce qu’il y a une partie importante, si je parle des courants qui s’appellent (le public les connaît peut-être un petit peu) « Nouveau Monde » ou « Nouveau Parti Socialiste », plus un petit courant qui s’appelle « Force Militante » … cela fait 40 % de gens, dans le Parti Socialiste, hein , et à la direction du Parti Socialiste ( moi-même je suis au Bureau National), et bien 40% de gens qui ont pris position pour dire : « Non ! » à la Constitution Giscard. « Non ». Et donc il reste, vous me direz, encore 60 %, soit qui n’ont pas pris position, soit qui sont pour. Mais la balance est en train de se faire, et on attendra de voir comment cela débouche, parce que s’il y avait un référendum au du Parti Socialiste, un référendum interne, à mon avis le « non » l’emporterait. D’ailleurs s’il y avait un référendum dans le pays, en France, sur le texte de Giscard tel qu’il était le « non » l’emportera aussi.

Pascale Fourier : Mais il faut qu’il y en ait un !! Mais vous m’étonnez un peu parce que, quand même moi, quand j’entends des Strauss-Kahn ou des Fabius ou si je vois un Hollande se balader à Porto Alegre, cela me fait marrer bassement !! Quand vous dites qu’il y a des réserves sur l’Europe, certes, mais enfin ce sont des branches du parti qui sont oppositionnelles, on pourrait dire ; à la tête, à ceux qui sont entre aperçus comme étant potentiellement ceux qui se présenteront aux futurs élections présidentielles semblent pour… Donc, pour nous, à l’extérieur, le Parti Socialiste, on ne peut pas dire qu’il soit anti-libéral ni non plus anti-mondialisation…. Donc je m’interroge !

Gérard Filoche : Vous avez raison, vous avez raison ! Je vous invite à considérer, avec, s’il vous plaît, un peu d’attention et de sympathie, ce qui se passe dans le Parti Socialiste. Le débat n’est pas tranché ! Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn ne sont pas encore des candidats ! Qu’ils veuillent l’être, c’est leur affaire ! En se rasant ou sans se raser, ils ont l’air plus que d’y penser, mais je ne suis pas sûr que le Parti aujourd’hui soit mûr pour avoir des anciens énarques, inspecteurs des finances ou avocats d’affaires comme candidats. Je crois que les candidats, la base du Parti, et puis le pays, la gauche de façon plus générale, veulent justement que ça change, c’est-à-dire qu’on ne se retrouve pas avec une gauche ancienne qui n’est pas allée jusqu’au bout de ses promesses ! Donc moi, je vous le dis franchement,… il vaut mieux un inspecteur du travail qu’un inspecteur des finances comme candidat !! Il vaut mieux quelqu’un qui parle des salariés que quelqu’un qui parle avec les employeurs ! Il vaut mieux quelqu’un qui ait la conscience que ceux qui produisent les richesses, c’est ceux qui souffrent aujourd’hui, et que c’est à eux qu’il faut que le Parti Socialiste s’attache !! Parti Socialiste, parti des salariés !!!!! Avec ça, vous savez, ça fait une majorité parce que les salariés sont 88% de la population active !! Et les jeunes sont des salariés en formation, les chômeurs sont des salariés temporairement privés d’emploi et les retraités sont d’anciens salariés !!! Alors ça fait du monde !!! Et pourtant, c’est eux, la force du travail, sur laquelle le Parti Socialiste doit s’appuyer ! Donc à mon avis les candidats doivent représenter ça. Si on a un candidat qui n’est pas capable de parler avec ses tripes du droit du travail, de la Sécurité Sociale, et de dire qu’il veut abroger les lois Fillon sur les retraites, il ne sera pas candidat ! Il ne sera pas candidat, ou alors, s’il est candidat, on perdra tous ensemble, toute la gauche !! Il vaut mieux chercher ailleurs maintenant, non pas dans les 20% de gens qui veulent, à l’intérieur du Parti Socialiste, promouvoir Fabius ou Strauss-Kahn ! Mais dans les 50, 60% qui justement cherchent quelqu’un qui parle autrement !! Qui donne un autre visage du socialisme et qui du coup donnera un autre visage de la gauche. Parce que finalement, la gauche dans les rapports de forces actuels, c’est au cœur du Parti Socialiste que cela se passe ou cela ne se passe pas. Si on a un candidat droitier, entre guillemets : « modéré »,… je sais pas comment dire, qui parle de ses carottes râpées, de sa moto 125 cm3 ou de Star Académie plutôt que de parler contre la loi de Virville ou de parler des retraites ou de parler de l’augmentation des salaires, c’est une différence fondamentale !! Je suis de ceux qui ne supportent plus qu’on fasse des plans, des plans-média dans lesquels on explique doucement qu’on aime bien Star Académie : ce n’est même pas un jugement sur l’émission et ce qu’elle représente, c’est un jugement sur la priorité que les gens de gauche et ceux qui vont être les porte-parole du Parti Socialiste, et toute la gauche en 2007, doivent avoir ! Priorité aux droits des salariés, priorité aux salaires - et aujourd’hui il faut les augmenter et il faut que le capital rende ce qu’il a pris ! Parce qu’il en a trop pris sur les salaires !! Le coût du travail n’est pas un coût, c’est une richesse ! Ce qui coûte cher, c’est ce que le capital prend au travail, il prend trop, voilà !! Et il faut le dire avec le ton suffisant pour qu’aujourd’hui on pense que la gauche soit protestataire à nouveau et pas mielleuse et sans nuance par rapport au pouvoir en place !!!


Pascale Fourier : Moi, finalement, effectivement j’ai eu l’impression que le Parti Socialiste pendant longtemps nous a pris pour des imbéciles, en gros, et que d’ailleurs ils sont tout à fait capables de continuer à nous prendre pour des imbéciles !!! Je me souviens quand même d’un temps où Mitterrand était au pouvoir, et c’est à peu près à ce moment-là où la mondialisation libérale s’est mise en place : est-ce qu’il y a eu un déficit d’analyse du Parti Socialiste ou un véritable renoncement, je ne sais pas, quasiment a priori. J’ai un peu du mal à comprendre ce qui s’est passé… Qu’est-ce qui s’est passé aux alentours des années 80 ? Qu’est-ce qui fait qu’on s’est retrouvé effectivement avec comme homme politique important, très important, au Parti Socialiste et donc qui est toujours vu, malgré les carottes, comme potentiel présidentiable, quelqu’un comme Fabius, ou Strauss-Kahn…

Gérard Filoche : Ce qui s’est passé, ça tient en une phrase : alors que la droite, elle, est fidèle au patronat, les socialistes ont cessé d’être fidèles aux salariés. Voilà. Ils l’ont été, il y a eu des conquêtes en 81 et 82. On peut parler des 39 heures, on peut parler de la retraite à 60 ans, justement que la droite vient de remettre en question. Il y a eu des avancées des droits démocratiques. Ça a freiné, un peu, un peu la mondialisation, on n’a pas eu Thatcher carrément…maintenant on risque de l’avoir. C’est-à-dire que la gauche…, comment dirais-je, avec la gauche on n’a pas eu tout ce qu’on voulait, loin de là. Avec la droite on a tout ce qu’on veut pas, ça c’est clair… C’est une vraie différence ! Mais ce qu’il faudrait, c’est qu’on ait avec la gauche presque tout ce qu’on veut. En tout cas beaucoup plus que ce qu’elle nous a donné jusqu’à présent. Et c’est ça, tirer les leçons des années 80, des années 90 et aussi des 5 ans de gouvernement Jospin. C’est dire que maintenant il y a plus qu’une fracture sociale dans le pays. Il y a des inégalités trop fortes, un fossé trop grand et il faut le réduire. Et pour cela il faut un volontarisme plus important que celui qui à été mis en œuvre pendant le gouvernement Jospin. En une phrase, je peux prendre un exemple, moi je suis absolument pour les 35 heures sans perte de salaire, mais le problème, c’est qu’elles n’ont pas été mises en œuvre de façon assez ferme et pas de façon suffisante pour tous les salariés. Je suis pour la retraite à 60 ans, mais le problème c’est qu’il fallait remettre en cause les mesures Balladur qui dès 1993 minaient la retraite à 60 ans. Je suis pour la défense de la Sécurité Sociale, mais le problème, c’est que pour défendre la Sécurité Sociale aujourd’hui et empêcher Raffarin, Fillon, et Mattéi de la brader comme ils vont le faire par ordonnance le 14 juillet prochain, pour défendre la Sécurité Sociale, il faut dire que les cotisations patronales doivent augmenter, il faut dire que c’est le capital qui doit mettre la main à la poche et pas toujours le salariés, et qu’on doit pouvoir faire tout ça. Je suis en train de donner les éléments du programme qui permettent de tirer le bilan de ce qu’a fait et n’a pas fait le Parti Socialiste et de dire aux électeurs : « Bien oui, on ne veut plus vous prendre pour des cons, on a réfléchi, le 21 avril a été un coup de pied au cul, on en tire les leçons ! ». Aux régionales, il faut donner un coup d’arrêt au gouvernement, il faut voter ! Et après, eh bien on choisira des porte-parole, et un programme surtout, qui permettra d’aller vers une vraie transformation sociale.

Pascale Fourier On a un peu l’impression que le Parti Socialiste ne cherche, enfin c’est du moins ce que j’en entends moi, ne cherche qu’à freiner la mondialisation, comme si finalement il y avait un état de fait : la mondialisation libérale est un fait, est un absolu qu’on ne pourra absolument jamais changer ; et à partir de là, on essaie de limiter les dégâts. J’ai l’impression que les notions de contraintes, de compétitivité internationale qui servent, à mon avis, le capital effectivement ont été complètement intégrées par une grosse, ou peut-être au moins par les 60 % qui ne sont pas du côté…

Gérard Filoche : Vous avez raison, je ne vous dis pas que l’ambiguïté n’existe pas encore. Le débat traverse le Parti Socialiste ; il traverse aussi la gauche par ricochet, et c’est le débat de fond. Bon, depuis le 21 avril et même un peu au-delà du congrès de Dijon 2003, il y a eu des avancées et les choses mûrissent. Et je suis de ceux qui veulent faire mûrir ! Je veux que ces espoirs-là l’emportent dans le Parti Socialiste, et qu’au lieu d’avoir seulement 40 % d’opposants, eh bien il y ait 50, 60, une vraie majorité qui décide de reconstruire la gauche, de faire un nouveau front de toute la gauche, sans exception et sans exclusive, et qui décide d’avoir un programme qui réponde à ce qu’attendent les gens. On dit souvent que le Parti Socialiste, ce n’est pas audible. Pourquoi il n’est pas audible ? Parce qu’il dit pas ce que les gens veulent entendre. Les gens, ils veulent entendre que, pour une fois, on va dire STOP au libéralisme, STOP à la concentration des richesses, STOP au pillage par la haute finance et qu’on va enfin dire : « L’économie doit être au service des humains" et pas l’inverse . C’est ça que les gens veulent entendre ! Ils veulent un ton et des dirigeants qui leur disent ça. Ils ont raison, les gens ! Eh bien je suis de ceux qui travaillent (je ne suis pas tout seul, on est nombreux… Je vous le dis, 40% dans le parti) pour que le Parti Socialiste fasse ça et de cette façon aide à la reconstruction et à la réorientation à gauche, de toute la gauche.

Pascale Fourier : Est-ce que ça suppose, éventuellement, que le Parti Socialiste cesse de parler de classes moyennes en permanence ou alors qu’il les définisse, peut-être, plus largement. Parce que moi, par exemple, un jour un ami qui s’occupe un peu de politique, m’a appris, et c’était une consternation pour moi, que je ne faisais même pas partie des classes moyennes dont on parlait. Pourtant je suis enseignante...

Gérard Filoche : (rires) Et vous avez raison, vous ne faites pas parti des classes moyennes quand vous êtes enseignante. Je vais vous dire moi, les classes moyennes, ça n’existe peu ou pas. Si on me parle des bobos, ceux qui…les bourgeois bohèmes en général, ils sont plutôt bourgeois que bohème, je vous le dis tout net… eh bien c’est quoi ? C’est les cadres supérieurs et c’est quelques centaines de milliers de gens ! Ce n’est pas avec ça que vous faites une politique, ni que vous gagnez des élections ! Je répète, 88 % de la population active est salariée. L’écart de salaire entre la moyenne des salaires des ouvriers et des employés et la moyenne des salaires des cadres, c’est de 2,5. C’est-à-dire qu’en-dessous de 21 ou 22000 FF si je parle en franc, tous les salaires sont concentrés. Un salaire sur deux fait moins de 9000 FF et presque deux salaires sur trois font moins de 11000FF. Imaginez quand même les points communs entre tous ces gens. Ils n’ont que leur force de travail à vendre comme on dit. Alors c’est là-dessus, c’est cette force-là qui compte dans le pays, et c’est à celle-ci qu’il faut répondre et qu’il faut s’adresser quand on est de gauche.

Pascale Fourier : Mais justement, est-ce qu’ un socialiste bon teint comme on en voit à la télévision est capable de comprendre qu’il puisse y avoir justement des intérêts communs entre des petits fonctionnaires comme moi et des gens qui sont des ouvriers qui gagnent nettement moins que moi, j’en suis absolument persuadée, ou qui ont des CDD ou des situations assez terribles. Parce qu’on a l’impression qu’on essaie de nous imposer une fracture là où moi je n’en vois pas.

Gérard Filoche : Tout socialiste qui fait un peu de sociologie, un peu d’histoire, un petit peu d’économie, sait quand même regarder quelle est la force productrice principale de ce pays. Je sais que l’autre jour j’étais dans une autre radio que la vôtre et on me disait : « Attendez, c’est Monsieur Owen Jones, le patron de l’OREAL qui fait vivre 50 000 personnes »,. J’ai répondu : « Non, c’est 50 000 personnes qui font vivre monsieur Owen Jones ». Dans la même radio, on me disait dans un débat : «Une entreprise, c’est un chef, des produits et des clients ». J’ai dit : « Vous n’avez oubliez personne !!?? » Même l’animateur de cette radio-là me disait : « Mais qui on a oublié Monsieur Filoche ? ». Pourtant les salariés de l’autre coté de la vitre disaient :« Nous , nous, nous… ». Evidement c’est les salariés qui sont décisifs. Ce n’est pas ce que croit le MEDEF, les gourous du CAC 40. C’est l’ensemble de ceux qui, tous les jours, consacrent d’ailleurs beaucoup plus de 35 heures souvent 40, 45 heures, 50 heures pour que le pays vive et produise. C’est à ceux-là qu’il faut donner. Alors les socialistes bon teint, vous me dites, est-ce qu’ils savent dire cela ? Ecoutez, moi je vous dis, le porte-parole des socialistes bon teint ou mauvais teint, sans exclusive, peu importe, ce n’est pas une question de personne, le porte-parole, il doit parler de ça, il doit parler au nom de ceux-là. C’est ça qui est la question-clef, au-delà des régionales et j’espère que la gauche va avancer aux régionales, j’espère qu’il n’y aura pas d’abstention, j’espère que toutes les voix iront dans le sens d’un vote contre la droite pour sanctionner Raffarin et Chirac, pour sanctionner Juppé et ces 18 mois qu’il ne veut pas prendre… Pour que ce soit clair, quelle est l’orientation du changement ? Mais l’orientation du changement, elle va être formulée après les régionales, et sans en parler prématurément, elle doit être sur la ligne d’orientation que je viens d’évoquer.

Pascale Fourier : Eh bien voilà, Des sous… et des hommes, c’est terminé pour cette semaine. J’espère que ces propos de Gérard Filoche vous auront un peu étonné… On n’entend pas ça tous les jours au Parti Socialiste, enfin du moins dans une partie du Parti Socialiste, il faut être, peut-être, un petit peu prudent. Je vous rappelle que Gérard Filoche est venu la semaine dernière nous parler du rapport Virville. Je vous rappelle que ce rapport présente quelques dangers, je pense que Gérard Filoche nous l’a montré la semaine dernière, je vous invite vraiment à être attentif à cela., à aller chercher sur votre moteur de recherche préféré des renseignements sur ce sujet.
Voilà, à la semaine prochaine….

 

 

 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 20 Avril 2004 sur AligreFM. Merci d'avance.