Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 8 NOVEMBRE 2002

Que serait un véritable "développement durable" et ses conséquences ?

avec Jean-Marie Harribey, Professeur d’économie à l’université de Bordeaux et membre du conseil scientifique d'ATTAC.

 

Pascale Fourier : Alors, Jean-Marie Harribey, je suis un peu étonnée ces derniers temps, on entend de plus en plus souvent parler de développement durable, est-ce que cela voudrait dire qu’on a enfin trouvé une régulation possible du mode de production capitaliste et de la société de consommation ?


Jean-Marie Harribey : La conférence qui s’est tenue fin août à début septembre 2002 à Johannesburg sur le développement durable a largement contribué à faire connaître du grand public cette conception du développement économique qui est née il y a deux ou trois décennies. Elle est maintenant tellement ancrée dans les esprits qu’il n’y a plus un seul dirigeant politique, un seul gouvernement, ni aucune institution internationale qui s’aviserait de parler du développement sans y faire référence. Et cette conversion atteint maintenant jusqu’aux dirigeants des firmes multinationales qui ont fait littéralement le siège de cette conférence de l’ONU pour afficher leurs préoccupations éthiques, sociales, écologiques, et donc peser sur le cours des décisions.


Alors, d’où vient cet engouement actuel pour le développement durable ? En fait, je crois d’une triple prise de conscience.
Il y a d’abord eu le constat que les promesses du développement économique n’ont pas été tenues : le développement devait éliminer la misère, la famine, l’analphabétisme, or ces maux n’ont pas régressé et surtout pas dans l’Afrique subsaharienne. Le développement devait réduire les inégalités et elles ont littéralement explosé au cours des dernières décennies ; ce développement devait être facilité par une aide que les pays riches devaient apporter aux pays pauvres à hauteur de 0,7 % de leur PIB, les pays riches s’étaient engagés à fournir cette aide, or cette aide a reculé aujourd’hui à 0,24 %.


C’était la première prise de conscience. La seconde prise de conscience est plus récente. Tous les organismes de régulation internationale se sont alarmés des dégâts écologiques causés par un développement dévastateur qui pollue l’eau, l’air, les sols, les épuise, tout comme il épuise les ressources naturelles à grande vitesse. D’où l’idée qu’il fallait promouvoir dorénavant un développement qui deviendrait « soutenable » , durable, à la fois socialement et écologiquement, c’est-à-dire un développement qui devait répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs plus tard. Ces deux premières prises de conscience se sont exprimées d’abord à Stockholm lors de la première conférence de l’ONU sur ce sujet en 1972, puis à Rio de Janeiro vingt ans après en 1992, mais sans l’ampleur prise par la conférence de Johannesburg en septembre 2002 parce qu’entre-temps est intervenue la troisième prise de conscience qui a hâté la conversion générale à ce fameux développement durable et qui est la suivante: après le développement qui a montré ses limites puisqu’il n’a pas tenu ses promesses, ce fut autour de la mondialisation du capitalisme, de la libéralisation financière et commerciale de montrer leurs limites. Ainsi la loi des marchés, la spéculation financière, la mise en concurrence des secteurs les plus traditionnels dans les pays pauvres avec les secteurs ultramodernes des pays riches ont produit des crises à répétition dans les pays dits « émergents », notamment en Asie du Sud-est asiatique, en Amérique latine, et fait ployer les plus pauvres sous le poids d’un endettement croissant et les ont soumis aux diktats du FMI (Fonds Monétaire International) et de la Banque mondiale qui leur ont imposé des plans d’austérité que l’on appelle au plan international des "plans d’ajustement structurel". Cette mondialisation financière a donc produit des dégâts qui ont hâté la conversion au développement durable puisque même dans les pays riches, Etats-Unis en tête, on constate la crise d’une économie qui n’avait de "nouvelle" que sa propension à soumettre toutes les activités humaines à la logique du profit et à l’exigence de la rentabilité.

Donc il y a eu au cours des quelques dernières années que nous venons de vivre un début de perte de légitimité de ce « bonheur » que devait nous assurer le marché libéral. Il fallait donc mettre bon ordre à cette perte de légitimité et le concept de développement durable est venu à point nommé pour permettre aux élites du monde, aux classes dirigeantes de retrouver cette légitimité mise à mal. Du coup on assiste en ce moment à un renversement complet, c’est-à-dire que le concept de développement durable, qui était censé renouveler le développement pour aider à surmonter les difficultés évoquées, est récupéré par les plus grands naufrageurs de la planète, que ce soit les naufrageurs sociaux ou les naufrageurs écologiques. Et ce renversement tout à fait étonnant ( on peut d’ailleurs admirer la facilité de récupération de ce mot d’ordre de "développement durable"), il a été possible parce que ce concept repose sur une ambiguïté fondamentale, voire une contradiction insurmontable. Voilà quelques mots pour préciser dans quel contexte cette notion est apparue et pour introduire la difficulté qui nous attend pour débroussailler la question du développement durable.


Pascale Fourier : Difficulté, en effet, parce que j’étais tout de même un peu étonnée, je me disais: "Mais c’est absolument fabuleux, subitement les plus grands dirigeants, les personnes qui détiennent toutes les manettes ont un grand souci de l’humain, un grand souci de l’éthique dans l’économie" ?


Jean-Marie Harribey : Dans l’esprit de ses promoteurs, le développement durable doit concilier trois impératifs : un impératif économique, celui de la croissance ; un impératif social, celui d’éradiquer la pauvreté ; et un impératif écologique, celui de préserver les écosystèmes. Or la présentation de ces trois impératifs n’est pas neutre, c’est-à-dire que la croissance économique est censée commander les deux autres : si l’on atteint l’objectif de croissance économique considéré comme une condition sine qua non, nécessaire et absolument indispensable de la réussite des deux autres, implicitement, on accepte l’idée qui prévaut largement parmi les économistes selon laquelle le bonheur de l’humanité, son bien-être ne peuvent être assurés que par une croissance économique éternelle, indépendamment des possibilités que nous offre la planète Terre pour satisfaire nos besoins, et indépendamment des coûts sociaux que cette croissance entraîne.

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Pascale Fourier : Aujourd’hui, c’est vraiment le jour des grands étonnements , tout à l’heure j’étais un peu étonnée que les grands dirigeants aient tant de souci de l’humain, et puis là je suis très très étonnée qu’on puisse en même temps vouloir préserver la croissance telle qu’elle existe actuellement ou qu’elle tente d’exister peut-être même, et en même temps essayer de préserver l’écosystème. On se rappellera que Bush a refusé de signer le protocole de Kyoto justement pour préserver la croissance de son pays: normalement, il y a antinomie entre continuation de la croissance telle qu’elle est, notamment qui s’appuie sur l’utilisation des énergies fossiles, et préservation de l’écosystème.


Jean-Marie Harribey : Alors, effectivement, vous posez la question la plus difficile à débroussailler, parce que derrière la défense de la croissance économique, il y a implicitement la défense du système économique qui profite de cette croissance économique, le système économique capitaliste, qui ne peut accroître ses champs d’activité que sur une croissance qui serait toujours renouvelée. Alors, le problème est de savoir si, et cette question fait débat parmi les économistes du développement, le problème est donc de savoir si l’on peut établir une distinction suffisamment solide entre la croissance économique et le développement. Traditionnellement, il est dit par la plupart des économistes qui s’occupent des questions du développement et du sous-développement, traditionnellement il disent que la "croissance économique" désigne une augmentation des quantités produites et que le "développement économique" englobe celle-ci, cette augmentation des quantités produites, mais la dépasse par les aspects qualitatifs que le développement apporte, c’est-à-dire une amélioration de l’état de santé de la population, une augmentation de l’espérance de vie, une augmentation des taux d’alphabétisation, etc. Le problème est de savoir si l’on peut dissocier ces deux notions ou pas.

Ce qui est très difficile à comprendre, c’est que vous avez aujourd’hui à peu près, et je schématise un petit peu, bien sûr, au moins 4 positions sur cette question là. Vous avez les adaptes du développement capitaliste éternel qui nous disent que la croissance est dans tous les cas bénéfique et qu’il faut donc la poursuivre le plus possible, et comme argument ils invoquent l’idée que le progrès technique sera toujours capable de nous donner des solutions aux problèmes que la croissance éternelle engendrerait: par exemple certaines ressources naturelles sont en voie d’épuisement; le progrès technique sera à l’avenir capable de remplacer les ressources épuisées par des ressources de remplacement - au même titre qu’on a remplacé par exemple le caoutchouc naturel par du caoutchouc synthétique, et on pourrait multiplier ce type d’exemples. Donc, le pari est que, je répète le progrès technique sera toujours capable de satisfaire nos besoins. Et donc, si c’est vrai, il n’y a pas de raison d’arrêter cette croissance économique. Ça c’est la première position. La seconde consiste à dire que la croissance a des effets pervers qu’il ne faut pas négliger, qu'il ne faut pas ignorer, la pollution entre autres, la pauvreté qui subsiste, mais qu’il faut corriger ces effets pervers, et c’est là qu’entre en action cette idée de développement qui deviendrait durable si on arrive à corriger ses effets pervers. La troisième position qui consiste à dire que le développement jusqu’à présent a été dévastateur. Il faut donc en finir et cesser définitivement, pour les riches comme pour les pauvres, de courir après cette chimère. Et il y a une dernière position, que personnellement je défends, mais qui est peut-être la plus inconfortable de toutes et que je résume ains: le développement jusqu’ici a été dévastateur, mais on ne peut tirer un trait dessus, car aujourd’hui il y a de tels besoins de développement urgents qui sont insatisfaits à l’échelle de la planète puisqu’il y a il y a un milliard et demi pratiquement de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce qu’il y en a autant qui ont moins de 1 dollar par jour pour vivre, il y a donc des besoins urgents à satisfaire. Et à ce niveau de dénuement, on ne peut pas opposer la quantité et la qualité, parce que pour alphabétiser, il faut construire des écoles, et construire des écoles signifie promouvoir une certaine croissance. Si je veux acheminer de l’eau potable, il faut que je construise des réseaux d’acheminement et de distribution de cette eau. Si je veux assurer la santé pour tous, il faut construire des hôpitaux, des centres de soins décentralisés, mais il faut toujours une forme de croissance économique. Donc l’idée serait dans ce cas-là d’amorcer une décélération de la croissance inséparable du développement à mon sens dans les pays les plus riches pour s’orienter vers la qualité et pour s’orienter vers d’autres formes d’épanouissement qu’une consommation toujours éternellement croissante, mais pour permettre dans le même temps, aux pays les plus pauvres de la planète d’accéder à la satisfaction des besoins les plus essentiels que sont une nourriture équilibrée, l’éducation, la santé et l’accès aux ressources fondamentales comme l’eau qui, aujourd’hui, va devenir un enjeu, pendant le XXIe siècle, colossal sur la planète.


Pascale Fourier : Mais est-ce que cela ne remettrait pas en cause radicalement toute l’économie des pays occidentaux?


Jean-Marie Harribey : Alors, bien évidemment, les dirigeants des pays développés aujourd’hui ont très bien pris conscience que le changement de mode de développement complet à l’échelle de la planète implique des revirements, des remises en cause radicales. Et c’est ainsi, je crois, que l’on peut s’expliquer la manière dont s’arc-boutent les Etats-Unis pour refuser le protocole de Kyoto dont vous parliez tout à l’heure. Si les USA ont refusé jusqu’ici de ratifier le protocole de Kyoto qui prévoit de limiter les émissions de gaz à effet de serre d’abord dans les pays les plus riches, puis progressivement on espère dans la plupart des autres pays, si les Etats-Unis ont refusé, c’est parce qu’ils ont très bien compris que cela remettait, même à la marge, en cause leur mode de consommation qui est la plus énergétivore du monde à l’heure actuellement, car à eux seuls, ils émettent à peu près 25% des gaz dits "à effet de serre" de la planète. Donc, à Rio de Janeiro, le président Bush, déjà le premier de ce nom-là, déclarait : « Notre mode de vie n’est pas négociable ». Et Bush junior suit les pas de son prédécesseur de père puisqu’il a refusé de ratifier ce protocole ; ce protocole, ne nous leurrons pas, qui est extrêmement timide, parce qu’il prévoit de limiter les émissions de gaz à effet de serre, de les réduire de 5,2% par rapport à 1990 d’ici 2012. Jamais on n'atteindra cet objectif, parce que pour l’instant il n’est pas en application et puis parce que les modalités de son application prévoient de confier la régulation des émissions de gaz à effet de serre à un nouveau marché qui serait un marché où l’on échangerait des permis … de polluer. Les autorités internationales émettraient une certaine quantité de droits de polluer pour l’année en cours en fonction des normes de pollution que l’on aurait retenues comme acceptables, et ensuite les pays ou les grandes entreprises échangeraient sur cette Bourse qui fonctionnerait comme une Bourse spéculative où on échange des titres financiers, sur ce marché s’échangeraient ces permis d’émission. Objectifs timides qui ne seront pas atteints parce l’évolution de la pollution n’a pas été inversée -la courbe d’augmentation de la pollution est toujours extrêmement croissante- , et le moyen qui est prévu pour réguler cette affaire a déjà apporté une preuve de son échec dans d’autres domaines: les marchés ne sont pas en mesure d’assurer à eux seuls une régulation satisfaisante de la planète.


Pascale Fourier : Je ne comprends toujours pas très très bien, parce que je ne vois pas comment on pourrait prôner en même temps un développement durable qui serait soucieux de l’environnement et ne pas accepter une remise en compte des modes de consommation...


Jean-Marie Harribey : La conférence de Johannesburg avait officiellement pour tâche de faire le point 10 ans après Rio. D’ailleurs un surnom avait été donné à Johannesburg : "Rio + 10". A Rio de Janeiro, il y avait eu trois conventions importantes d’adopté : une convention pour éviter le réchauffement climatique -le protocole de Kyoto était censé y faire suite- , une convention pour protéger la biodiversité et une convention pour ralentir la déforestation. A Johannesburg, rien, pratiquement rien n’a été décidé. Il y a eu un blocage sur deux ou trois questions importantes, notamment est-ce que il fallait adopter une disposition prévoyant de réduire la part des énergies non-renouvelables dans la production et la consommation d’énergie totale ou est-ce qu’il fallait fixer, ce qui revient au même, une norme minimale d’énergies renouvelables cette fois-ci dans l’énergie totale; ça a été refusé. Il y a eut un second point d’accrochage autour de la question de l’aide et des subventions agricoles. Les pays du Tiers-Monde demandaient à ce que les pays riches réduisent les subventions accordées à leurs agriculteurs qui pratiquent une agriculture très intensive, polluante et qui envoient leur production sur le marché mondial où elle ruine complètement les agricultures traditionnelles des pays pauvres. Il y a à l’heure actuelle environ 360 à 370 milliards de dollars chaque année versée chaque année aux agriculteurs des pays riches, à comparer avec la minuscule aide publique au développement des pays pauvres qui n’est que de 50 milliards de dollars. Donc les pays riches versent 7 fois plus d’argent à leurs agriculteurs qu’à l’ensemble des pays pauvres. Il n’a pas été possible de se mettre d’accord sur cette question-là, ce qui fait que, de l’avis de tous les participants, de tous les observateurs, le bilan de Johannesburg est encore plus mince que celui de Rio qui n’était déjà pas très important.
Donc, voilà où on en est. Il ne fait pas de doute qu’en l’absence de prise de décisions nettes et fermes sur ces questions qui sont aujourd’hui débattues dans le monde, il ne sera pas possible de déboucher sur quelque chose de positif. Les subventions agricoles, l’aide au développement sont sans doute les pierres d’achoppement les plus importantes pour intégrer progressivement la communauté des pays pauvres dans l’ensemble des discussions internationales.


Pascale Fourier : Il y a encore un petit point qui me chiffonne, c’est que de toute façon je ne vois absolument pas comment les déclarations des pays riches pourraient autre chose que de l’hypocrisie, dans la mesure où, du moins si j’en crois les médias, si on décide de faire "décélérer la croissance", il y aurait des millions de chômeurs en plus.


Jean-Marie Harribey : Là, c’est une question extrêmement délicate, parce qu’elle rencontre, pour le coup, une des préoccupations centrales de la population. Au sein des pays riches, nous avons passé une période, et nous continuons de traverser une période où le chômage est extrêmement important, et où le ralentissement de la croissance actuelle montre que cette menace-là était loin d’avoir disparu. Alors comment peut-on à la fois concilier une amélioration du bien-être humain, cette fois-ci au sein des pays riches qui ne placeraient pas tous les espoirs dans une croissance infinie. Je crois que le patronat, le Medef l’a compris à l’envers, mais il l’a bien compris. Pourquoi a-t-il renâclé tant contre la réduction du temps de travail et pourquoi a-t-il tout fait pour que le nouveau gouvernement remette en cause la timide loi des 35 heures. Eh bien parce que qu’ils ont très bien compris que la réduction du temps de travail était une manière de répartir les gains de productivité, -la productivité a atteint des niveaux très élevés, elle continue de progresser dans les pays riches, et la réduction du temps de travail est une façon de les répartir pour une autre finalité qu’une augmentation perpétuelle de la production et donc par conséquent de la consommation. Et je crois, personnellement, que la réduction du temps de travail ; d’abord c’est une des plus vieilles revendications du salariat, depuis deux siècles, elle a toujours été au centre des combats ouvriers les plus importants de toute l’Histoire ouvrière et elle continuera à être un enjeu essentiel parce que par le biais de la réduction du temps de travail on peut amorcer, je crois, une véritable réorientation des finalités de l’appareil productif et donc des finalités du travail humain. Est-ce qu’il faut travailler toujours plus pour produire toujours plus et consommer toujours plus, donc renouveler une voiture tous les deux ou trois ans, voire plus, ou bien au contraire faut-il utiliser ces gains de productivité pour améliorer la qualité de vie, avoir du temps pour soi, avoir du temps pour vivre. Et ça, le patronat l’a très bien compris, parce que lorsque vous distribuez une partie des gains de productivité sous forme de réduction du temps de travail, vous êtes obligée de remettre en cause la répartition des revenus. Et ça, mettre en relation la réduction de temps de travail et la répartition des revenus, c’est s’attaquer au cœur du système.


Pascale Fourier : Là on s’est un peu éloigné du développement durable, alors, on y revient ?


Jean-Marie Harribey : On était parti de l’idée que le développement durable était empreint d’une ambiguïté fondamentale. Pour la lever, je crois qu’il faut miser sur la qualité : la qualité de la vie, la qualité de la production, la qualité du travail et donc faire en sorte que l’augmentation de la productivité qui est permise par le savoir-faire humain et qui est permise par l’amélioration des techniques que ce savoir-faire humain amène soit utilisée essentiellement pour assurer la promotion des êtres humains et pour assurer la préservation de l’avenir de la vie et des conditions de vie sur la planète, et à ce moment-là on pourra parler de "durabilité". Mais si la durabilité devait se résumer à faire durer ce qui a existé depuis deux siècles, alors là, je crois que nous serions face à une mystification gigantesque.

Pascale Fourier : Eh bien merci Jean-Marie Harribey d'être venu cette semaine et en plus de revenir la semaine prochaine pour nous parler des notions de "libéralisme et capitalisme"... Pour les auditeurs qui seraient très impatients d'entendre ce que vous avez à dire, je leur rappelle qu'ils peuvent vous lire dans un petit livre extraordinaire qui s'appelle "La démence sénile du capital": c'est aux Editions du Passant et c'est un livre brillant de rigueur et d'intelligence... Sinon, on peut aussi trouver vos textes sur votre site http://harribey.montesquieu.u-bordeaux.fr. A la semaine prochaine!

 



 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 8 Novembre 2002 sur AligreFM. Merci d'avance.