Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 15 NOVEMBRE 2002

Capitalisme, Libéralisme : quelles différences entre ces deux notions ?

avec Jean-Marie Harribey, Professeur d’économie à l’université de Bordeaux et membre du conseil scientifique d'ATTAC.

 

Pascale Fourier : Alors aujourd'hui on va s'attaquer à des "gros mots"... Moi je n'ai jamais très compris la différence entre libéralisme et capitalisme ? Ces derniers temps, on entend parler de mouvements qui s'opposeraient au libéralisme, mais qu'est-ce que c'est la différence entre libéralisme et capitalisme?


Jean-Marie Harribey : Effectivement, ces deux termes au cours des dernières années ont souvent été pris l’un pour l’autre, et cette assimilation, pour ne pas dire cette confusion, est le fait à la fois des tenants du système comme de ses adversaires, ce qui rend cette confusion d’autant plus surprenante. Pour le dire simplement, capitalisme et libéralisme ont quelque chose à voir, mais cependant renvoient à des niveaux différents. A quels niveaux renvient ces deux termes?
Le libéralisme, c'est plusieurs choses. C'est d’abord une philosophie politique qui est née, pour aller vite, à la suite du siècle des Lumières, une philosophie politique qui assure la primauté de l’individu et déclare tous les individus libres et égaux.
Mais ce n'est pas qu'une philosophie politique; c'est aussi une doctrine économique , une doctrine économique que l’on peut décliner sous deux aspects : c'est d'abord une présentation du capitalisme et c'est un discours normatif sur le capitalisme (lors ça nécessitera que nous définissions ensuite le capitalsime). Alors je reprends chacun de ces ponts: "une présentation du capitalisme"... Ce système économique qu’est le capitalisme est fondé sur une déclaration de principe : "la propriété privée est un droit naturel" et "la recherche de l’intérêt individuel mène à l’intérêt collectif" - "la somme des intérêts individuels recherchés par chacun d’entre nous doit nous mener spontanément à l’intérêt collectif". Et de ce fait on peut considérer que la société, au sein de la philosophie libérale, naît de la multiplication des contrats marchands que nouent les individus. Voilà pour résumer très vite ce qu'est la présentation, par le libéralisme, du capitalisme dans sa version doctrine économique. Mais c’est aussi un discours normatif sur le capitalisme que l’on peut résumer ainsi : "rien ne doit entraver le marché, rien ne doit entraver son fonctionnement et donc l’Etat doit être réduit à sa plus simple expression, c’est-à-dire doit se limiter à garantir que les règles du jeu sont respectées par tous et sanctionner éventuellement les agents qui contreviendraient à ces règles". Voilà un ptit peu ce que c'est que le libéralisme: une philosophie politique et en même temps une doctrine économique. Mais implicitement, j'ai fait référence à la deuxième notion: le capitalisme.


Le capitalisme, lui, ce n'est pas n’est pas une philosophie politique, ce n'est pas non plus une doctrine économique, c’est un système, c’est-à-dire une organisation de la société qui trouve sa légitimation dans le libéralisme à la fois dans sa version philosophie politique et dans la doctrine économique. Système économique, organisation de la société donc, qui est fondé sur le fait que les uns sont propriétaires des outils de production tandis que les autres, dépossédés de ces outils, sont obligés de vendre leur force de travail, les premiers salariant les seconds et donc vivants sur le fruit du travail effectué par les salariés. Et donc ce système économique ne peut connaître une extension qu’en généralisant l’emploi de la force de travail salarié, c’est-à-dire en prélevant une partie de la richesse produite par ceux-ci.

Pascale Fourier : C'est né quand, cette philosophie libérale, parce que vous avez parlé du XVIII ème siècle,... je pense que c'est plus tardif l'éléboration de ce que vous disiez sur la recherche de l'intérêt individuel qui amène à l'intérêt collectif...


Jean-Marie Harribey : Alors la philosophie politique, qui est le premier volet du libéralisme, est née, comme je vous le disais, à peu près à partir du siècle des Lumières et la doctrine économique est née un peu plus tardivement, pratiquement simultanément à l’avènement du capitalisme. Les premiers économistes, que l’on peut appeler "libéraux", ont écrit, pensé au moment où la révolution industrielle et le capitalisme sont apparus. En Europe, le premier pays à avoir connu cet événement-là fut l'Angleterre qui a été le premier pays européen à avoir connu la révolution industrielle et dans lequel est né le capitalisme et c'est le premier pays aussi qui a vu une pensée économique constituée émerger avec notamment Adam Smith à la fin du XVIIIème siècle.

Pascale Fourier : Mais quand vous dites "l'avènement du capitalisme au XIX ème siècle", ça veut dire qu'il n'y avait pas de capitalisme avant?


Jean-Marie Harribey : C'était une forme de pré-capitalisme disons, mais qui était essentiellement axée sur l’échange des marchandises, c’est pour cela que l’on parle de "capitalisme marchand". Pour aller vite, depuis la fin du Moyen-Age jusqu’au XVIIIème siècle, une bourgeoisie commerçante s’est peu à peu enrichie, non pas en faisant produire des marchandises pour les vendre ensuite, mais en faisant du négoce à travers le monde (dès lors qu’ont été ouvertes la route de l’Amérique, la route des Indes, etc… ) pendant deux ou trois siècles, et ce n’est qu’au bout de cette période-là qu’il y a eu une première mutation, c’est-à-dire que les capitaux, au lieu de s’investir exclusivement dans la transaction de marchandises exotiques, se sont investis dans la production, ce qui a donné naissance à l’industrie.


Pascale Fourier : Qu’est-ce que remettent en cause les gens qui s'opposent au libéralisme?

Jean-Marie Harribey : Alors nous abordons le deuxième partie de votre question initiale après avoir défini la différence qu'il y a entre capitalisme et libéralisme, le premier étant le système, et le second légitimant, dans le domaine des idées, ce système. Devant les dégâts provoqués par la libéralisation accélérée que le capitalisme a connu au cours des deux ou trois dernières décennies, un certain nombre de mouvements sociaux, de syndicats, s’opposent à cette évolution que l’on appelle indifféremment "mondialisation", "mondialisation libérale", "mondialisation financière". Pour que les choses ne soient pas trop obscures, disons que ce qu’on appelle la "mondialisations" est le résultat d’une évolution qui s’est produite au cours des trente dernières années qui a vu une liberté totale de circuler pour les capitaux leur être accordée. Les capitaux circulaient déjà auparavant, mais un certain nombre d’obstacles avaient été mis en place et maintenus dans l’après seconde guerre mondiale, et progressivement, à partir des années 70-80, ces obstacles sont tombés un à un. Et aujourd’hui une liberté totale de circuler pour les capitaux existe, et ceux-ci ne s’en privent pas pour aller participer à la production de la richesse dans le monde et s’en approprier la plus grande part. Ce que l’on appelle "mondialisation", c’est donc cette ouverture généralisée des frontières à la circulation des capitaux et par voie de conséquence à la circulation des marchandises.


Pascale Fourier : Est-ce que le libéralisme mène forcément à la mondialisation ?


Jean-Marie Harribey : Je disais tout à l’heure que le libéralisme était un discours normatif sur le système, sur le capitalisme, parce que le libéralisme s’exprime par des politiques qui sont menées par des Etats ou par des groupements d’Etats à tel ou tel moment. Au cours de la décennie 70-80, un certain nombre de décisions ont été prises pour abaisser toutes les barrières à la circulation des capitaux, pour passer des changes fixes aux changes flottants, pour rendre ses prérogatives aux marchés en privatisant un petit peu partout dans le monde des entreprises publiques, et maintenant un certain nombre de services publics. Donc il y a eu une régression de l’intervention régulationniste des Etats au cours de cette période, et au contraire a été donnés aux forces du marché des champs d’actions nouveaux ou en tout cas plus étendus puisqu'aujourd’hui des secteurs traditionnellement reconnus comme étant d’utilité publique et donc maîtrisés par la collectivité sont menacés de privatisation ou de privatisation rampante comme dans l’énergie, la santé, l’éducation, les retraites, qui sont dans le collimateur des libéraux aujourd’hui pour justement donner au système économique capitaliste toujours de nouveaux champs d’activités où ils puissent rentabiliser les capitaux.


Pascale Fourier : Cela supposait une extension dans l’espace aussi?


Jean-Marie Harribey : C’est justement un des problèmes, car l’extension dans l’espace, elle a des limites! Il n’y a plus aucune contrée de la planète dans laquelle le capitalisme n’a pas pénétré. Alors certes, il a pénétré à des degrés divers, il y a encore de vastes régions dans le monde où les paysans vivent sur leur petite parcelle de terre et n’ont pas encore beaucoup de rapport avec le marché mondial, mais ça vient. Quand on voit la pression exercée par les multinationales pour imposer des OGM, on comprend pourquoi ils ont l’ambition d’assujettir définitivement tous les paysans de la planète à la fourniture des semences puisque vous savez que les semences OGM sont stériles et obligent les paysans du monde entier à venir se réapprovisionner chaque année. Il n’y a donc plus aujourd’hui un seul espace géographique qui soit encore préservé de la pénétration du capitalisme. En revanche il y a encore des espaces sectoriels qui sont plus ou moins préservés de cette pénétration, et ces derniers espaces sectoriels qui étaient préservés jusqu’à présent sont ceux que j’ai cité, le système des retraites, celui de la santé, et assez largement le système éducatif. Et ce sont ces trois domaines-là qui sont au centre du bras de fer qui se déroule actuellement au sein de l’OMC au sujet du fameux Accord général sur le commerce des services (AGCS) qui vise à libéraliser tous les secteurs que je viens d'évoquer. Et puis il faudrait mentionner également le fait que l’ensemble des connaissances du savoir humain, et notamment toutes les découvertes scientifiques qui sont faites aujourd’hui sur le génome humain et sur l’ensemble des espèces vivantes, sont aujourd'hui menacées de privatisation dans la mesure où, si les multinationales ont la possibilité de déposer des brevets sur ces découvertes, alors cela voudra dire qu’à l’avenir, tous ceux qui utiliseraient pour leur activité économique ce progrès des connaissances devraient payer des royalties à ceux qui détiennent les brevets. On se rappelle l'année dernière la tentative de procès des firmes multinationales pharmaceutiques contre l’Afrique du Sud et le Brésil parce que ces derniers avaient eu le projet de distribuer à bas prix des médicaments génériques contre le Sida à leurs malades. Devant le tollé que cette menace de procès avait soulevé, les multinationales avaient fini par reculer et enlever leur plainte contre ces deux pays. Mais la menace reste quand même présente car si le rapport de forces s’inversait en leur faveur il ne faut pas douter qu’elles reviendraient à la charge pour mettre des restrictions considérables à l’utilisation des découvertes scientifiques par tous les peuples de la terre.


Pascale Fourier : Je n'arrive pas tellement à mettre les choses en perspective... Il y a certains dirigeants occidentaux que je soupçonne peu d'altruisme... Or on les entend à longueur de journaux et d'ondes si on peut dire glapir pour une meilleure intégration des pays du Tiers-Monde notamment à la mondialisation. Est-ce qu'en fait la mondialisation n’est pas née au tournant des années 70 lorsque les marchés occidentaux ont été quasiment saturés de biens de production ?


Jean-Marie Harribey : Il y a effectivement un lien entre cette marche forcée quasiment, cette accélération de l’Histoire, cette volonté d’abolir très rapidement toutes les barrières à la circulation des capitaux et des marchandises, et le fait qu’au tournant des années 70 et 80, le système économique capitaliste connaissait une grave crise structurelle (car touchant à l’organisation même du système économique). Cette marche forcée peut donc s’interpréter comme une réponse à cette crise structurelle. Au tournant des années 70, tous les pays développés ont connu dans un premier temps une baisse des taux de profit, une baisse des taux de rentabilité du capital, et donc une moindre incitation à investir, et donc un ralentissement très net de la croissance économique (même un arrêt pendant quelques années pour certains pays), et la réponse trouvée par les classes dirigeantes dans le monde et par les gouvernements qui en sont le plus souvent les porte-paroles fut la fuite en avant, c’est-à-dire profiter de cette crise-là pour d’abord imposer un recul au salariat, - et c’est ce qui s’est produit : la montée du chômage a favorisé un affaiblissement des positions salariales dans le monde entier, aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches. Le système économique a ainsi rebondi sur ce renversement de rapport de forces, mais ce renversement, qui lui a été profitable puisque aujourd’hui il se trouve avoir rétabli considérablement ses taux de rentabilité, en tout cas jusqu’à la dernière période, mais avec un effet pervers pour lui-même parce que, plus vous laminez les positions salariales, plus au bout d’un certain temps vous rencontrez la difficulté de l’écoulement des marchandises. Et la crise que nous connaissons de nouveau aujourd’hui, après une euphorie et des espoirs faramineux qui avaient été placés dans la soi-disant « nouvelle économie », cette crise-là est en grande partie une crise de surproduction, c’est-à-dire que la plupart des marchés traditionnels aujourd’hui sont encombrés parce que les marchandises n’arrivent pas à s’écouler aussi facilement que les entreprises le souhaiteraient, et le fait de ne pas pouvoir suffisament écouler cette marchandises a des retombées ensuite sur les marchés financiers: l’éclatement de la bulle financières qui s’est produit depuis un peu plus d’un an est consécutif à cette difficulté de rentabilité pour le capital - la bulle ne peut pas éternellement enfler, il arrive un moment où elle a tellement enflé que les perspectives de rentabilité espérées ne se concrétisent pas; et à ce moment-là, elle éclate- et c’est à cette situation-là que nous assistons aujourd’hui.


Pascale Fourier : Y a-t-il quelque chose à faire contre ça, contre ce qui apparaît comme une pieuvre avec ses bras tentaculaires ?


Jean-Marie Harribey : Bien sûr, sinon nous n’en parlerions même pas ! D’abord il y a des urgences auquelles il faut répondre. L’urgence, c’est de mettre un terme à l’appauvrissement général de la plupart des pays pauvres. Les mesures d’urgences les concernant sont assez simples, c’est-à-dire qu’il faut fournir une véritable aide à un véritable développement qualitatif ; il faut mettre en place un certain nombre de taxes internationales qui seraient affectées à cette aide publique internationale : taxe globale sur les transactions de change, type taxe Tobin, mais aussi taxe sur les profits des multinationales qui pourraient servir à assurer la satisfaction des besoins essentiels qui sont aujourd’hui niés. Ça, c’est l’urgence, et en prenant ces mesures d’urgence, on est amené à réintroduire une forme de régulation qui a été laminée au cours des deux dernières décennies. Cette réintroduction d’une régulation démocratique internationale suffit-elle ? Elle est abolument nécessaire, mais, à mon sens, elle ne suffit pas parce que...., et c’est ça qui oppose d’une part les tenants d’un retour à une régulation pour refaire partir (j’allais dire "conforter") le système sur des bases plus saines, moins spéculatives, moins dévastatrices, à ceux qui, d’autre part, pensent que de toutes façons le système économique fondé sur la recherche du profit est incompatible avec une véritable émergence de la solidarité à l’échelle du monde, est incompatible avec la préservation de la planète pour nos enfants et nos petits-enfants à venir, et donc il s’agit de savoir si on se sert de cette nouvelle régulation que l’on voudrait introduire pour pallier les méfaits les plus criants de ce système, ou bien si on s’en sert comme tremplin pour construire d’autres rapports sociaux. Car comme le disait déjà Keynes dans les années 30, l’humanité sait à peu près résoudre, si elle le veut bien, ses problèmes d’intendance, mais elle a une très grande difficulté, cette humanité, c’est la tâche qui consiste à construire d’autres relations entre les êtres humains, c’est-à-dire d’autres rapports sociaux comme disait Marx et là je crois que ces deux grands économistes se révèlent tout à fait : l’un qui voulait inventer de nouvelles relations humaines et l’autre qui pensait qu’on pouvait les construire en bâtissant d’autres rapports sociaux que ceux légués par le capitalisme. Donc une régulation est nécessaire, non pas pour conforter ce système, mais au contraire pour s’en servir de levier, de tremplin de façon à ce que des processus démocratiques véritables voient le jour: il y a des exemples dans le monde qui montrent qu’on peut construire une véritable démocratie dont la ville de Porto Alegre est un exemple célèbre mais ce n’est pas un cas isolé, il y a d’autres expériences dans le monde qui sont menées. Je crois qu’il faut se servir de ces exemples-là pour montrer qu’il n’y a pas d’échéance fatale, que le capitalisme n’est pas la fin de l’Histoire humaine et que celle-ci peut connaître de nouveaux et meilleurs rebondissements si, justement, on ne se contente pas de réaménager un système économique dont la logique est profondément dévastatrice à la fois socialement et écologiquement, mais si progressivement on met en place un certain nombre de mécanismes et de mesures susceptibles d’inverser cette logique-là.

Alors quelles mesures ? Des mesures, pour être tout à fait simple et concret, qui peuvent être prises dans un laps de temps relativement raisonnable : je crois que chaque fois qu’on renforce les droits sociaux dans les entreprises, dans la cité, alors on enfonce un coin dans les mécanismes du capitalisme ; chaque fois qu’on réduit le temps de travail, on réintroduit une réappropriation des gains de productivité ; chaque fois qu’on renforce le pouvoir des salariés, on fait en sorte que la spéculation à la Bourse soit moins forte,… et donc l’inversion de la logique du système ne viendra pas nécessairement comme on l’a cru autrefois d’un renversement violent, voire militaire ou paramilitaire,- on ne prendra pas l’Elysée de force-, mais je crois que si les mouvements sociaux et syndicaux aujourd’hui sont capables d’unir leurs efforts sur des terrains autrefois complètement séparés (le travail et le hors-travail) autour d’idées assez simples : réintroduire ou introduire des droits démocratiques partout, affecter prioritairement les gains de productivité à ceux qui les produisent et non pas à ceux qui s’enrichissent parce qu’ils possèdent le capital, je crois que là on tient une des pistes qui peuvent nous permettre de retrouver l’espoir et sortir de cette vision catastrophique dans laquelle vous craigniez au départ de nous enfermer.

Pascale Fourier :Je ne peux à nouveau que vous conseiller le livre de Jean-Marie Harribey , "La démence sénile du capital", aux éditions du Pasdant, un livre exceptionnel.... Ca se présente sous forme de micro-chapitres; ça peut se lire dans l'ordre, dans le désordre, on peut revenir dessus, on peut méditer un peu plus longuement...Remarquable!

Jean-Marie Harribey: Du désordre peut renaître quelque chose de positif...

 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 15 Novembre 2002 sur AligreFM. Merci d'avance.