Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 10 Janvier 2003

France Télécom: une entreprise au coeur du capitalisme financier 1/2

Avec Pierre Khalfa, ancien secrétaire fédéral du syndicat SUD.

 

Pascale Fourier : Il y a des jours comme ça où on se lance des défis, et on se dit qu'on peut-être dû ...J'avais lu des articles dans "Le Monde" sur France Telecom, et en réalité, je n'y comprenais pas grand-chose: il était question d'achats de licences UMTS, d'endettement ensuite, d'actions en bourse qui brutalement chutaient... Je n'y comprenais rien … Enfin, du coup j'ai cherché à trouver quelqu'un qui pourrait me donner quelques renseignements … et, je me suis tournée,pas d'une façon très neutre je l'avoues, vers Pierre Khalfa qui est l'ancien secrétaire fédéral du syndicat SUD. J'y suis allée avec mon air naïf, je lui ai posé des questions vraiment naïves, pour essayer de comprendre les choses, et je vous propose d'écouter ce que ça donne …

Pascale Fourier : Finalement donc France Telecom c'est une entreprise qui au départ semblait florissante, et en lisant les journaux comme je le fais d'habitude, subitement je me suis aperçue, qu'il y avait un grave problème d'endettement, que les cours de la bourse s'effondraient alors qu'on avait fait visiblement appel à l'actionnariat populaire au moment de sa relative privatisation … qu'est-ce qui s'est passé entre les deux ?


Pierre Khalfa : Eh bien, disons que l'aventure de France Telecom représente l'échec d'une stratégie qui est la stratégie de la transformation d'une entreprise de service public en multinationale. C'est-à-dire que la direction de France Telecom a eu une politique d'expansion internationale, et notamment européenne, tous azimuts, qu'ils ont fait au moment de la bulle spéculative dans les valeurs Internet, et les valeurs technologiques en général, avec l'idée que l'action allait continuer à monter de façon indéfinie- et de toutes façons ce n'était pas très important d'acheter cher les entreprises puisque, de toutes façons, comme le cours de l'action allait continuer à monter, eh bien ils arriveraient à réduire ainsi leur endettement puisque de toutes façons la valeur de l'entreprise qu'ils achèteraient serait de plus en plus importante.
Evidemment, c'était une illusion … On sait ça au moins depuis maintenant quelques siècles que toute bulle spéculative à un moment donné finit par éclater. La première grande bulle spéculative, c'était la bulle spéculative sur les tulipes aux Pays-Bas, à Amsterdam, au XVIIième siècle, et en fait, les mêmes mécanismes se répètent assez régulièrement.Dès qu'il y a une bulle spéculative, on peut dire que c'est strictement la même chose qui se passe, c'est-à-dire que les opérateurs boursiers anticipent des profits futurs, et donc investissent, achètent des actions, achètent le produit en question et donc le cours monte. Les cours continuent à monter tant qu'on anticipe toujours les profits futurs; il y a un comportement moutonnier de la part des opérateurs boursiers … Mais à un moment donné quelqu'un commence a avoir un doute, parce que les profits futurs n'arrivent pas, et le doute se répand petit à petit … et il y a un crack boursier … et c'est ce qui s'est passé là !
Donc, toute bulle spéculative finit par éclater, et c'est ce qui est arrivé dans le cas que nous connaissons aujourd'hui, pour le grand malheur de France Telecom qui a acheté au plus haut de la bulle spéculative. Ils ont acheté des entreprises extrêmement cher, notamment Orange a été payée extrêmement cher, et maintenant ils doivent déprécier les actifs, c'est-à-dire réévaluer le prix de leurs achats au prix réel de la Bourse au cours actuel! Donc comme les actions ont baissé de façon considérable, eh bien ils se retrouvent endettés aussi de façon considérable …

Pascale Fourier : Est-ce que cette catastrophe, on pourrait dire, est liée aussi à la vente des licences UMTS ?


Pierre Khalfa : Disons que … en partie oui … Bon, il y a eu un comportement prédateur des Etats sur les licences UMTS, c'est-à-dire que les Etats , avec l'appui d'ailleurs de la Commission Européenne, (enfin bon, là-dessus tout le monde fonctionne un peu de la même façon … ) se sont laissés griser par la bulle spéculative, par l'idée qu'il y avait un marché qui allait s'ouvrir, qui était un nouvel Eldorado, et donc des profits qui allaient être monstrueux: donc ils ont fait payer extrêmement cher les licences UMTS, notamment en Angleterre et en Allemagne, et en France aussi au début.Et donc dans un secteur qui était déjà en difficulté, ça a aggravé la crise du secteur des télécommunications, et de façon très importante, ça ne l'a pas créé, mais ça a été un élément d'aggravation très fort.
En France, après de multiples avatars que je vous épargne, le gouvernement est revenu à des positions plus raisonnables au point de vue financier, mais tout en gardant le même état d'esprit général. C'est-à-dire que, l'affaire des licences UMTS illustre l'abandon du rôle de l'Etat comme régulateur du secteur des télécommunications et comme garant de l'intérêt général et du service public puisque : première étape à titre de prédateur financier, on fait payer très cher aux opérateurs, en anticipant sur les profits futurs et sur des marchés inexistants pour le moment, les licences, on voit que tout ça a des conséquences catastrophiques pour les opérateurs, donc ensuite on leur fait quasiment cadeau des licences, mais on ne leur demande même pas en contrepartie d'assurer un minimum de missions de service public sur la téléphonie mobile de troisième génération (ce qui veut dire que, en matière par exemple de couverture du territoire, comme c'était déjà le cas, mais ça sera pire pour la troisième génération (c'était déjà le cas avec le GSM actuellement) il y aura une partie du territoire national qui ne sera jamais couvert, et les opérateurs ont déjà annoncé que de toutes façons dans le cas des licences UMTS, seules les zones les plus rentables seront couvertes). Et donc, on peut dire qu'il y aura une grande partie du territoire national qui ne sera jamais couverte par les licences UMTS, puisque ça ne sera pas rentable pour les opérateurs.
Donc là, on se trouve dans une situation dans laquelle, l'Etat français, le gouvernement a fait cadeau d'un bien public rare, les fréquences, à des opérateurs privés, et il n'a même pas demandé en échange que ceux-ci assurent un minimum de missions de service public. Donc, on a une capitulation en rase campagne du rôle régulateur de l'Etat en la matière.

Pascale Fourier: Comment ça se fait que l'Etat a pu croire … car moi par exemple je ne crois absolument pas à une évolution positive de l'UMTS … comment un Etat peut-il partir dans cette direction-là ?


Pierre Khalfa : D'abord personne ne peut dire s'il va y avoir une évolution positive ou pas. C'est très difficile. Personne ne pouvait croire, par exemple, il y a encore 10 ans qu'il y aurait 37 millions d'abonnés en France au téléphone mobile GSM.
Donc, il y a une incertitude forte sur ce qui va arriver, ça c'est sûr. Est-ce qu'il y a un marché pour l'UMTS ou pas,il y a beaucoup de points d'interrogation … Il y a des arguments positifs parce que ça va amener des nouveaux services de façon indéniable, ensuite est-ce que ces nouveaux services seront assez attractifs, assez utiles, et à des coûts assez faibles, à des tarifs assez faibles pour que les utilisateurs les achètent, c'est une autre question. Donc, il y a des zones d'incertitude.
Ensuite, je pense que ce qui s'est passé du point de vue de l'Etat, c'est qu'il s'est laissé prendre, disons … à l'ambiance du moment. Il s'est grisé lui aussi, par une sorte de vertige sur la montée indéfinie du cours de la bourse, l'illusion que ça allait durer de façon permanente, et qu'on était rentré dans un nouveau cycle, qui était le cycle de la nouvelle économie où la Bourse montait sans cesse , et qu'on avait trouvé la façon de transformer le plomb en or … donc c'est une vision d'alchimiste, je dirais … et une conception un peu animiste des choses.

Pascale Fourier : Des sous et des hommes … . J'étais toujours avec Pierre Khalfa, et je lui posais toujours des questions sur France Telecom, non pas par intérêt forcené pour France Telecom, mais je pensais qu'on pouvait voir par l'intermédiaire de cela une évolution du capitalisme, une évolution du Service Public à l'intérieur du capitalisme qui est en train de se mettre en place. Et plusieurs fois, Pierre Khalfa avait parlé de montée indéfinie de la Bourse, et alors je lui ai dit que je ne comprenais pas du tout comment on peut croire à une montée indéfinie de la Bourse. Enfin, plus précisément comment, les personnes qui nous gouvernent ou les économistes qui ne sont pas des sots peuvent croire à une montée indéfinie de la Bourse ?
Voilà la réponse qu'il m'a faite
:


Pierre Khalfa : Eh bien le problème ce n'est pas que les gens soient stupides ou pas … c'est un phénomène qui s'est répété régulièrement dans l'histoire du capitalisme. C'est-à-dire que l'histoire du capitalisme, c'est l'histoire régulière de cracks boursiers dans lesquels des gens très intelligents ont cru que ça allait monter sans cesse … Et en fait même s'ils croyaient, s'ils avaient l'idée qu'à un moment donné ça allait chuter, ils pensaient qu' ils seraient assez intelligents pour sortir du jeu avant que ça chute. Par exemple,au XIX° siècle, Rothschild , qui lui avait fait sa fortune en vendant une demi-heure avant tout le monde, disait en subtance: "Je suis plus malin que tout le monde, et donc je suis capable d'anticiper les retournements du marché, et de vendre juste avant, pour prendre les bénéfices, et basta". Alors, c'est vrai que, en bout de course, il y a toujours une ou deux personnes, peut-être, qui ont réussi ça. Mais globalement, pour l'ensemble du système, tout ça est une catastrophe totale.

Pascale Fourier : Quelle était la nécessité finalement de privatiser France Telecom ? Avant c'était détenu entièrement par l'Etat,... dans ma jeunesse …


Pierre Khalfa : Oui, c'était d'abord une administration d'Etat, ensuite, c'est devenu un établissement public, qui était évidemment une société de droit public détenue à 100% par l'Etat, et c'est devenu ensuite une Société Anonyme dont on a ouvert le capital … Je pense qu'il n'y avait aucune nécessité objective d'aucune sorte, ni économique … il y avait un certain nombre d'arguments qui avaient été présentés à l'époque , le grand argument d'ailleurs qu'on retrouve aujourd'hui pour EDF, c'est le même argument qui est présenté tout le temps: c'est pour passer des alliances avec d'autres sociétés, avec d'autres opérateurs. Il faut ouvrir le capital de France Telecom, ouvrir le capital d'EDF, pour permettre qu'il y ait une participation croisée de capital, et ainsi, on stabilise des alliances, on pérennise des alliances …

Pascale Fourier : Et quel est l'intérêt des alliances ?


Pierre Khalfa : Eh bien, disons que dans un monde concurrentiel, avec des marchés qui sont censés, je dis "censés" car l'affaire est beaucoup plus compliquée, exister à l'échelle internationale, passer des alliances internationales peut s'avérer utile. Le problème, c'est que aussi bien dans le cas d'ailleurs d' EDF, de l'électricité, que dans le cas des télécommunications, le marché est en pratique très peu internationalisé. Enfin, on pourra revenir là-dessus si vous le désirez … Mais l'argument était celui-là : c'était l'argument de l'alliance, et pour passer une alliance, il fallait ouvrir le capital.
En fait, si on prend le cas de France Telecom, qu'est ce qui s'est passé? L'ouverture de capital date de 97; en fait, il y avait une alliance déjà existante bien avant l'ouverture du capital, qui avait été passée avec Deutsch Telecom. Cette alliance était extrêmement bancale; elle ne reposait sur aucune convergence stratégique, aucune synergie d'intégrée...Evidemment on a ouvert le capital, il y a eu un échange de participations croisées de 2% du capital entre France Telecom et Deutsch Telecom; six mois après l'alliance, qui était chaotique, la Bourse s'est écroulée, et le capital est resté ouvert. Et le fait d'avoir échangé du capital entre France Telecom et Deutsch Telecom n'a pas du tout pérennisé les alliances, n'a pas du tout pérennisé l'alliance en question. Et donc, l'argument de l'alliance est un argument de circonstances, comme ça l'est d'ailleurs pour EDF, c'est un argument de circonstances, pour justifier une privatisation qui était de nature essentiellement idéologique. Parce que si on veut passer des alliances, la condition fondamentale pour passer des alliances, c'est qu'il y ait des convergences de stratégie, c'est qu'il y ait des stratégies sinon communes, mais en tous cas similaires, qui ne soient pas contradictoires avec des intérêts, qui sont des intérêts qui convergent, qui sont communs … et ça dans un monde concurrentiel, c'est en général assez dur … Ce n'était pas le cas entre France Telecom et Deutsch Telecom, et c'est pour ça que l'alliance a capoté. Et de toutes façons, si on veut passer une alliance, il n'y a pas besoin d'ouvrir le capital des entreprises … il suffit par exemple, sur des terrains communs de créer des filiales communes, pour agir dans tel ou tel domaine, sur tel ou tel sujet. Donc, il n'y a absolument pas besoin d'ouvrir le capital pour passer des alliances.

Pascale Fourier : Vous disiez qu'il y avait des raisons idéologiques finalement à la privatisation ou la semi privatisation de France Telecom, c'est-à-dire ? Qu'est ce que ça veut dire "raisons idéologiques" ?


Pierre Khalfa : Je pense qu' on était, qu'on est en grande partie encore dans une sorte de climat idéologique libéral, dans lequel il y a un certain nombre de dogmes, et un des dogmes c'était qu'il fallait privatiser les entreprises publiques …

Pascale Fourier : Dans quel but ?!


Pierre Khalfa : Parce que c'était mieux, parce que c'est plus moderne, parce que ça fonctionne théoriquement mieux … etc etc … comme tout dogme religieux, il n'a pas besoin d'être fondé, hein!! … Quand vous croyez en Dieu, vous n'avez pas besoin de fonder votre croyance en Dieu, quand vous croyez aux vertus du Marché, vous n'avez pas besoin de fonder votre croyance aux vertus du marché...Quand vous croyez aux privatisations, il n'y a pas besoin de fonder votre croyance aux privatisations, ça relève de la même façon de fonctionner d'un point de vue intellectuel. C'est un acte de foi.

Pascale Fourier : Est-ce que finalement la situation catastrophique dans laquelle se trouve France Telecom risque d'amener une privatisation réelle ? Actuellement, j'ai cru lire que l'Etat avait encore 55 % à peu près du capital: donc il est majoritaire et à la limite c'est lui qui a le pouvoir... Est-ce qu'il est question que le capital soit largement plus ouvert ?


Pierre Khalfa : En effet, c'est ça le paradoxe, c'est que, alors que le bilan qui devrait être tiré devrait être un bilan inverse, c'est-à-dire c'est l'échec d'une privatisation, puisque heureusement qu' aujourd'hui l'Etat est majoritaire encore à France Telecom, sinon France Telecom aurait disparu! Avec le cours de l'action aussi bas qu'il l'est actuellement, France Telecom aurait été OPA-ble, aurait été dépecé …

Pascale Fourier : "OPA-ble", ça veut dire que quelqu'un aurait pu le manger ? l'acheter ?


Pierre Khalfa : Voilà, tout à fait. Ca veut dire qu'au prix où est l'action France Telecom, elle ne vaut rien aujourd'hui … ça doit valoir 5 ou 6 Milliards d'Euros, ça me semble dérisoire comme un opérateur comme France Telecom qui fait des profits quand même très importants encore … C'est un opérateur qui est en bonne santé opérationnelle je veux dire; on n'est pas du tout dans la situation de la sidérurgie des années 70, avec un marché des télécoms, un marché qui s'écroule …etc … des entreprises qui ne sont pas capables de vendre leurs produits ! Ce n'est pas du tout ça!! France Telecom marche très bien d'un point de vue opérationnel, il gagne des parts de marché ou se maintient au minimum dans les créneaux qu'il occupe, donc il dégage du "cash" d'un point de vue opérationnel: c'est une entreprise qui est plutôt en bonne santé, sauf qu'elle est plombée financièrement par son endettement, et par la stratégie aventureuse de sa direction.
Et donc aujourd'hui, en fait, si l'Etat n'était pas majoritaire, il est clair que France Telecom aurait cessé n'exister et aurait été rachetée soit par des fonds d'investissements, soit par d'autres opérateurs, et il aurait été vendu "par appartements" ensuite pour que ses acheteurs réalisent le maximum de profits, ce qui est quelque chose d'assez classique dans l'histoire du capitalisme, qui se fait assez régulièrement.
Donc, là, le fait que l'Etat soit majoritaire dans France Telecom, ça a été une des garanties de la pérennisation de l'entreprise. Et le paradoxe, aujourd'hui, c'est que le gouvernement, au lieu de tirer le bilan de cette affaire-là, en disant : " Bon, dans la situation difficile dans laquelle est France Telecom, et par le fait qu'on est face à un marché chaotique dans les télécommunications, il faut que l'Etat reste majoritaire dans France Telecom", au contrairel considère qu'il faut aujourd'hui privatiser, en tous cas il l'annonce plus ou moins fortement, ce n'est pas encore décidé réellement, mais enfin on sent que ça va vers ça, privatiser France Telecom. Et là aussi, sans aucun argument économique. Aucun argument rationnel. C'est , effectivement, la Doxa libérale qui s'applique ici une fois de plus.

Pascale Fourier : Est-ce que ce n'était pas avec l'idée qu'en réussissant à vendre les parts qui restent du capital, ça permettrait de rembourser les dettes ?


Pierre Khalfa : Absolument pas. Parce que la vente des parts qui restent, d'abord aujourd'hui ça ne vaut plus rien. Donc, c'est loin de rembourser la dette … les dettes, c'est 70 milliards d'Euros, France Telecom doit valoir peut être 7, 8 ou 9 milliards d'Euros je ne sais plus, … ou peut être plus je ne sais plus, je n'ai plus le cours en tête, … mais de toutes façons on est très très loin des 70 milliards hein … ça c'est sûr.
Donc, de toutes façons, ça ne servira pas à rembourser la dette, et surtout, quand l'Etat vend ses parts, il garde l'argent pour lui !
Il ne le donnera pas à la direction de France Telecom ! Ça veut dire qu'en fait ça serait gratuit … que l'acheteur ne paierait rien, c'est ça que ça veut dire, puisque l'actionnaire qui rachèterait France Telecom, l'opérateur qui rachèterait France Telecom deviendrait propriétaire de France Telecom, donc si c'est pour désendetter France Telecom, vous voyez bien que … ça veut dire qu'on donnerait France Telecom. Ca c'est évidemment totalement impossible.
Donc, en fait, évidemment l'Etat, en vendant France Telecom, garderait l'argent pour lui, ce qui est assez logique !

Pascale Fourier : Du coup, quel est l'intérêt pour l'entreprise, je ne vois pas du tout ? … d'être revendu en …


Pierre Khalfa : Il n'y a aucun intérêt pour l'entreprise, c'est ce que nous pensons, c'est-à-dire que pour l'entreprise n'y a strictement aucun intérêt … sauf que, peut être pour sa haute direction, l'idée d'être enfin comme une entreprise normale, dans laquelle ils pourraient licencier, dans laquelle ils joueraient dans la cour des grands, voilà ! … bon, ils pourraient avoir des "stocks options" … c'est le seul intérêt, c'est un intérêt de petite caste peut-être technocratique à la tête de France Telecom …

Pascale Fourier : Voilà, c'était "des sous … et des hommes"...On était en compagnie de Pierre Khalfa, qui est l'ex-secrétaire fédéral du syndicat SUD, et on le retrouvera la semaine prochaine...

 

 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 17 Janvier 2003 sur AligreFM. Merci d'avance.