Pascale
Fourier : Vous avez accepté de venir pour
une série de trois émissions, du plus simple au plus compliqué,
sur le thème de la Bourse, vous êtes extrêmement
courageux. La première chose que j’aimerais vous demander,
c’est de nous dire ce qu’est une action ?
Jacques Nikonoff
: Une action est un titre de propriété qui s’échange
en Bourse. Mais peut-être, avant de définir une action,
faudrait-il définir la Bourse. Pourquoi y a-t-il des Bourses
et pourquoi y a-t-il des marchés financiers ? Il y a des marchés
financiers parce que dans la société, il existe deux grandes
catégories d’agents économiques, ceux qui ont un
excédent d’épargne et ceux qui ont un besoin d’épargne.
La désignation d’« agent économique »
est une définition que l’on donne sur le plan de la comptabilité
nationale de façon à regrouper des acteurs qui ont les
mêmes fonctions dans l’économie. Les principaux agents
économiques sont les ménages, c'est-à-dire vous
et moi, ce sont également les entreprises, les institutions financières,
les banques, les compagnies d’assurances.
Parmi ces agents économiques, deux ont des caractéristiques
très particulières. Ce sont les ménages d’une
part et les entreprises d’autre part. Les ménages sont
en situation structurelle d’excédent d’épargne
alors que les entreprises de leur côté sont en situation
structurelle de besoin d’épargne. Cela veut dire que les
ménages ont des revenus qui proviennent pour l’essentiel
du travail, c’est le salaire. Il y a également des revenus
qui proviennent de la redistribution sociale, des différentes
allocations (chômage, handicap, etc.). Mais l’essentiel
du revenu vient du salaire.
Quand un ménage perçoit un salaire, deux choix sont possibles
dans l’utilisation du salaire : premièrement consommer,
deuxièmement épargner. Je parle des ménages en
général, car les ménages pauvres ne participent
pas à cet arbitrage : ils n’ont même pas de quoi
consommer. Les ménages arbitrent donc sur le plan national et
international entre l’épargne et la consommation.
Pourquoi les ménages épargnent-ils ? Ils épargnent
pour se prémunir de risques. Les ménages qui en ont les
moyens mettent de l’argent de coté pour se prémunir
en cas de chômage, en cas de vieillesse, pour acheter une maison,
pour acheter une voiture, pour l’éducation des enfants,
pour toute une série de raisons. Mais en général,
c’est pour limiter les aléas de l’avenir, de façon
à avoir en cas de pépins un peu de d’argent de coté.
Cela est un phénomène général. Les ménages
sont structurellement excédentaires en épargne. Ce sont
eux qui épargnent. Les entreprises au contraire dépensent
plus qu’elles ne gagnent pendant une période donnée.
Cela veut dire que les entreprises ont besoin d’investir à
la fois pour maintenir leur outil de production et pour le développer.
Maintenir l’outil de production veut dire qu’il faut tenir
compte de l’usure des machines dans le fonctionnement l’entreprise,
tenir compte de l’usure des bâtiments, tenir compte de l’usure
de l’outil de production. Il faut donc prévoir de le remplacer,
il faut acheter de nouvelles machines pour maintenir la production.
En plus, si l’entreprise veut développer la production,
il faut qu’elle achète encore de nouvelles machines. Je
résume évidement. Donc que se soit pour remplacer les
machines usées ou pour acquérir de nouvelles machines,
il faut investir. Qu’est ce que l’investissement ? C’est
se procurer de l’argent pour acheter des machines notamment mais
aussi des terrains, des bâtiments, des hangars qui vont permettre
la production.
Evidemment, il n’est pas sûr que les bénéfices
que l’entreprise a réalisés les années passées
soient suffisants pour payer en une année les investissements.
Un exemple concret : une entreprise de construction automobile a un
bénéfice net de 1 milliard d’euros une année.
Elle souhaite, l’année suivante, lancer un nouveau modèle
et doit investir 2 milliards d’euros pour les études et
l’aménagement des chaînes de production. L’entreprise
va donc essayer de se procurer de l’argent, emprunter (on verra
tout à l’heure comment) pour acheter des machines, pour
investir. C’est la situation habituelle des entreprises. Les entreprises
sont donc de manière permanente demandeuses d’épargne.
Elles ont besoin de financements pour leurs investissements.
Dans l’économie, vous avez donc d’un coté
des acteurs économiques qui s’appellent les ménages
et qui ont de l’épargne à proposer et d’un
autre coté, vous avez un autre agent économique que sont
les entreprises qui, elles, recherchent de l’épargne. Les
marchés financiers vont servir à mettre en relation ces
différents agents économiques : ceux qui ont de l’épargne
à proposer et ceux qui en recherchent. Voilà d’abord
la raison pour laquelle il y a des marchés financiers.
Pascale Fourier
: Je croyais que les entreprises faisaient comme moi : quand elles ont
besoin d’argent, ne vont-elles pas faire un emprunt à la
banque ?
Jacques Nikonoff
: C’est ce qu’elles faisaient et ce qu’elles continuent
de faire. Mais un certain nombre de phénomènes ces 20
dernières années ont modifié la manière
dont se finance l’entreprise. Avant, vous avez raison, les entreprises
se finançaient pour une part très importante auprès
des banques. Elles allaient voir leur banquier, elles demandaient des
crédits, notamment pour les investissements. Leurs financements
s’effectuaient de cette manière.
De façon croissante, les entreprises financent désormais
leur développement par la Bourse et de moins en moins par les
banques. On pourrait se demander quelles sont les raisons de cette situation.
Il y en a plusieurs, qui sont connues : la première raison est
que les entreprises qui faisaient appel aux crédits bancaires
ne souhaitaient plus être mises sous tutelle des banques en quelques
sorte. En effet, dès lors que vous avez des crédits auprès
d’une banque, la banque exerce alors une sorte de contrôle
sur votre activité. La banque a évidemment envie d’être
remboursée et contrôle donc ce que vous faites. Les grandes
entreprises avaient envie de se libérer de cette sorte de tutelle
des banques. La deuxième raison est que les entreprises se sont
aperçues que le coût de l’argent, c’est à
dire le taux d’intérêt des emprunts, était
plus bas en Bourse que les taux d’emprunts auprès des banques.
Donc, petit à petit, les grandes entreprises sont parvenues à
convaincre les pouvoirs publics de les autoriser à collecter
directement de l’argent en Bourse sans passer par les banques.
Avant, c’était interdit. Les entreprises n’avaient
pas le droit de se financer directement par la Bourse.
Pascale Fourier
: Une interdiction stricte ?
Jacques Nikonoff
: Elle avait droit d’émettre des actions mais on verra
que la bourse, ce n’est pas seulement les actions. Donc, c’est
ce que l’on appelle le phénomène de libéralisation
financière qui a conduit à réduire le rôle
des banques dans le financement de l’économie au profit
des marchés financiers, au profit des titres financiers.
Pascale Fourier
: Vous dites que les entreprises préfèrent se financer
par la bourse que par le crédit. Je comprends mal car finalement
une action, c’est un titre de propriété sur une
entreprise. Les entreprises préféreraient distribuer,
même si ce n’est le terme approprié, des titres de
propriétés de l’entreprise pour se financer ? Quelle
est cette logique ?
Jacques Nikonoff
: Il n’y a pas que les actions à la bourse. Il y a aussi
les obligations.
Pascale Fourier
: qu’est-ce que les obligations ?
Jacques Nikonoff
: En résumant, les entreprises peuvent se financer de trois façons
: soit par le crédit bancaire auprès des banques, soit
par l’émission d’actions, soit par l’émission
d’obligations. On a vu les crédits bancaires, se sont les
phénomènes les plus connus, les plus anciens. Concernant
les actions : lorsqu’une entreprise souhaite être cotée
en bourse, elle réunit un certain nombre de conditions (toutes
les entreprises ne peuvent pas le faire). Elle cherche en s’inscrivant
en Bourse à collecter de l’argent, c’est ce que l’on
appelle l’émission d’actions. Elle donne le nombre
d’actions qu’elle souhaite vendre, ainsi que le prix de
l’action. L’action, c’est un bout de papier. Il s’est
dématérialisé maintenant mais admettons que se
soit un bout de papier sur lequel il y a marqué : « valable
pour une action de l’entreprise Tartempion », la date et
le prix.
L’entreprise, en échange d’argent distribue des bouts
de papiers. Les acheteurs d’actions remettent leur argent et ont
en échange ce bout de papier qui est représentatif d’une
action. L’entreprise est donc à la tête d’un
capital qu’elle a collecté sur le marché. Les détenteurs
de l’action sont les propriétaires de l’entreprise.
L’action qui est donc un titre de propriété permet
de voter aux assemblées générales d’actionnaires.
Cette assemblée décide les choix de l’entreprise,
nomme les dirigeants, définit la stratégie, vote le dividende
etc. L’action est donc un droit de propriété de
l’entreprise.
On voit qu’avec le système des actions, la notion d’entreprise
est à manier avec précision. Il y a d’une part les
actionnaires qui sont pour l’essentiel extérieurs à
l’entreprise, il y a le management de l’entreprise, c'est-à-dire
la direction, il y a également les, les salariés, les
clients, les fournisseurs. L’entreprise est quelque chose de complexe,
que l’on ne peut comprendre à première vue.
La première façon d’entrer en Bourse est donc l’émission
d’action. La deuxième manière de se financer en
Bourse est l’émission d’obligation. Quelle est la
différence entre une action et une obligation ? Une obligation
est un titre de créance, c'est-à-dire que l’entreprise
va dire : « J’ai besoin de 100 Million d’euros, je
m’engage à rembourser le capital dans 10 ans et tous les
ans, je paye un taux d’intérêts ». En cela,
l’obligation ressemble beaucoup à un crédit bancaire.
Mais, un peu comme pour les actions, l’entreprise va récupérer
l’argent qu’on va lui prêter et elle donnera en échange
un bout de papier sur lequel il y aura marqué : « Bon pour
une obligation de 100 euros à 10 ans avec un taux d’intérêts
de 8%. » C’est donc, pour celui qui à prêté
l’argent à l’entreprise, c'est-à-dire celui
qui a acheté une obligation, la possibilité de récupérer
son capital au bout de 10 ans (si l’obligation est remboursable
dans 10 ans) et chaque année, d’ici là, il aura
tous les ans 8% de 100, c'est-à-dire 8 euros au titre de l’intérêt.
Pascale Fourier
: Pour l’entreprise, c’était mieux de se financer
en termes d’obligations plutôt que de le faire par des crédits
bancaires parce qu’il n’y avait pas d’intermédiaires
à payer?
Jacques Nikonoff
: Exactement. Il y a la différence dont on parlait tout à
l’heure. Lorsque l’entreprise émet une obligation,
elle ne passe pas par un intermédiaire bancaire. Elle se finance
directement. C’est vrai comme cela mais pour faire ces émissions,
les entreprises font appel à des banques qui ne prêtent
pas mais qui jouent un rôle de conseil. Les banques changent donc
de rôle. Elles ne prêtent plus d’argent mais elles
conseillent les entreprises sur la manière d’organiser
la levée des fonds.
Pascale Fourier
: Finalement, si l’entreprise émet des actions, cela veut
dire qu’il va falloir partager les bénéfices avec
un plus grand nombre de gens ? Je ne vois pas bien l’intérêt
encore une fois.
Jacques Nikonoff
: Prenons un premier cas où une entreprise n’est pas cotée
en bourse puis le devient. L’entreprise qui n’est pas cotée
en bourse, elle a également des actionnaires. C’est la
même chose sauf qu’elle les a choisis. Les actionnaires
se choisissent entre eux et il n’y a pas possibilité de
sortir de l’entreprise sans l’accord des autres actionnaires.
C’est donc un système fermé.
Pascale Fourier
: Vous n’avez pas le droit de vendre vos actions dans ce cas là?
Jacques Nikonoff
: Cela dépend des accords qui peuvent exister entre les actionnaires.
Mais pour vendre vos actions, encore faut-il trouver un acheteur puisqu’il
n’y a pas de marché, qu’il n’y a pas de Bourse.
Dans ce cas là, ce sont ces actionnaires qui se partagent les
bénéfices. Lorsque l’entreprise rentre en Bourse,
c’est exactement la même chose, c’est pour collecter
des fonds qui vont lui permettre de se développer. C’est
pour cela que l’entreprise le fait. Il y aura logiquement plus
de bénéfices. C’est la raison d’entrer en
Bourse, sinon je ne vois pas à quoi ça sert. Donc si l’entreprise
rentre en Bourse, c’est pour avoir plus de fonds pour investir
et pour se développer. L’entreprise parie sur une augmentation
des bénéfices. Ces bénéfices se répartiront
entre les actionnaires selon les modalités dont on parlera dans
un instant.
Pascale Fourier
: Mais une fois que l’on est introduit en Bourse, si par exemple
j’ai acheté une action 100 euros, comment se fait-il que
l’on entende parler des hausses des cours de la Bourse comme on
l’entend tous les jours à la radio, mon action qui valait
100 euros au départ se met à valoir 120, 130, 150 euros
?
Jacques Nikonoff
: Il faut distinguer le moment où l’entreprise entre en
Bourse et émet des actions et la façon dont le prix de
l’action évolue. Deux effets modifient l’évolution
du prix de l’action : d’abord l’effet de l’économie
réelle, c'est-à-dire la performance économique
de l’entreprise, puis des effets boursiers.
Comment se fait le prix d’une action ? Le prix d’une action
va d’abord refléter l’espérance de bénéfice.
Si les bénéfices passés et prévus, annoncés,
sont bons, le prix de l’action va alors s’en ressentir.
Il va s’en ressentir parce que les gens qui ont de l’épargne
à placer vont se dire : « Tiens, cette entreprise a fait
de bons bénéfices les années passées, elle
a distribué de bons dividendes et elle annonce également
pour les années qui viennent des investissements. Elle est sur
un secteur qui semble en développement. Ce sera donc une entreprise
qui va payer des dividendes ». Ce que regardent les gens qui ont
de l’épargne placée, c’est la situation économique
de l’entreprise, ses perspectives.
Ensuite, vous avez des phénomènes boursiers qui se greffent
là-dessus. Dès lors que des acheteurs se manifestent pour
acquérir des actions, il y a un phénomène habituel
de hausse du prix de l’action. C’est le mécanisme
de l’offre et de la demande. Donc par définition, dès
qu’il y a des annonces de profits positifs pour les entreprises,
ceux qui ont de l’épargne à placer achètent
ces actions de manière quasi automatique. Cela ajoute un effet
à la hausse du prix des actions. Voilà donc comment évolue
à la hausse le prix des actions et pour la baisse, c’est
exactement l’inverse.
Pascale Fourier
: Mais il faut que le prix d’une action augmente dans des proportions
raisonnables. Si j’ai acheté une action 150 euros par exemple
et que le dividende est de 2 euros, le rendement n’est dans ce
cas pas très intéressant.
Jacques Nikonoff
: Bien sûr, les acteurs économiques qui ont de l’épargne
à placer regardent ce que l’on appelle la politique de
dividende. Evidemment, si une entreprise annonce des profits, que le
cours de l’action monte et que les dividendes sont faibles, cette
action ne sera pas très attractive et finalement, ça se
répercutera sur son prix. Les agents économiques qui ont
de l’argent à placer choisiront d’autres actions,
d’autres entreprises dans lesquelles il y a une politique de dividendes
plus généreuse. Les entreprises qui ont de petits dividendes
seront sanctionnées par le fait qu’elles ne seront pas
attractives pour les investisseurs et donc leur prix ne bougera pas
beaucoup à la hausse.
Pascale Fourier
: Mais si vous avez par exemple une action d’une valeur de 100
euros, est-ce que je peux vous l’acheter 150 euros en pensant
qu’une troisième personne va me l’acheter 200 euros,
cela sans regarder le dividende ? Est-ce possible ? J’avais pensé
que c’était cela, la spéculation.
Jacques Nikonoff
: Oui, tout à fait. En reprenant votre exemple, si vous avez
acheté une action 100 euros et que vous voulez vous en débarrasser,
votre intérêt est de gagner de l’argent sur la vente.
Vous allez donc la vendre plus cher que vous ne l’avez achetée.
Vous pouvez donc la proposer à 150 euros. Libre à vous,
encore faut il trouver un acheteur. Le seul problème qui vous
est posé, c’est de trouver quelqu’un qui accepte
d’acheter une action 150 euros en sachant que vous l’avez
achetée 100 euros. A vous de la vendre.
Pascale Fourier
: Je vais avoir du mal. La Bourse est actuellement dans une espèce
de spirale à la hausse qui incite un certain nombre de personnes
à y placer leur argent. On fait miroiter des hausses de l’action.
Est-ce ce qui passe actuellement à la bourse ?
Jacques Nikonoff
: Les bourses ont des périodes de hausse et de baisse. Evidement,
quand il y a une période de hausse, beaucoup de gens oublient
qu’il y a eu des périodes de baisse et qu’il y aura
nécessairement une nouvelle période de baisse. Un certain
nombre de gens se laissent influencer et achètent des actions
croyant que la hausse sera continue. Dès lors que cette croyance
s’est installée sur le marché, un certain nombre
d’agents économique achètent des actions quel que
soit le prix parce qu’ils sont persuadés que le prix de
l’action va continuer à monter. Dès lors qu’ils
sont persuadés que l’action va continuer à monter,
ils achètent à n’importe quel prix avec la certitude
de réaliser une plus value, un bénéfice. Voilà
le raisonnement totalement faux qu’un certain nombre de gens suivent
quand ils achètent à un prix beaucoup plus élevé
que le prix initial.
Ce raisonnement est faux car dans les faits, il y a des gagnants mais
il y a une immense majorité de perdants. Les actions ne peuvent
pas toujours monter. Au bout d’un moment, les actions non seulement
s’arrêtent de monter mais elles baissent, soit pour une
entreprise particulière, soit pour l’ensemble de l’économie.
Prenons l’exemple actuel des compagnies aériennes. Comment
fonctionnent elles ? Pourquoi se développent les voyages par
avion ? Tout cela est connu depuis quelques décennies. Dès
lors qu’il y a de la croissance économique, il y a de plus
en plus de gens qui voyagent par avion. Il y a une corrélation
extrêmement étroite entre le niveau de croissance économique
et le nombre de voyageurs en avion. Donc les investisseurs qui anticipent
une poursuite de la croissance économique savent que les bénéfices
des compagnies aériennes seront intéressants en général,
achètent des actions ce qui contribue à faire monter les
prix des actions. Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis,
les voyageurs par avion se sont réduits d’un tiers. Les
gens ont peur de prendre l’avion. Il y a donc moins de clients
et donc moins de profits. Les investisseurs vendent alors parce qu’ils
se disent qu’il y a moins de profits et donc moins de dividendes.
Si les détenteurs d’actions vendent, l’action va
baisser. Ils cherchent donc à vendre le plus vite possible avant
de perdre de l’argent, avant que le phénomène de
baisse ne soit trop amplifié. Voila un exemple tout à
fait caractéristique qui montre qu’il y a des incertitudes
permanente dans l’économie.
J’ai pris un exemple tout à fait tragique mais il y en
a d’autres qui font qu’il n’y a jamais aucune certitude
que les actions vont continuer à monter et il y a même
la certitude inverse. Toutes les actions se mettent à baisser
après avoir monté. Le jeu pour les détenteurs d’actions,
c’est le hasard ou avoir un peu de nez pour vendre au bon moment.
Voila pourquoi un économiste comme Keynes explique que la Bourse,
c’est comme le loto ou les courses de chevaux. C’est le
hasard qui est déterminant dans ces affaires là.
Pascale Fourier
: Vous ne me donnez pas une confiance absolue dans la Bourse. Je frémis
pour mes économies.
Jacques Nikonoff
: Il ne faut pas les mettre à la Bourse.
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