Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne

 

EMISSION DU 27 NOVEMBRE 2001

Quelles sont les incidences de la lutte contre l'inflation ?

avec Christophe Ramaux, Maître de conférence à l’université Paris I.

 

Pascale Fourier : On entend souvent dire que la Banque Centrale Européenne a pour unique objectif la lutte contre l'inflation. Pourtant, on peut lire par ailleurs que la FED, la réserve fédérale américaine a, elle, deux buts : lutter contre l'inflation, elle aussi, mais lutter également pour la croissance et donc pour l'emploi. On peut alors se demander pourquoi la Banque Centrale Européenne fait, elle, le choix de lutter uniquement contre l'inflation ?


Christophe Ramaux : Cela démontre que l'Europe est peut-être une construction plus libérale encore que ne le sont les Etats-Unis. Pour aller vite, on peut dire que les Etats-Unis, depuis 20 ans, ont mené des politiques de relance, qui était plutôt des politiques budgétaires sous Reagan, puis des politiques de relance plutôt monétaire, on verra ce que cela signifie, sous Clinton. Alors que pour la Banque Centrale Européenne, il est indiqué dans ses statuts, (on peut dire que ce ne sont que des statuts, mais cela témoigne quand même de quelque chose), que son seul objectif est la lutte contre l'inflation. Ce qui est souhaitable d'expliquer alors, c'est qu'il n'y a pas de problèmes techniques derrière tout ceci, mais des choix politiques et sociaux qui sont faits.


Pascale Fourier : On peut rappeler ce qu'est l'inflation ?


Christophe Ramaux : L'inflation, c'est l'augmentation des prix.


Pascale Fourier : Et à ce moment-là, pourquoi faut-il lutter contre ?


Christophe Ramaux : Je vais peut-être partir sur le résultat final. Je fais partie des économistes qui pensent que la Banque Centrale Européenne est au service de la finance. Cela signifie que, pour la finance, l'inflation n'est pas bonne, car elle rogne sur ses rentes.


Pascale Fourier : La finance, ce sont les personnes qui placent leur argent dans les entreprises, par exemple ?


Christophe Ramaux : Ce sont les détenteurs d'actifs financiers, notamment d'actions. Ils sont propriétaires de titres de propriétés des entreprises à travers les actions. On peut dire qu'il y a deux raisons parfaitement cohérentes pour lesquelles la Banque Centrale Européenne n'aime pas l'inflation.La première dont nous venons de parler est que l'inflation rogne sur les rentes. Donc, moins il y a d'inflation, plus les revenus sont élevés


Pascale Fourier : Il faudrait peut être expliquer que si j’ai placé mon argent ou d'une autre à 5% et que l'inflation est de 6%, je perds de l'argent plutôt que je n'en gagne.


Christophe Ramaux : Vous perdez 1%, tout à fait. L'autre élément qui est complémentaire au précédent, c'est que la Banque Centrale redoute par-dessus tout les hausses de salaires : c'est une des sources possibles de l'inflation, mais ce n'est la seule: s’il y a une hausse de salaires et que les entreprises répercutent cette hausse sur le prix de vente de leurs produits, et si toutes les entreprises le font, il y aura bien alors hausse des prix. L'objectif de la Banque Centrale Européenne, c'est donc aussi de maintenir par sa politique une norme de partage de la valeur ajouté entre norme et profit qui soit favorable au profit.

On peut donc dire que l'objectif de la Banque Centrale est d'abord et avant tout de maintenir les revenus financiers et de maintenir un partage de la valeur ajouté qui soit favorable au profit. Pour ce faire, ses premiers pas témoignent qu'elle est prête à étouffer la croissance et donc la spirale de l'emploi pour mieux satisfaire ses exigences. Alors que la Réserve américaine a une politique un peu plus équilibrée.


Pascale Fourier : Globalement, vous voulez dire que la Banque Centrale Européenne préfère la lutte contre l'inflation plutôt que la lutte contre le chômage ?


Christophe Ramaux : Tout à fait. La thèse principale de la Banque Centrale Européenne, qui est une thèse libérale, et qui est inscrite en tant que telle dans tous ses communiqués, c'est l'idée que la seule politique efficace pour lutter contre le chômage est ce que les libéraux appels des politiques structurelles.

C'est l'idée que, s’il y a du chômage, c'est parce qu'il y a des structures néfastes et intempestives sur le marché du travail comme le SMIC, les allocations chômage, les minima sociaux, et que ces structures entraînent un coût du travail trop élevé et sont donc la cause du chômage.

Donc le seul moyen pour réduire le chômage serait soit, pour les ultra libéraux, de démanteler ces structures, soit, pour les libéraux plus modérés, de contourner ces structures par des mesures de type aides à l'emploi, mais qui permettent de toute façon de faire baisser le coût du travail pour les entreprises.

Donc l'idée commune à tous les libéraux est que le seul moyen pour lutter contre le chômage est de réduire le coût du travail. La Banque Centrale Européenne trouve alors inefficace les politiques budgétaires où l'Etat augmente ses dépenses ainsi que les politiques monétaires de baisses des taux d'intérêt pour soutenir l'investissement et la consommation.


Pascale Fourier : Cela veut dire aussi que la Banque Centrale Européenne lutte aussi pour une certaine précarisation de l'emploi ou du moins une certaine forme de mauvaise rémunération ?


Christophe Ramaux : La Banque Centrale Européenne nous dit qu'il faut se focaliser uniquement sur le marché du travail pour résoudre les problèmes d'emplois. Il y a l'idée que l'emploi est fixé sur le marché du travail.

Pour les marxo-keynésiens, pour les économistes critiques, l'emploi dépend en partie, bien entendu, du coût du travail dans une économie capitaliste, mais dépend d'abord et avant tout de la demande anticipée par les entreprises, du carnet de commande anticipé par les entreprises, de l'état de la confiance générale. Pour ces mêmes économistes, les salaires ne jouent pas nécessairement en tout lieu et en tout temps contre l'emploi. Des hausses de salaires peuvent être favorables à l'emploi.
On peut dire par exemple qu'entre 97 et 2001, il y a eu beaucoup de créations d'emplois en France, au début précaires, mais entre 2000 et 2001, il y a eut 500 000 créations nettes d'emplois et zéro pour la contribution d'emplois précaires. Les emplois créés ont tous été globalement en CDI et en plus, à temps plein. On peut dire que ces 500 000 emplois et puis, au-delà, les plus 1 million 700 mille emplois créés entre mi-97 et mi-2001, malgré le retournement de conjoncture, ont été permis par un relâchement des dogmes libéraux dans une optique plutôt keynésienne. Il y a eu un relâchement de l'austérité budgétaire, on a eu l'euro faible à la place du franc fort, le relâchement de l'austérité salariale grâce à une légère relance salariale. On pourra voir également que l'inflation a été plus faible que celle anticipé, surtout en 98 et 99. Les gains de pouvoir d'achats ont donc été plus importants. Il y a donc eu une hausse des salaires réels, pas très importante certes, mais plus importante, plus significative que la stagnation que l'on avait eue précédemment. Il y a donc eu un relâchement des trois piliers libéraux qui ont marqué la vie politique économique entre 83 et 97, les trois piliers de ce que l'on a appelé la désinflation compétitive qui étaient l'austérité salariale, l'austérité budgétaire, et le franc fort. Ce sont ces trois piliers qui ont été relâchés et c'est cela qui a permis les créations d'emplois que l'on a observés en France. Des pays comparables comme l'Allemagne ou l'Italie n'ont eu ce phénomène qu'avec une ampleur beaucoup moindre. Cela a été beaucoup plus fort en France et a été accompagné en plus, mais cela est un autre sujet, d'une réforme structurelle de gauche qui sont les 35h qu'on n'a pas connu ni en Allemagne ni en Italie.


Pascale Fourier : Je suis quand même étonnée car vous me dites que les recettes keynésiennes fonctionnent, que le fait de donner du pouvoir d'achat favorise l'emploi, et pourtant, on est en train de s'accrocher de façon peut être dramatique aux percepts libéraux. Je ne comprends pas très bien.


Christophe Ramaux : Plusieurs remarques : d'abord, les recettes keynésiennes ne sont pas simplement de donner du pouvoir d'achat. Mais j'y reviendrai. Le mieux, pour répondre à la question, est de bien situer les enjeux.

Pour les libéraux, le marché laissé à lui-même est le système le plus efficace.
Donc les politiques économiques publiques, l'intervention de l'Etat dans l'économie crée de la perturbation. Il y des sociaux-libéraux qui disent, eux, que l'Etat doit intervenir pour essayer de surmonter les imperfections de l'économie marchande, de se rapprocher de l'idéal de la concurrence parfaite, nuance sur laquelle nous pourrons revenir. Mais l'idée de base des libéraux affirme que le marché livré à lui-même est un système efficace
.

L'idée de base des marxistes et des keynésiens qui se rejoignent pour le coup, même s’il y a des différences, est de dire que le système capitaliste laissé à lui-même est inefficace.
La conclusion qu'en tirent plutôt les keynésiens, mais la problématique d'aujourd'hui peut tout à fait relier Marx et Keynes à ce niveau-là, c'est de dire que, justement, l'Etat doit intervenir pour imposer au système ce qu'il n'est pas en mesure de produire spontanément. Et ce que le capitalisme n'est pas en mesure de produire spontanément, c'est le plein emploi, la lutte contre les inégalités, le développement du sud, .etc.. Il faut donc que l'Etat intervienne pour imposer au système des règles qui lui sont à priori étrangères. Voila le point de départ. Cela signifie que, dans une optique keynésienne, il faut que l'Etat utilise une série d'instruments, ce que l'on appelle la politique économique, dans laquelle il y a trois grands instruments.

Le premier est la politique budgétaire qui est l'idée que, quand il y a une baisse de la conjoncture comme celle que l’on connaît aujourd'hui, il faut que l'Etat soutienne l'activité par des dépenses en programmant des dépenses publics. C'est ce que vient de faire Bush en partie, en partie seulement car il ne faut pas associer Bush à un gaucho-Keynésien, qui vient de programmer de baisse d'impôts ciblée sur les très riches qui ont par ailleurs financés sa campagne. Du point de vue des dépenses budgétaires, Jospin est resté nettement au milieu du guet. Ce dont à besoin l’économie Française, c’est d’une véritable politique de soutient de l’activité qui doit passer notamment par l’augmentation des dépenses publics, que l’on pourrait tout à fait combiner avec une augmentation de l’ensemble de l’union européenne. On pourrait tout à fait se dire que, face à la récession qui pointe, il faut que l’union européenne mette en place un programme de relance en termes de demande de travaux publics, le ferroutage par exemple puisqu’il y a ce problème là qui existe et qui nécessite des investissement absolument colossaux. Il pourrait être décidé que la banque centrale européenne doit lancer un vaste programme pour le ferroutage. Il y a d’autres problèmes et d’autres domaines où elle pourrait mettre en œuvre ce type de politique. Donc premier élément : la politique budgétaire pour soutenir l’activité.

Deuxième élément : la politique monétaire. C’est l’idée que l’on baisse les taux d’intérêts pour inciter les entreprises à emprunter pour investire, et les ménages à emprunter pour consommer. Cela soutient donc la production de machine (investissements) et puis ça soutient la production de biens de consommation, les deux grands secteurs de l’économie.

Troisième politique, c’est la politique des revenus, qu’évoquait Keynes d’ailleurs, on l’oublie souvent. La politique des revenus consiste à distribuer du pouvoir d’achat et à lutter contre les inégalités. En redistribuant les revenus, on donne aux pauvres qui consomment beaucoup. Quand vous donnez 500 ou 1000 francs en plus à un RMiste, il va tout de suite dépenser ses 500 francs en biens de consommation. Alors que si vous donnez 500 Francs de cadeaux fiscaux en plus à un riche, il ne va même pas s’en rendre compte et ça ne va pas se traduire en terme de consommation. Ce que je peux rajouter, c’est que l’expérience 97/2001 en France montre que le keynésianisme fonctionne. On a une expérience en grandeur réelle, pas simplement le modèle en chambre. Pour le coup, c’est à la fois quelque chose que l’on peut utiliser contre les libéraux mais aussi contre certaines critiques que je qualifierais de gauchistes qui ont tendance à dire que le keynésianisme est aussi dépassé, avec une espèce de thèse affirmant que le capitalisme connaît nécessairement des crises. Le capitalisme étant la crise, l’horreur, le Keynésianisme est un saupoudrage du capitalisme qui ne changera soit disant rien. Je pense au contraire qu’aujourd’hui, et y compris dans une perspective de transformation sociale au plus fort du terme, je n’hésite pas à me définir comme un anti-capitaliste, mais je pense qu’il est nécessaire de soutenir le rôle de la puissance publique dans le fonctionnement de l’économie. Ce qui vaut aujourd’hui vaudra peut-être dans une autre société, y compris dans un certain discours radical qui discréditent la politique économique, qui pouffent à l’évocation même du nom de Keynes. Je fais partie de ceux qui considèrent que Keynes ne fait pas partie du passé. On est souvent prisonnier de ceux que l’on combat et je trouve que certains critiques sont prisonniers du schéma intellectuel du libéralisme. Les libéraux trouvent que le keynésianisme est inefficace, et malheureusement, certaines critiques leurs emboîtent le pas.


Pascale Fourier : Est-ce que les libéraux ont quelques arguments crédibles qui réussiraient à prouver clairement qu’effectivement le keynésianisme est complètement ringard et dépassé ?


Christophe Ramaux : Ils ont des arguments, mais ce qui est important ,et pour revenir sur le thème de l’inflation, c’est de bien saisir la différence de cohérence logique. Les libéraux ont la leur, à savoir que le chômage ne dépend que du coût du travail, donc le seul moyen pour eux d’augmenter l’emploi est de baisser le coût du travail. Cela a le mérite de la cohérence. Tout le reste serait inefficace, que se soient les politiques budgétaires, les politiques monétaires. A l’inverse, les keynésiens disent que l’efficacité se trouve de ce côté-là.


Pascale Fourier : Il y a un terme qui apparaît assez rapidement dans les livres qui traitent du chômage: c'est le terme de NAIRU. Pouvez vous nous préciser ce qu’est ce concept ?


Christophe Ramaux
: Ce sont les initiales, en anglais, du taux de chômage qui n’augmente pas l’inflation. On est donc renvoyé sur ce sujet aux deux cohérences dont j’ai parlé tout à l’heure.

Pour les libéraux, le seul moyen pour réduire le taux de chômage est de baisser le coût du travail en démantelant les structures. Ils disent que le chômage est structurel et que le seule moyen est de réduire ou de contourner ces structures. Voilà la première cohérence. Les libéraux pensent donc que si l’Etat mène des politiques de relance quelles qu'elles soient, l’économie tournera à vide car les entreprises ne pourront toujours pas faire augmenter l’emplois à cause du coût du travail. Une relance de l’activité se traduirait alors par de l’inflation et le taux de chômage ne baisserait pas.

A l’inverse, les keynésiens et les économistes critiques disent que l’on peut mener des politiques économiques de soutien de l’activité par des politiques budgétaires, des politiques monétaires et des politiques de revenus qui permettront d’augmenter l’emploi et de réduire le taux de chômage. Dans ce cadre-là, il peut y avoir de petites tensions inflationnistes car lorsque le taux de chômage se réduit, les salariés ont moins peur de demander des hausses de salaire, ils sont moins sensibles aux discours patronaux sur le thème du manque d’emploi. Ce discours-là passe moins à partir où il y a moins de chômeurs. Et puis il y a moins la peur de se retrouver au chômage. Donc la baisse du chômage se traduit souvent par une hausse des conflits sur les salaires qui aboutissent à des hausses de salaires. En même temps, les entreprises elles-même ont plus de mal à trouver de la main- d’œuvre. Elles sont alors un peu plus soucieuses de garder leur main-d’œuvre et redécouvrent sa qualité. Les entreprises ont donc peur que sa main-d’œuvre aille voir ailleurs. Pour éviter cela, elles sont parfois obligés de concéder des hausses de salaires.

Donc dans les deux cas, une légère baisse du chômage peut entraîner une hausse de l’inflation. Mais cela peut être un bon signe avec l’idée que l’on se rapproche du plein emploi et que cela peu inciter les entreprises à innover, à investir, et tout cela est une bonne chose.


Pascale Fourier : Est-ce que l’importance portée au NAIRU, qui a pu être de 8 ou 9% pour la France à une époque, signifie un renoncement de toute lutte pour l’emploi, qu’on accepte un chômage élevé ?


Christophe Ramaux : Déjà, il faut avoir conscience que les chiffres de 8 ou 9% que vous donnez font partie du discours des libéraux. Ils disaient que le taux de chômage structurel était, en France en 97 de 12,6% , ce qui tombait bien puisque c’était le taux de chômage effectif. Ils ont tendance à dire que le taux chômage structurel est équivalent au taux de chômage effectif, le chômage structurel ou chômage d’équilibre ou NAIRU ou encore taux de chômage naturel étant des synonymes et renvoie à l’idée que le chômage est naturellement donné par les structures de l’économie. Cette tendance fait d’ailleurs rire puisque, aux Etats-Unis, le taux de chômage effectif est passé de 7% dans les années 90/91 au moment de la récession, à moins de 4%. Les libéraux avaient alors tendance à dire que le taux de chômage structurel avait baissé. D’un point de vue keynésien, le taux de chômage effectif baissait parce qu’il y avait une politique de relance. Donc pour les libéraux, le taux de chômage structurel ou taux de chômage d’équilibre est toujours au taux de chômage effectif, ce qui est parfaitement cohérent avec leur logique. Cela leur permet de dire que le seul moyen de réduire le chômage est de baisser le coût du travail et que les politiques de soutien de la demande sont inefficaces. Lorsque la Banque Centrale Européenne reprend ce cadre théorique, elle montre son point vue et sa cohérence parfaitement libérale. On peut alors critiquer les arguments pseudo-scientifiques qui ne font que défendre des intérêts sociaux qui sont très clairement présents. La Banque Centrale Européenne nous dit que si on ne mène pas une politique de baisse du coût du travail, elle ne fera rien de son côté en termes de baisse des taux d’intérêt notamment.


Pascale Fourier : C’est donc, d’une certaine façon, un véritable chantage ?


Christophe Ramaux : Oui, c’est une forme de chantage qui repose sur une conviction dans la seule politique libérale. Sans être complètement machiavélique, il y une part de conviction et une part d’intérêt bien compris.

 

Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 27 Novembre 2001 sur AligreFM. Merci d'avance.