Pascale
Fourier : On entend souvent
dire que la Banque Centrale Européenne a pour unique objectif
la lutte contre l'inflation. Pourtant, on peut lire par ailleurs que
la FED, la réserve fédérale américaine a,
elle, deux buts : lutter contre l'inflation, elle aussi, mais lutter
également pour la croissance et donc pour l'emploi. On peut alors
se demander pourquoi la Banque Centrale Européenne fait, elle,
le choix de lutter uniquement contre l'inflation ?
Christophe Ramaux
: Cela démontre que l'Europe est peut-être
une construction plus libérale encore que ne le sont les Etats-Unis.
Pour aller vite, on peut dire que les Etats-Unis, depuis 20 ans, ont
mené des politiques de relance, qui était plutôt
des politiques budgétaires sous Reagan, puis des politiques de
relance plutôt monétaire, on verra ce que cela signifie,
sous Clinton. Alors que pour la Banque Centrale Européenne, il
est indiqué dans ses statuts, (on peut dire que ce ne sont que
des statuts, mais cela témoigne quand même de quelque chose),
que son seul objectif est la lutte contre l'inflation. Ce qui est
souhaitable d'expliquer alors, c'est qu'il n'y a pas de problèmes
techniques derrière tout ceci, mais des choix politiques et sociaux
qui sont faits.
Pascale Fourier
: On peut rappeler ce qu'est l'inflation ?
Christophe Ramaux
: L'inflation, c'est l'augmentation des prix.
Pascale Fourier
: Et à ce moment-là, pourquoi faut-il lutter contre ?
Christophe Ramaux
: Je vais peut-être partir sur le résultat final. Je fais
partie des économistes qui pensent que la Banque Centrale Européenne
est au service de la finance. Cela signifie que, pour la finance, l'inflation
n'est pas bonne, car elle rogne sur ses rentes.
Pascale Fourier
: La finance, ce sont les personnes qui placent
leur argent dans les entreprises, par exemple ?
Christophe Ramaux
: Ce sont les détenteurs d'actifs financiers,
notamment d'actions. Ils sont propriétaires de titres de propriétés
des entreprises à travers les actions.
On peut dire qu'il y a deux raisons parfaitement cohérentes pour
lesquelles la Banque Centrale Européenne n'aime pas l'inflation.La
première dont nous venons de parler
est que l'inflation rogne sur les rentes. Donc, moins il y a d'inflation,
plus les revenus sont élevés
Pascale Fourier
: Il faudrait peut être expliquer que si j’ai placé
mon argent ou d'une autre à 5% et que l'inflation est de 6%,
je perds de l'argent plutôt que je n'en gagne.
Christophe Ramaux
: Vous perdez 1%, tout à fait. L'autre
élément qui est complémentaire au précédent,
c'est que la Banque Centrale redoute par-dessus tout les hausses de
salaires : c'est une des sources possibles de l'inflation, mais ce n'est
la seule: s’il y a une hausse de salaires et que les entreprises
répercutent cette hausse sur le prix de vente de leurs produits,
et si toutes les entreprises le font, il y aura bien alors hausse des
prix. L'objectif de la Banque Centrale Européenne, c'est donc
aussi de maintenir par sa politique une norme de partage de la valeur
ajouté entre norme et profit qui soit favorable au profit.
On peut donc dire que l'objectif
de la Banque Centrale est d'abord et avant tout de maintenir les revenus
financiers et de maintenir un partage de la valeur ajouté qui
soit favorable au profit. Pour ce faire, ses
premiers pas témoignent qu'elle est prête à étouffer
la croissance et donc la spirale de l'emploi pour mieux satisfaire ses
exigences. Alors que la Réserve américaine a une politique
un peu plus équilibrée.
Pascale Fourier
: Globalement, vous voulez dire que la Banque
Centrale Européenne préfère la lutte contre l'inflation
plutôt que la lutte contre le chômage ?
Christophe Ramaux
: Tout à fait. La thèse principale
de la Banque Centrale Européenne, qui est une thèse libérale,
et qui est inscrite en tant que telle dans tous ses communiqués,
c'est l'idée que la seule politique efficace pour lutter contre
le chômage est ce que les libéraux appels des politiques
structurelles.
C'est l'idée que, s’il y a du chômage, c'est
parce qu'il y a des structures néfastes et intempestives sur
le marché du travail comme le SMIC, les allocations chômage,
les minima sociaux, et que ces structures entraînent un coût
du travail trop élevé et sont donc la cause du chômage.
Donc le seul moyen pour réduire le chômage serait soit,
pour les ultra libéraux, de démanteler ces structures,
soit, pour les libéraux plus modérés, de contourner
ces structures par des mesures de type aides à l'emploi, mais
qui permettent de toute façon de faire baisser le coût
du travail pour les entreprises.
Donc l'idée commune à tous les libéraux est que
le seul moyen pour lutter contre le chômage est de réduire
le coût du travail. La Banque Centrale Européenne trouve
alors inefficace les politiques budgétaires où l'Etat
augmente ses dépenses ainsi que les politiques monétaires
de baisses des taux d'intérêt pour soutenir l'investissement
et la consommation.
Pascale Fourier
: Cela veut dire aussi que la Banque Centrale Européenne lutte
aussi pour une certaine précarisation de l'emploi ou du moins
une certaine forme de mauvaise rémunération ?
Christophe Ramaux
: La Banque Centrale Européenne nous dit qu'il faut se focaliser
uniquement sur le marché du travail pour résoudre les
problèmes d'emplois. Il y a l'idée que l'emploi est fixé
sur le marché du travail.
Pour les marxo-keynésiens, pour les
économistes critiques, l'emploi dépend en partie, bien
entendu, du coût du travail dans une économie capitaliste,
mais dépend d'abord et avant tout de la demande anticipée
par les entreprises, du carnet de commande anticipé par les entreprises,
de l'état de la confiance générale. Pour ces
mêmes économistes, les salaires ne jouent pas nécessairement
en tout lieu et en tout temps contre l'emploi. Des hausses de salaires
peuvent être favorables à l'emploi.
On peut dire par exemple qu'entre 97 et 2001, il y a eu beaucoup de
créations d'emplois en France, au début précaires,
mais entre 2000 et 2001, il y a eut 500 000 créations nettes
d'emplois et zéro pour la contribution d'emplois précaires.
Les emplois créés ont tous été globalement
en CDI et en plus, à temps plein. On peut dire que ces 500 000
emplois et puis, au-delà, les plus 1 million 700 mille emplois
créés entre mi-97 et mi-2001, malgré le retournement
de conjoncture, ont été permis par un relâchement
des dogmes libéraux dans une optique plutôt keynésienne.
Il y a eu un relâchement de l'austérité budgétaire,
on a eu l'euro faible à la place du franc fort, le relâchement
de l'austérité salariale grâce à une légère
relance salariale. On pourra voir également que l'inflation a
été plus faible que celle anticipé, surtout en
98 et 99. Les gains de pouvoir d'achats ont donc été plus
importants. Il y a donc eu une hausse des salaires réels, pas
très importante certes, mais plus importante, plus significative
que la stagnation que l'on avait eue précédemment. Il
y a donc eu un relâchement des trois piliers libéraux qui
ont marqué la vie politique économique entre 83 et 97,
les trois piliers de ce que l'on a appelé la désinflation
compétitive qui étaient l'austérité salariale,
l'austérité budgétaire, et le franc fort.
Ce sont ces trois piliers qui ont été relâchés
et c'est cela qui a permis les créations d'emplois que l'on a
observés en France. Des pays comparables comme l'Allemagne ou
l'Italie n'ont eu ce phénomène qu'avec une ampleur beaucoup
moindre. Cela a été beaucoup plus fort en France et a
été accompagné en plus, mais cela est un autre
sujet, d'une réforme structurelle de gauche qui sont les 35h
qu'on n'a pas connu ni en Allemagne ni en Italie.
Pascale Fourier
: Je suis quand même étonnée car vous me dites que
les recettes keynésiennes fonctionnent, que le fait de donner
du pouvoir d'achat favorise l'emploi, et pourtant, on est en train de
s'accrocher de façon peut être dramatique aux percepts
libéraux. Je ne comprends pas très bien.
Christophe Ramaux
: Plusieurs remarques : d'abord, les recettes keynésiennes ne
sont pas simplement de donner du pouvoir d'achat. Mais j'y reviendrai.
Le mieux, pour répondre à la question, est de bien situer
les enjeux.
Pour les libéraux,
le marché laissé à lui-même est
le système le plus efficace.
Donc les politiques économiques
publiques, l'intervention de l'Etat dans l'économie crée
de la perturbation. Il y des sociaux-libéraux qui disent, eux,
que l'Etat doit intervenir pour essayer de surmonter les imperfections
de l'économie marchande, de se rapprocher de l'idéal de
la concurrence parfaite, nuance sur laquelle nous pourrons revenir.
Mais l'idée de base des libéraux affirme que le marché
livré à lui-même est un système efficace.
L'idée
de base des marxistes et des keynésiens qui se rejoignent pour
le coup, même s’il y a des différences, est de dire
que le système capitaliste laissé à lui-même
est inefficace.
La conclusion qu'en tirent plutôt les keynésiens, mais
la problématique d'aujourd'hui peut tout à fait relier
Marx et Keynes à ce niveau-là, c'est de dire que, justement,
l'Etat doit intervenir pour imposer au système ce qu'il n'est
pas en mesure de produire spontanément. Et ce que le capitalisme
n'est pas en mesure de produire spontanément, c'est le plein
emploi, la lutte contre les inégalités, le développement
du sud, .etc.. Il faut donc que l'Etat intervienne pour imposer au système
des règles qui lui sont à priori étrangères.
Voila le point de départ. Cela signifie que, dans une optique
keynésienne, il faut que l'Etat utilise une série d'instruments,
ce que l'on appelle la politique économique, dans laquelle
il y a trois grands instruments.
Le premier est la politique budgétaire
qui est l'idée que, quand il y a une baisse de la conjoncture
comme celle que l’on connaît aujourd'hui, il faut que l'Etat
soutienne l'activité par des dépenses en programmant des
dépenses publics. C'est ce que vient de faire Bush en partie,
en partie seulement car il ne faut pas associer Bush à un gaucho-Keynésien,
qui vient de programmer de baisse d'impôts ciblée sur les
très riches qui ont par ailleurs financés sa campagne.
Du point de vue des dépenses budgétaires, Jospin est resté
nettement au milieu du guet. Ce dont à besoin l’économie
Française, c’est d’une véritable politique
de soutient de l’activité qui doit passer notamment par
l’augmentation des dépenses publics, que l’on pourrait
tout à fait combiner avec une augmentation de l’ensemble
de l’union européenne. On pourrait tout à fait se
dire que, face à la récession qui pointe, il faut que
l’union européenne mette en place un programme de relance
en termes de demande de travaux publics, le ferroutage par exemple puisqu’il
y a ce problème là qui existe et qui nécessite
des investissement absolument colossaux. Il pourrait être décidé
que la banque centrale européenne doit lancer un vaste programme
pour le ferroutage. Il y a d’autres problèmes et d’autres
domaines où elle pourrait mettre en œuvre ce type de politique.
Donc premier élément : la politique budgétaire
pour soutenir l’activité.
Deuxième élément : la
politique monétaire. C’est l’idée
que l’on baisse les taux d’intérêts pour inciter
les entreprises à emprunter pour investire, et les ménages
à emprunter pour consommer. Cela soutient donc la production
de machine (investissements) et puis ça soutient la production
de biens de consommation, les deux grands secteurs de l’économie.
Troisième politique, c’est la
politique des revenus, qu’évoquait Keynes d’ailleurs,
on l’oublie souvent. La politique des revenus consiste à
distribuer du pouvoir d’achat et à lutter contre les inégalités.
En redistribuant les revenus, on donne aux pauvres qui consomment beaucoup.
Quand vous donnez 500 ou 1000 francs en plus à un RMiste, il
va tout de suite dépenser ses 500 francs en biens de consommation.
Alors que si vous donnez 500 Francs de cadeaux fiscaux en plus à
un riche, il ne va même pas s’en rendre compte et ça
ne va pas se traduire en terme de consommation. Ce que je peux rajouter,
c’est que l’expérience 97/2001 en France montre que
le keynésianisme fonctionne. On a une expérience en grandeur
réelle, pas simplement le modèle en chambre. Pour le coup,
c’est à la fois quelque chose que l’on peut utiliser
contre les libéraux mais aussi contre certaines critiques que
je qualifierais de gauchistes qui ont tendance à dire que le
keynésianisme est aussi dépassé, avec une espèce
de thèse affirmant que le capitalisme connaît nécessairement
des crises. Le capitalisme étant la crise, l’horreur, le
Keynésianisme est un saupoudrage du capitalisme qui ne changera
soit disant rien. Je pense au contraire qu’aujourd’hui,
et y compris dans une perspective de transformation sociale au plus
fort du terme, je n’hésite pas à me définir
comme un anti-capitaliste, mais je pense qu’il est nécessaire
de soutenir le rôle de la puissance publique dans le fonctionnement
de l’économie. Ce qui vaut aujourd’hui vaudra peut-être
dans une autre société, y compris dans un certain discours
radical qui discréditent la politique économique, qui
pouffent à l’évocation même du nom de Keynes.
Je fais partie de ceux qui considèrent que Keynes ne fait pas
partie du passé. On est souvent prisonnier de ceux que l’on
combat et je trouve que certains critiques sont prisonniers du schéma
intellectuel du libéralisme. Les libéraux trouvent que
le keynésianisme est inefficace, et malheureusement, certaines
critiques leurs emboîtent le pas.
Pascale Fourier
: Est-ce que les libéraux ont quelques arguments crédibles
qui réussiraient à prouver clairement qu’effectivement
le keynésianisme est complètement ringard et dépassé
?
Christophe Ramaux
: Ils ont des arguments, mais ce qui est important
,et pour revenir sur le thème de l’inflation, c’est
de bien saisir la différence de cohérence logique. Les
libéraux ont la leur, à savoir que le chômage ne
dépend que du coût du travail, donc le seul moyen pour
eux d’augmenter l’emploi est de baisser le coût du
travail. Cela a le mérite de la cohérence. Tout le reste
serait inefficace, que se soient les politiques budgétaires,
les politiques monétaires. A l’inverse, les keynésiens
disent que l’efficacité se trouve de ce côté-là.
Pascale Fourier
: Il y a un terme qui apparaît assez rapidement dans les livres
qui traitent du chômage: c'est le terme de NAIRU.
Pouvez vous nous préciser ce qu’est ce concept ?
Christophe Ramaux :
Ce sont les initiales, en anglais, du taux de chômage qui n’augmente
pas l’inflation. On est donc renvoyé sur ce sujet aux deux
cohérences dont j’ai parlé tout à l’heure.
Pour les libéraux,
le seul moyen pour réduire le taux de chômage est de baisser
le coût du travail en démantelant les structures. Ils disent
que le chômage est structurel et que le seule moyen est de réduire
ou de contourner ces structures. Voilà la première
cohérence. Les libéraux pensent donc que si l’Etat
mène des politiques de relance quelles qu'elles soient, l’économie
tournera à vide car les entreprises ne pourront toujours pas
faire augmenter l’emplois à cause du coût du travail.
Une relance de l’activité se traduirait alors par de l’inflation
et le taux de chômage ne baisserait pas.
A l’inverse,
les keynésiens et les économistes critiques
disent que l’on peut mener des politiques économiques
de soutien de l’activité par des politiques budgétaires,
des politiques monétaires et des politiques de revenus qui permettront
d’augmenter l’emploi et de réduire le taux de chômage.
Dans ce cadre-là, il peut y avoir de petites tensions inflationnistes
car lorsque le taux de chômage se réduit, les salariés
ont moins peur de demander des hausses de salaire, ils sont moins sensibles
aux discours patronaux sur le thème du manque d’emploi.
Ce discours-là passe moins à partir où il y a moins
de chômeurs. Et puis il y a moins la peur de se retrouver au chômage.
Donc la baisse du chômage se traduit souvent par une hausse des
conflits sur les salaires qui aboutissent à des hausses de salaires.
En même temps, les entreprises elles-même ont plus de mal
à trouver de la main- d’œuvre. Elles sont alors un
peu plus soucieuses de garder leur main-d’œuvre et redécouvrent
sa qualité. Les entreprises ont donc peur que sa main-d’œuvre
aille voir ailleurs. Pour éviter cela, elles sont parfois obligés
de concéder des hausses de salaires.
Donc dans les deux cas, une légère
baisse du chômage peut entraîner une hausse de l’inflation.
Mais cela peut être un bon signe avec l’idée que
l’on se rapproche du plein emploi et que cela peu inciter les
entreprises à innover, à investir, et tout cela est une
bonne chose.
Pascale Fourier
: Est-ce que l’importance portée au NAIRU, qui a pu être
de 8 ou 9% pour la France à une époque, signifie un renoncement
de toute lutte pour l’emploi, qu’on accepte un chômage
élevé ?
Christophe Ramaux
: Déjà, il faut avoir conscience que les chiffres de 8
ou 9% que vous donnez font partie du discours des libéraux. Ils
disaient que le taux de chômage structurel était, en France
en 97 de 12,6% , ce qui tombait bien puisque c’était le
taux de chômage effectif. Ils ont tendance à dire que le
taux chômage structurel est équivalent au taux de chômage
effectif, le chômage structurel ou chômage d’équilibre
ou NAIRU ou encore taux de chômage naturel étant des synonymes
et renvoie à l’idée que le chômage est naturellement
donné par les structures de l’économie. Cette tendance
fait d’ailleurs rire puisque, aux Etats-Unis, le taux de chômage
effectif est passé de 7% dans les années 90/91 au moment
de la récession, à moins de 4%. Les libéraux avaient
alors tendance à dire que le taux de chômage structurel
avait baissé. D’un point de vue keynésien, le taux
de chômage effectif baissait parce qu’il y avait une politique
de relance. Donc pour les libéraux, le taux de chômage
structurel ou taux de chômage d’équilibre est toujours
au taux de chômage effectif, ce qui est parfaitement cohérent
avec leur logique. Cela leur permet de dire que le seul moyen de réduire
le chômage est de baisser le coût du travail et que les
politiques de soutien de la demande sont inefficaces. Lorsque la Banque
Centrale Européenne reprend ce cadre théorique, elle montre
son point vue et sa cohérence parfaitement libérale. On
peut alors critiquer les arguments pseudo-scientifiques qui ne font
que défendre des intérêts sociaux qui sont très
clairement présents. La Banque Centrale
Européenne nous dit que si on ne mène pas une politique
de baisse du coût du travail, elle ne fera rien de son côté
en termes de baisse des taux d’intérêt notamment.
Pascale Fourier
: C’est donc, d’une certaine façon, un véritable
chantage ?
Christophe Ramaux
: Oui, c’est une forme de chantage qui repose sur une conviction
dans la seule politique libérale. Sans être complètement
machiavélique, il y une part de conviction et une part d’intérêt
bien compris. |