Une émission proposée et présentée par Pascale Fourier sur ALIGRE FM 93.1 en région parisienne
EMISSION DU 12 MARS
2004
EDF : vers la privatisation?
Avec François
Soult, Haut
fonctionnaire, auteur d’ “ EDF, chronique d’un désastre
inéluctable ”, chez Calmann-Lévy. |
Pascale Fourier: Alors je me réjouis d’avance, moi, parce qu’au 1er juillet 2004, les professionnels vont pouvoir enfin acheter leur électricité à EDF ou chez quelqu’un d’autre ! Et puis, au 1er juillet 2007, ce sera moi !! Et je vais probablement faire des économies, non ? François Soult : Chouette ! Oui, c’est une très bonne nouvelle ! Mais surtout pour les producteurs d’électricité et pas pour les consommateurs. C’est ce que j’ai essayé de dire dans ce livre qui a pour objet de dénoncer un processus négatif pour les consommateurs, pour les citoyens. On prétend que permettre à tout un chacun de faire jouer la concurrence pour se fournir en électricité va faire baisser les prix parce que, de façon très logique, - en tout cas c’est le dogme libéral qui le dit -, la concurrence, ça permet au producteur d’être plus efficace. Comme ils sont plus efficaces, ils ont moins de coûts et ça se répercute par une baisse des tarifs. Ca, c’est la belle théorie qui est parfois vraie, et qui est vraie dans des tas de secteurs de marchandises assez banalisées, mais qui est totalement fausse en électricité. Et c’est parce qu’elle est totalement fausse en électricité que ce qui nous attend demain et après-demain, 1er juillet 2004, vous le rappeliez, pour les professionnels - en gros, 60% de la consommation d’électricité nationale - et puis après-demain, le 1er juillet 2007, pour monsieur et madame tout le monde, eh bien, cette liberté de choix va se traduire par la liberté de payer plus cher son électricité. Pascale Fourier : Vous êtes quand même un peu pessimiste, non ? Enfin, je ne vois pas pourquoi l’électricité, ça ne marcherait pas. François Soult : Ca ne marche pas pour des raisons techniques qui sont incontournables, qui sont ainsi. Et si les promoteurs de la libéralisation avaient bien retenu leurs leçons d’économie de première année, ils le sauraient. D’ailleurs ils le savent, mais ils font mine de l’ignorer. Et puis tout ça est confirmé par l’observation des faits. Ce n’est pas seulement des théories ou des appréhensions ou des angoisses. Alors, la raison pour laquelle ça ne marche pas, elle est un peu technique, pardon, mais c’est essentiel et il faut le garder en tête : c’est que l’électricité, ce n’est pas un bien comme les autres ! Ce n’est pas une marchandise ! La Cour de Justice des Communautés Européennes a eu beau dire dans une décision que “l’électricité est une marchandise”, non, ce n’est pas une marchandise comme les autres parce qu’elle a plusieurs spécificités. Elles ne sont pas très nombreuses, ces spécificités, mais elles sont vraiment importantes. La première d’entre-elles, c’est que ça ne se stocke pas. On ne se sait pas stocker les électrons. On sait le faire dans quelques piles, pour des usages très secondaires. Mais ça coûte tellement cher de la stocker dans des piles qu’on ne peut pas le faire à l’échelle industrielle. Et, comme elle ne se stocke pas et qu’elle se transporte sur des réseaux, il faut en permanence équilibrer l’offre et la demande, c’est-à-dire que la production d’électricité et la consommation doivent être exactement du même niveau parce que comme on ne peut pas consommer, il va falloir produire à chaque fois qu’une consommation est lancée ! On peut même trouver cet exemple, c’est qu’en allumant l’ampoule qui est dans ma chambre en rentrant le soir, je vais peut-être déclencher une centrale nucléaire parce qu’il va falloir, exactement au même moment, déclencher de la production. Et donc, cette obligation de maintenir l’offre et la demande en permanence sur le réseau en font, sur le réseau électrique, une marchandise très très différente des autres, de telle sorte que le marché n’est pas le bon moyen de réguler l’offre et la demande. Et puis la dernière caractéristique de l’électricité, c’est qu’elle se produit par des moyens de production qui sont gigantesques où les économies d’échelle ou les rendements d’échelle croissants, comme on le dit dans le jargon économique, sont tels que plus c’est grand, plus c’est efficace, et qu’on ne sait pas faire aujourd’hui de la production décentralisée qui soit viable économiquement. Peut-être que ce sera le cas demain ; aujourd’hui ce n’est pas le cas. Confier au marché la régulation, c’est courir le risque que l’offre et la demande ne s’adaptent pas et c’est courir le risque, dans un très court terme, que les prix soient très volatiles. Et on l’a constaté. Il y a une bourse de l’électricité en France depuis 2 ans maintenant. Sur cette bourse, le megawatt-heure (Mwh) - qui est une quantité d’électricité donnée à un moment donné - est passé de quelques euros le Mwh à plusieurs centaines d’euros le Mwh quelques heures plus tard. Donc il y a une volatilité qui est totalement démente. Ce n’est pas des augmentations de 20%, c’est des augmentations de milliers, de dizaines de milliers, voire de centaines de milliers de pour-cent à la fois. Et ça, le consommateur, il ne sera pas capable de l’assumer ni de le supporter. Pascale Fourier : Alors je ne vois pas trop pourquoi on veut libéraliser, pourquoi on veut ouvrir, si je ne vais pas payer moins cher ? François Soult : Ca, c’est une excellente remarque. Moi non plus et c’est que j’essaye de dénoncer dans le bouquin. La seule réponse qu’on m’a faite quand je travaillais dans le secteur de l’énergie et que je m’interrogeais - moi, je suis allé travailler dans le secteur de l’énergie plein de bonne volonté en me disant : “Chouette ! On va pouvoir travailler dans un secteur où on va introduire d’avantage d’efficience et d’efficacité” - et puis, en regardant les caractéristiques de l’électricité et tous les problèmes que pose la libéralisation, j’avais quelques inquiétudes et tous mes interlocuteurs avaient les mêmes inquiétudes. Mais ils répondaient : “C’est inéluctable. C’est inéluctable parce que c’est comme ça. Et c’est comme ça parce que des directives ont dit qu’il fallait y aller. Et puisque ça a été dit, c’est trop tard et puis c’est le sens de l’Histoire. Il faut libéraliser. On ne va pas rester au vieux monopole”. Et donc c’est comme ça. Mais quel est l’avantage ? “Ha ben, ça fera baisser les prix“. Et puis, bien sûr que non, tout de suite après l’interlocuteur disait : “Mais non, effectivement, ç ne fait pas baisser les prix”. Ce que je disais tout à l’heure, c’est que ce n’est pas seulement de la théorie, c’est, et on l’a constaté au Royaume-Uni qui a libéralisé au début des années 90, les prix n’ont pas baissé : ils ont même eu tendance à augmenter. Parce que la libéralisation, ça nécessite des restructurations de secteurs qui sont coûteuses, des “déséconomies” d’échelle paradoxalement, ce qui fait que ça augmente les coûts de façon globale. Aux Etats-Unis, en Californie, mais pas seulement en Californie, on l’a vu dans d’autres Etats américains, on l’a vu au Canada, on l’a vu en Australie, on l’a vu dans des pays peut-être moins développés moins comparables, mais au Brésil, on l’a vu l’hiver dernier en Scandinavie, les prix augmentent et ils augmentent fortement. Ils peuvent même s’envoler parce que, là aussi, il y a une raison technique : le Mwh ou la quantité d’électricité qui va permettre au réseau d’être en équilibre - parce que si le réseau n’est plus en équilibre c’est coupure pour tout le monde, tout le monde est soigné : on ne sait pas couper une petite zone donc on coupe toute une région ou tout un pays - eh bien, le producteur qui a ce Mwh-là, disponible, il va le vendre au réseau pour que le réseau ne s’effondre pas. Quelle est la valeur de ce Mwh ? Elle est infinie ! Elle est infinie, elle est le coût d’une coupure, le coût évité d’une coupure. Et on peut imaginer, si on se souvient de la coupure qui a eu lieu sur l’est des Etats-Unis l’été dernier, ça coûte combien de couper 40 millions de new-yorkais et de gens de l’Etat de New York et de toute la côte est pendant 24 heures ? Ca coûte des millions, des centaines de millions de dollars. Eh bien donc le Mwh qui aurait permis au réseau de tenir, il vaut tout cela. Bien sûr, ce n’est pas dans l’intérêt général, mais c’est ainsi que ça se passe. Donc on constate que, pour des raisons techniques - assez simples en réalité -, le coût de l’électricité ne peut qu’augmenter avec le marché et on le constate aussi de façon matérielle en regardant les exemples qui se sont passés. Mais ça n’a pas empêché la Commission de continuer dans la même direction, sans doute en considérant elle-même que c’était inéluctable, et c’est bien triste qu’on en soit là. *** Pascale Fourier : Des Sous... et des Hommes, et on est toujours en compagnie de François Soult. Enfin, François Soult qui me semble, je ne sais pas..., assez dogmatique, anti-libéral primaire, quelque chose de cet ordre-là, non ? François Soult : J’ai essayé, dans mon livre, de ne pas faire d’opinion politique mais de faire un livre de technocrate. Je suis un technocrate et, pour le coup, je l’assume sans trop de scrupules parce que la technique, elle permet de constater que ça ne marche pas. Et bizarrement l’idéologie, elle n’est pas là où on le croirait, elle est du côté libéral. C’est de l’idéologie de dire que la concurrence en matière électrique va faire baisser les prix. C’est faux. C’est techniquement faux. Tout le monde le sait dans le secteur mais personne ne l’assume, donc je ne crois pas être du coté des idéologues. J’ai vraiment fait un livre très technique en mettant de coté mes opinions politiques personnelles. Pascale Fourier : Mais en tout cas, vous n’êtes pas très moderne, peut-être, parce qu’il y a quand même une nécessité de s’ouvrir au marché extérieur. Je veux dire que si je veux prendre pied dans un autre pays européen, il faut bien que j’ouvre un petit peu le capital d’EDF ou que je privatise EDF ... François Soult : Ca, c’est une très bonne question. Il en a plusieurs d’ailleurs dans la question. Il y a la question de “c’est quoi le marché électrique ?”. Après tout, pourquoi rester au sein des frontières, pourquoi pas avoir un beau marché européen ? C’est ce que dit la Commission. Elle dit : “Il faut libéraliser ” et elle prévoit une directive pour réaliser le marché intérieur, le beau marché intérieur. Moi, je suis très favorable, je suis plutôt un européen convaincu. Sauf que, en électricité, l’électricité, elle ne sait pas voyager, elle voyage très très mal. Il s’évapore beaucoup de courant sur les lignes de transport. Et puis il y a un second point, c’est que, pour transporter l’électricité, il faut planter les belles vallées alpines ou pyrénéennes de magnifiques pylônes avec des câbles et, bizarrement, les ours n’aiment pas, mais les bergers basques non plus, et les riverains non plus, et pas seulement dans les zones un peu fragiles en terme d’environnement, mais à la frontière belge, c’est pareil, à la frontière allemande, c’est pareil. Donc on ne sait pas faire voyager l’électricité pour des raisons techniques et on ne sait pas faire les interconnexions, ce qui permet de connecter une plaque électrique, comme la France, avec la plaque électrique allemande ou belge ou nos autres voisins parce que, ces grosses infrastructures, elles s’intègrent mal dans le paysage où elles dégradent l’environnement. Donc, on peut regretter ces résistances-là, mais elles existent. Ce qui fait que prétendre qu’il y a un marché intérieur électrique est une contrevérité, c’est une escroquerie intellectuelle. Il y a ce qu’on appelle - ce que les électriciens appellent - une « plaque de cuivre ». La plaque de cuivre continentale, c’est là où les électrons peuvent transiter de façon à peu près libre et fluide, c’est la France, la Suisse, une partie de l’Allemagne et c’était hier la Belgique. Sauf que, depuis qu’on libéralise, les belges se protègent des prix peu élevés de la France et donc Electrabel a tendance à être sur un marché protégé, donc il y a des congestions à la frontière avec la Belgique. Donc prétendre qu’il faudrait créer un marché intérieur des 15 est absurde économiquement et alors... des 25... je n’en parle pas ! Comment considérer que Chypre ou Malte ou les Etats baltes peuvent être dans ce marché intérieur ? Ca ne correspond à rien de réel donc c’est faux. Moi, je suis tout à fait volontaire pour être moderne... ça n’oblige pas à être imbécile. Pascale Fourier : Mais, par exemple, enfin, sauf erreur de ma part, EDF a acquis un réseau électrique en Argentine ou un pays un peu comme ça. C’était pour quoi faire, alors ? Moi je pensais, qu’au départ, c’était pour avoir une espèce de taille critique - je n’ai jamais très très bien compris ce que ça voulait dire, « avoir une taille critique » ? François Soult : Non, c’est très juste. C’est très juste. EDF non plus, d’ailleurs... Pascale Fourier : EDF n’a pas compris ?! François Soult : Mais ils ont fait le développement. Il y a des circonstances atténuantes… Des circonstances atténuantes c’est qu’on dit au monopole : “Vous allez cesser d’être en monopole et, par conséquent, vous allez perdre des clients”. C’est plutôt anxiogène pour tout organisme, quel qu’il soit, j’imagine, même pour Radio Aligre, d’avoir comme perspective de perdre des auditeurs, bon, on va essayer de se développer ou de trouver des solutions pour éviter ça. Et c’est bien légitime. Or, ce qui s’est passé, c’est que ça s’est fait un peu en dépit du bon sens. La démarche n’était pas absurde ou, en tout cas, elle est la résultante de la démarche absurde qu’est la libéralisation. Mais une fois que ça a été décidé, EDF a été obligé de faire avec. Là où ça s’est fait dans un ordre très dispersé et de façon peu rationnelle économiquement, c’est que EDF s’est développé sur des territoires où il n’y a aucune synergie possible ; l’Amérique latine, c’était prendre des risques, c’était des placements financiers risqués. Bon, « placement financier risqué », il peut rapporter plein de sous, mais il peut coûter la chemise qu’on a placée. Et c’est ce qu’a fait EDF : ils ont perdu, je ne sais pas, plusieurs milliards d’euros en Argentine, plusieurs milliards d’euros au Brésil ; je crois qu’ils ont été obligé de passer en écritures, ce qu’on appelle des “write-off”, ils ont constaté qu’ils avaient perdu des milliards d’euros qu’ils y avaient investir. En Europe, c’est un peu différent : il peut y avoir des synergies avec l’Allemagne, avec la Suisse mais tout ce qui est péninsule électrique ou île électrique comme le Royaume-Uni - qui est mal relié au continent du point de vue électrique - ou l’Italie - qui est également mal reliée et on l’a vu avec la grande coupure qui a eu lieu au mois d’août ou de septembre de l’an dernier -, on constate que des investissements peuvent être rentables dans ces Etats-là, mais il n’y a pas beaucoup de synergies non plus. Et donc EDF a fait ces investissements qui sont plus des investissements financiers que des investissements industriels. Or, et c’est là le drame, c’est que ces investissements financiers ont été faits sur des bases financières absurdes, délirantes : EDF a payé 3 fois le prix de ce que valait effectivement London Electricity, et quant à l’Italie et les investissements dans Edison, il y a plusieurs milliards d’euros qui ont été investis, il y a des engagements, des options qui ont été prises qui vont coûter... qui coûtent aujourd’hui très cher à EDF et, là aussi, c’est des valeurs qui seront détruites. Ni plus, ni moins. Donc EDF - c’est des calculs un peu de comptables - mais les estimations, c’est qu’EDF a au moins détruit de 7 à 8 milliards d’euros en faisant des investissements financiers absurdes parce qu’ils ont surpayé - dans la mesure où tous les autres électriciens achetaient en même temps - ils ont surpayé... il y a eu une bulle spéculative comme on avait connu la bulle spéculative dans les telecoms ou dans l’Internet. Donc oui, se développer à l’international c’était, sans doute, nécessaire... c’était, peut-être, même inéluctable parce que le processus absurde avait commencé ; le faire sans compter comme l’a fait le management actuel d’EDF en disant : “C’est stratégique”… La stratégie, elle n’avait pas de prix, mais elle a eu un coût…. *** Pascale Fourier : Des Sous... et des Hommes toujours en compagnie de François Soult et j’étais en pleine réflexion parce que je me disais : « Mais est-ce que libéraliser, c’est forcement privatiser ? Est-ce que c’est deux choses complètement différentes, ou libéraliser ça veut dire ouvrir à la concurrence ? Ca nécessite forcement de privatiser ? ».
Pascale Fourier : Mais alors si on ne privatise pas, libéraliser, ce n’est pas vraiment un problème ? François Soult : C’est un problème parce que ça va nous conduire à des coupures d’électricité, ça va nous conduire à des hausses de tarifs. Donc moi, en tant que modeste consommateur d’électricité, je n’en ai pas envie et ça me coûter plus cher pour une qualité de service moindre. Et s’il n’y a pas de coupure d’électricité, c’est qu’on aura - et c’est mon espoir - c’est qu’on aura re-régulé tout ça, on aura fait semblant de libéraliser pour re-réguler derrière - ce qu’on fait les californiens . Ca a un coût, assez démentiel. Pourquoi ? Pour des raisons purement idéologiques, qui ne sont pas pratiques. Pascale Fourier : Et finalement qu’est-ce qu’on doit faire ? On reste là les bras croisés en attendant donc juillet 2004 - ça sera en même temps que la Sécu (youpi !!) et juillet 2007 après ? François Soult : Oui... Bonne question. Qu’est-ce qu’on peut faire ? On se sent parfois un peu démuni surtout quand tout le monde dit : “C’est inéluctable”. Alors moi, ce que j’ai commencé à faire, c’est écrire ce bouquin pour dire que “non, c’est pas inéluctable, il ne faut pas considérer que c’est inéluctable. Je vais faire une seconde édition au bouquin pour tenir compte des événements qui se sont passés en Italie et aux Etats-Unis de toutes ces coupures et de ces hausses de tarifs pour les analyser ; donc tout ça devrait sortir au mois de septembre prochain. Et je crois qu’il faut se mettre en tête que “non, ce n’est pas inéluctable” et en changeant cette perspective et en demandant la charge de la preuve aux promoteurs de la libéralisation et pas en la faisant peser à ceux qui sont opposés à la libéralisation ! Pascale Fourier : Est-ce que ça veut dire qu’il y a des partis politiques qui... ou des syndicats qui montent aux créneaux, ou c’est le vaste silence ? François Soult : Ce qui est triste dans cette affaire, c’est que ce sont les syndicats qui montent aux créneaux (c’est bien que les syndicats le fassent !!). A EDF, la CGT est très en pointe, FO est très en pointe et je crois que les autres syndicats évoluent un peu dans le même sens. Mais on peut les accuser de corporatisme, ils ont intérêt à le faire. Et moi ce qui me navre - là pour le coup, en tant que citoyen - c’est que aucun parti politique de droite - à la limite, c’est pas forcement illogique - mais de gauche - et ça me peine d’avantage - ne réagit. Ils considèrent aussi que c’est inéluctable, que c’est comme ça, qu’il y a des directives et qu’il n’est plus temps de revenir dessus. Ils auraient pu déjà commencer par ne pas voter les directives au Parlement Européen alors qu’ils les ont votées. Et ils auraient pu, lorsqu’il s’agissait de les appliquer, essayer de les transposer de manière différente ou, en tout cas, d’exiger une renégociation au niveau communautaire à partir des expériences !! On constate que ça ne marche pas, ça ne marche nul part correctement !!! Et, à partir de là, il faut en tirer des conséquences ! Pascale Fourier : Et renégocier c’est quelque chose qui existe, qui serait faisable ? François Soult : Mais bien sûr ! Bien sûr ! Pascale Fourier : On peut le demander ? François Soult : Je crois que rien n’est inéluctable, surtout pas les bêtises…. Pascale
Fourier : Donc
c’était Des Sous... et des Hommes en compagnie de François
Soult. Je vous rappelle qu’on pourra lire son bouquin en Septembre,
puisqu’il a été épuisé très
vite tellement il était intéressant… “EDF,
chronique d’un désastre inéluctable”, c’est
chez Calmann-Lévy. Autrement on trouve beaucoup de renseignements
sur le site de Résistances Electriques et Gazières
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Rappel : Vous pouvez imprimer ce texte. Quel que soit l'usage que vous en ferez, il vous est demandé de citer votre source : Emission Des Sous...et des Hommes du 12 Mars 2004 Novembre 2002 sur AligreFM. Merci d'avance. |